Rompre avec l’Etat sioniste génocidaire : un impératif historique pour être à la hauteur de l'Amérique Latine et de l'Afrique du Sud

Mercredi 19 Juin 2024

Nous sommes aujourd’hui dans un monde de grand dévoilement. Tous les masques sont tombés. Toute la conceptualisation du siècle des lumières est à vau-l’eau. La liberté, la justice, la démocratie, les droits de l’homme, bref, toute la panoplie d’idéaux dont le monde occidental se dit le champion et au nom de laquelle, il snobe et écrase le reste du monde apparaît dans toute sa fausseté, toute sa laideur. Grâce à Israël.

 

Que d’acrobaties verbales, de faux fuyants, d’esquives maladroites, mais surtout de cynisme et de mauvaise foi dans la couverture par les grandes agences de presse et autres médias de l’Occident de  la situation à Gaza, mais aussi dans la réaction des chancelleries occidentales et celle des organisations censées représenter la communauté internationale.  

 

C’est que des faits irréfutables exercent leur empire sur toutes les consciences : des enfants ensanglantés extraits de décombres et  pleurant l’absence de leurs parents écrasés, des femmes criant leur souffrance, penchées sur le cadavre de leur progéniture, d’autres leur désarroi  face à leurs enfants maigrissons, tenaillés par la faim, de vieilles personnes sous le poids de l’âge, parfois grabataires en proie à la faim, la soif et la terreur. Voilà, et c’est loin de suffire à rendre compte de la situation, ce que vit depuis des mois le peuple palestinien de Gaza. 

 

Netanyahou et les criminels de son gouvernement ultra fasciste ont saisi comme une aubaine l’attaque du 7 octobre pour accomplir le plan machiavélique de génocide longtemps muri dans les officines du sionisme international.

 

Ils ne sont pas seuls dans cet opportunisme criminel. Leurs défenseurs de tous bords font eux aussi l’impasse sur plus de 7 décennies de massacre, de spoliation, d’exil forcé, d’arrestations intempestives, de torture subis par le peuple palestinien. 

 

Que l’armée de tortionnaires accomplisse les pires atrocités dont le centième de la part d’un autre pays aurait suscité des condamnations sans nuance et même des réactions musclées et sous le couvert de la légalité internationale, c’est à cause, serinent-ils, de l’attaque du 7 octobre.

 

L’Irak de Saddam Hussein qui a fait moins qu’Israël a subi les foudres d’une coalition hétéroclite sous la conduite de l’Oncle Sam et avec la complicité des Nations Unies. La Libye qui n’a ni envahi, ni attaqué un autre pays a fait les frais de la même entreprise de désintégration. 

 

Israël est pratiquement le seul pays au monde qui peut faire tout ce qu’il veut en termes de crimes, d’injustice, de non-respect du droit international, de mépris à l’égard des résolutions des Nations unies sans coup férir. 

 

Israël doit cette impunité et cette procuration  à défier les règles les plus élémentaires du droit international et de la morale à une stratégie qui date de l’Holocauste : la victimisation et la culpabilisation.

Cette stratégie fonctionne aujourd’hui à plein régime.

 

Les rares voix d’Occident qui s’émeuvent des scènes macabres à Gaza et s’en offusquent sont immédiatement taxées d’antisémitisme et menacées de poursuites judiciaires. Ces voix se voient même parfois obligées de diluer leur opinion par un renvoi dos à dos d’Israël et du Hamas.

 

On l’a dit et cela est en train de se vérifier : à quelque chose malheur est bon.  Une lame de fond populaire s’est soulevée en chœur et au cœur du monde occidental. Des acteurs d’envergure, encore indemnes de l’endoctrinement sioniste, purs de toute convoitise de pouvoir, imbus de bons sens et d’humanité sont entrain de braver le tabou de la condamnation d’Israël. Ils crient leur indignation face à la forfaiture de leur intelligentsia et de leurs dirigeants. Ces acteurs sont les étudiants, ceux-là qui, à la fin des années soixante, s’étaient insurgés contre le monde unidimensionnel décrié par Herbert Marcuse. 

 

Ces acteurs sont aujourd’hui à la pointe du combat contre l’injustice fait au peuple palestinien. Leur courage est en train de faire bouger les lignes. D’autres voix jusqu’ici timides se font de plus en plus l’écho de leur indignation.

 

De simples citoyens écœurés, des parlementaires, des hommes politiques, du monde judiciaire, des intellectuels, des partis politiques, des organisations de la société civile, à travers des déclarations et même des marches sont en train de manifester leur soutien au peuple martyr de Palestine. Nous sommes en droit de penser que cette dynamique ira crescendo et qu’elle ira au-delà de la question palestinienne  pour poser l’équation d’un monde à remettre à l’endroit.

 

Nous osons espérer que cette lame de fond mouillera les berges du monde musulman dont la torpeur et la sidération se passent de commentaires. Nous osons penser que les peuples musulmans finiront par briser les digues érigées par des dirigeants indignes et renforcer la vague qui éteindra à jamais le brasier du sionisme.

 

En contribution à cette noble entreprise, l’OAI rejoint les organisations de la société civile du Sénégal pour demander au nouveau Gouvernement du Sénégal de ne pas faire moins que les pays d’Amérique Latine et de l’Afrique du Sud en posant un acte historique à la hauteur des responsabilités historiques de notre pays vis-à-vis de la Palestine : rompre les relations diplomatique avec l’Etat génocidaire d’Israël.

 

Fait à Dakar le 18 Juin 2024

Docteur d’Etat Momar KANE

Président de   l’Organisation pour l’Action Islamique (OAI)

 

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