PARIS (Reuters) - Le cinéma français, accusé d'une tolérance coupable à l'égard des agissements de certains de ses plus éminents représentants malgré la lame de fond de l'affaire Weinstein, a décidé de sanctionner Roman Polanski, poursuivi par la justice américaine pour relations sexuelles illégales avec une mineure.
La Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP), organisation comprenant plus de 200 cinéastes et dont le réalisateur franco-polonais est membre, a décidé lundi soir d'une procédure de suspension à l'encontre de Roman Polanski, 86 ans, dont le film "J'accuse", sur l'affaire Dreyfus, est actuellement en tête du box-office français.
"L'ARP soutient avec force toutes les victimes de violences et a décidé aujourd’hui de prendre un engagement fort afin de soutenir le combat pour le droit des victimes – notamment d’agressions sexuelles", peut-on lire dans un communiqué.
Cette initiative intervient à la suite des accusations d'une photographe française, Valentine Monnier, qui affirme que Roman Polanski l'a frappée et violée en 1975 en Suisse alors qu'elle avait 18 ans. Des faits prescrits - catégoriquement réfutés par le cinéaste par la voix de son avocat - qui viennent s'ajouter aux témoignages de plusieurs jeunes femmes, eux aussi contestés.
Le conseil d'administration de l'ARP a voté "la mise en place de nouvelles procédures de suspension pour tout membre mis en examen par la justice, et d’exclusion pour tout membre condamné – notamment pour des infractions de nature sexuelle."
"EXAMEN INTROSPECTIF"
"Cette suspension concernerait Roman Polanski, dont l’information judiciaire est toujours ouverte aux Etats-Unis et pour laquelle il a fait l’objet d’une mise en examen", précise le communiqué.
Une assemblée générale extraordinaire est prévue, à une date encore indéterminée, pour modifier les statuts qui seront définitivement entérinés au printemps prochain.
Le cinéaste avait été inculpé en 1977 pour le viol d'une adolescente de 13 ans, Samantha Geimer, aux Etats-Unis. A la suite d'un accord juridique avec la famille de la jeune fille, Roman Polanski avait plaidé coupable pour détournement de mineur et purgé 42 jours de prison avant de fuir en 1978.
L'ARP invite le 7e art français à "un examen introspectif" et à "mener des actions fortes pour prévenir ces actes graves et accompagner les victimes dans leur démarche."
Elle ajoute toutefois ne pas être "une directrice de conscience qui s’arrogerait le droit de dire aux spectateurs les oeuvres à voir ou ne pas voir", pas plus qu'"un tribunal ou une tribune médiatique désignant un artiste à la vindicte populaire et numérique".
Des projections de "J'accuse" ont été perturbées par des manifestations de militantes féministes hostiles à Roman Polanski, à Paris et Rennes notamment.
Le témoignage de la comédienne française Adèle Haenel, 30 ans, contre le réalisateur Christophe Ruggia, qu'elle accuse d'"attouchements" et de "harcèlement sexuel", a agi comme un électrochoc au sein du secteur, de l'avis de plusieurs observateurs.
La Société des réalisateurs de films (SRF), autre instance du métier, a ainsi décidé début novembre de radier Christophe Ruggia. (AFP)
La Société civile des auteurs, réalisateurs et producteurs (ARP), organisation comprenant plus de 200 cinéastes et dont le réalisateur franco-polonais est membre, a décidé lundi soir d'une procédure de suspension à l'encontre de Roman Polanski, 86 ans, dont le film "J'accuse", sur l'affaire Dreyfus, est actuellement en tête du box-office français.
"L'ARP soutient avec force toutes les victimes de violences et a décidé aujourd’hui de prendre un engagement fort afin de soutenir le combat pour le droit des victimes – notamment d’agressions sexuelles", peut-on lire dans un communiqué.
Cette initiative intervient à la suite des accusations d'une photographe française, Valentine Monnier, qui affirme que Roman Polanski l'a frappée et violée en 1975 en Suisse alors qu'elle avait 18 ans. Des faits prescrits - catégoriquement réfutés par le cinéaste par la voix de son avocat - qui viennent s'ajouter aux témoignages de plusieurs jeunes femmes, eux aussi contestés.
Le conseil d'administration de l'ARP a voté "la mise en place de nouvelles procédures de suspension pour tout membre mis en examen par la justice, et d’exclusion pour tout membre condamné – notamment pour des infractions de nature sexuelle."
"EXAMEN INTROSPECTIF"
"Cette suspension concernerait Roman Polanski, dont l’information judiciaire est toujours ouverte aux Etats-Unis et pour laquelle il a fait l’objet d’une mise en examen", précise le communiqué.
Une assemblée générale extraordinaire est prévue, à une date encore indéterminée, pour modifier les statuts qui seront définitivement entérinés au printemps prochain.
Le cinéaste avait été inculpé en 1977 pour le viol d'une adolescente de 13 ans, Samantha Geimer, aux Etats-Unis. A la suite d'un accord juridique avec la famille de la jeune fille, Roman Polanski avait plaidé coupable pour détournement de mineur et purgé 42 jours de prison avant de fuir en 1978.
L'ARP invite le 7e art français à "un examen introspectif" et à "mener des actions fortes pour prévenir ces actes graves et accompagner les victimes dans leur démarche."
Elle ajoute toutefois ne pas être "une directrice de conscience qui s’arrogerait le droit de dire aux spectateurs les oeuvres à voir ou ne pas voir", pas plus qu'"un tribunal ou une tribune médiatique désignant un artiste à la vindicte populaire et numérique".
Des projections de "J'accuse" ont été perturbées par des manifestations de militantes féministes hostiles à Roman Polanski, à Paris et Rennes notamment.
Le témoignage de la comédienne française Adèle Haenel, 30 ans, contre le réalisateur Christophe Ruggia, qu'elle accuse d'"attouchements" et de "harcèlement sexuel", a agi comme un électrochoc au sein du secteur, de l'avis de plusieurs observateurs.
La Société des réalisateurs de films (SRF), autre instance du métier, a ainsi décidé début novembre de radier Christophe Ruggia. (AFP)