Après des législatives décevantes, les chrétiens-démocrates d'Angela Merkel ont enregistré dimanche un revers lors d'un scrutin régional, un coup dur avant de difficiles pourparlers pour former le prochain gouvernement allemand.
Avec un plus de 37% des suffrages, les sociaux-démocrates du SPD sont arrivés en tête de l'élection en Basse-Saxe (nord), devançant la CDU (33,4-34%) de la chancelière, selon les estimations des télévisions publiques ZDF et ARD.
Arrivent ensuite les Verts (8,5-8,8%), les libéraux du FDP (7,2%) et le parti d'extrême droite AfD (6%) qui siégera ainsi dans un 14e parlement régional sur 16, trois semaines après son entrée historique à la chambre des députés.
Avant les législatives du 24 septembre, la CDU était pourtant confiante de pouvoir ravir aux sociaux-démocrates et aux Verts cette région qui abrite le siège de Volkswagen, géant mondial de l'automobile discrédité par un scandale de moteurs diesel truqués.
- Merkel 'pas renforcée' -
Car le gouvernement de centre-gauche avait été contraint au scrutin après qu'une élue écologiste eut trahi les siens pour rejoindre les chrétiens-démocrates. Et longtemps, ces derniers ont largement mené dans les intentions de vote.
Le patron des sociaux-démocrates de Basse-Saxe Stephan Weil a donc salué "une succès fulminant" après une "course de remontée". Le chef du SPD Martin Schulz s'est réjoui d'une "bataille électorale sans précédent" qui revigore un parti humilié après avoir enregistré son pire score depuis l'après-guerre aux législatives.
La reconduction de la coalition sortante SPD-Verts n'est cependant pas garantie, les écologistes ayant perdu des sièges. Le verdict est attendu tard dans la nuit.
Les amis de Mme Merkel n'avaient, eux, pas le sourire. D'autant que la dirigeante allemande, bien que victorieuse, avait récolté le pire score de son parti depuis 1949 lors du scrutin législatif.
Ce n'est donc pas sereine que la famille conservatrice ira négocier mercredi et vendredi avec les libéraux et les écologistes la formation du prochain gouvernement allemand et cela malgré des désaccords profonds sur des thèmes stratégiques comme l'Europe, la fiscalité, l'immigration ou la politique étrangère.
Le quotidien populaire Bild parle donc "d'échec" pour la CDU qui "n'entre certainement pas renforcée dans le poker des discussions préliminaires avec les Verts et le FDP".
"Ce n'est pas pour autant un séisme", relativise le journal sur son site internet. Car comme l'a noté le secrétaire général de la CDU, Peter Tauber dimanche, "une élection régionale reste une élection régionale".
"A Berlin, nous aurons pour mission de former un gouvernent stable" avec Verts et libéraux, a-t-il dit, "ce sont des négociations très dures et haletantes qui commencent la semaine prochaine".
Angela Merkel s'exprimera elle lundi à la mi-journée.
L'Allemagne ne sera pas à l'abri d'élections anticipées si la chancelière ne parvient pas dans les prochains mois à former cet attelage inédit, appelé "Jamaïque" en raison des couleurs symbolisant les partis et qui sont les mêmes que celles du drapeau jamaïcain.
La défaite de dimanche ne mettra pas un terme aux critiques contre la chancelière qui, malgré quatre victoires de rang aux législatives et douze années au pouvoir, est contestée chez les plus conservateurs, en particulier ses alliés bavarois de la CSU.
- Grognements -
Ces derniers veulent mettre le cap à droite pour récupérer les électeurs séduits par le parti d'extrême droite l'Alternative pour l'Allemagne.
"Les grognements au sein de l'Union (chrétienne) devraient encore grossir. Et cela pourrait compliquer les discussions-Jamaïque pour Merkel", relevait avant les résultats en Basse-Saxe le site de l'hebdomadaire de référence Der Spiegel.
Les plus conservateurs pourraient durcir leurs positions bien que les points d'achoppement avec les autres partis soient nombreux, à commencer par la politique migratoire, sujet brûlant dans le pays qui a accueilli plus d'un million de demandeurs d'asile depuis 2015.
La CSU veut ainsi restreindre l'accueil des migrants quand les écologistes rejettent l'objectif des conservateurs de ne pas faire entrer plus de 200.000 demandeurs d'asile par an.
Les Verts sont aussi partisans d'une "solidarité" européenne accrue, tandis que le FDP refuse toute réforme de l'UE qui coûterait aux contribuables allemands.
"Je suis très sceptique" sur les chances d'une telle coalition, estime Oskar Niedermayer, politologue à l'Université libre de Berlin. (AFP)
Avec un plus de 37% des suffrages, les sociaux-démocrates du SPD sont arrivés en tête de l'élection en Basse-Saxe (nord), devançant la CDU (33,4-34%) de la chancelière, selon les estimations des télévisions publiques ZDF et ARD.
Arrivent ensuite les Verts (8,5-8,8%), les libéraux du FDP (7,2%) et le parti d'extrême droite AfD (6%) qui siégera ainsi dans un 14e parlement régional sur 16, trois semaines après son entrée historique à la chambre des députés.
Avant les législatives du 24 septembre, la CDU était pourtant confiante de pouvoir ravir aux sociaux-démocrates et aux Verts cette région qui abrite le siège de Volkswagen, géant mondial de l'automobile discrédité par un scandale de moteurs diesel truqués.
- Merkel 'pas renforcée' -
Car le gouvernement de centre-gauche avait été contraint au scrutin après qu'une élue écologiste eut trahi les siens pour rejoindre les chrétiens-démocrates. Et longtemps, ces derniers ont largement mené dans les intentions de vote.
Le patron des sociaux-démocrates de Basse-Saxe Stephan Weil a donc salué "une succès fulminant" après une "course de remontée". Le chef du SPD Martin Schulz s'est réjoui d'une "bataille électorale sans précédent" qui revigore un parti humilié après avoir enregistré son pire score depuis l'après-guerre aux législatives.
La reconduction de la coalition sortante SPD-Verts n'est cependant pas garantie, les écologistes ayant perdu des sièges. Le verdict est attendu tard dans la nuit.
Les amis de Mme Merkel n'avaient, eux, pas le sourire. D'autant que la dirigeante allemande, bien que victorieuse, avait récolté le pire score de son parti depuis 1949 lors du scrutin législatif.
Ce n'est donc pas sereine que la famille conservatrice ira négocier mercredi et vendredi avec les libéraux et les écologistes la formation du prochain gouvernement allemand et cela malgré des désaccords profonds sur des thèmes stratégiques comme l'Europe, la fiscalité, l'immigration ou la politique étrangère.
Le quotidien populaire Bild parle donc "d'échec" pour la CDU qui "n'entre certainement pas renforcée dans le poker des discussions préliminaires avec les Verts et le FDP".
"Ce n'est pas pour autant un séisme", relativise le journal sur son site internet. Car comme l'a noté le secrétaire général de la CDU, Peter Tauber dimanche, "une élection régionale reste une élection régionale".
"A Berlin, nous aurons pour mission de former un gouvernent stable" avec Verts et libéraux, a-t-il dit, "ce sont des négociations très dures et haletantes qui commencent la semaine prochaine".
Angela Merkel s'exprimera elle lundi à la mi-journée.
L'Allemagne ne sera pas à l'abri d'élections anticipées si la chancelière ne parvient pas dans les prochains mois à former cet attelage inédit, appelé "Jamaïque" en raison des couleurs symbolisant les partis et qui sont les mêmes que celles du drapeau jamaïcain.
La défaite de dimanche ne mettra pas un terme aux critiques contre la chancelière qui, malgré quatre victoires de rang aux législatives et douze années au pouvoir, est contestée chez les plus conservateurs, en particulier ses alliés bavarois de la CSU.
- Grognements -
Ces derniers veulent mettre le cap à droite pour récupérer les électeurs séduits par le parti d'extrême droite l'Alternative pour l'Allemagne.
"Les grognements au sein de l'Union (chrétienne) devraient encore grossir. Et cela pourrait compliquer les discussions-Jamaïque pour Merkel", relevait avant les résultats en Basse-Saxe le site de l'hebdomadaire de référence Der Spiegel.
Les plus conservateurs pourraient durcir leurs positions bien que les points d'achoppement avec les autres partis soient nombreux, à commencer par la politique migratoire, sujet brûlant dans le pays qui a accueilli plus d'un million de demandeurs d'asile depuis 2015.
La CSU veut ainsi restreindre l'accueil des migrants quand les écologistes rejettent l'objectif des conservateurs de ne pas faire entrer plus de 200.000 demandeurs d'asile par an.
Les Verts sont aussi partisans d'une "solidarité" européenne accrue, tandis que le FDP refuse toute réforme de l'UE qui coûterait aux contribuables allemands.
"Je suis très sceptique" sur les chances d'une telle coalition, estime Oskar Niedermayer, politologue à l'Université libre de Berlin. (AFP)