Jean Yves Le Drian
Le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a qualifié mercredi de « leçon de morale hypocrite et mensongère » les déclarations du chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur un possible « risque d’apartheid » en Israël.
Revenant sur des violences récentes entre Israéliens et Palestiniens, et sur les tensions dans des villes mixtes israéliennes, M. Le Drian a mis en garde dimanche contre un « risque d’apartheid » si aucun État palestinien ne voyait le jour aux côtés d’Israël.
« Si d’aventure on avait une autre solution que la solution à deux États, on aurait alors les ingrédients d’un apartheid qui durerait longtemps », avait affirmé M. Le Drian lors d'une émission d'affaires publiques.
« Le risque d’apartheid est fort si on continue à aller dans une logique à un État ou du statu quo. Même le statu quo produit cela. » (Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française)
Mais mercredi, dans un discours dont des extraits ont été transmis par ses services à la presse, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a fustigé le ministre Le Drian, disant exprimer « sa vive protestation » au gouvernement français.
« Le ministre a déclaré qu’Israël pourrait devenir un État d’apartheid-une affirmation éhontée, fausse et sans fondement », a déclaré en hébreu M. Nétanyahou. « Nous n’accepterons aucune leçon de morale hypocrite et mensongère sur cette question », a ajouté M. Nétanyahou.
Ces dernières semaines, la cohabitation entre Juifs et Arabes a volé en éclats dans plusieurs villes mixtes israéliennes, au moment où Israël affrontait le mouvement islamiste Hamas dans l’enclave palestinienne de Gaza.
L’armée israélienne et le Hamas, au pouvoir à Gaza, observent depuis vendredi un cessez-le-feu après plusieurs jours de raids israéliens et de tirs de roquettes au départ de l’enclave vers le territoire israélien.
Ces affrontements qui ont commencé le 10 mai, ont fait un peu plus de 250 morts palestiniens, dont 66 enfants et de nombreux combattants selon les autorités à Gaza, et 12 morts en Israël y compris un enfant, une adolescente et un soldat. (AFP)