Fort d'un plébiscite interne en janvier, Fabien Roussel ouvre en position de force vendredi le congrès du Parti communiste à Marseille. Mais ses déclarations récentes sur une Nupes "dépassée" qu'il faudrait élargir au centre-gauche provoquent l'incompréhension de certains cadres et de La France insoumise.
A tel point que certains se sont ligués pour publier une tribune dans le journal Le Monde et dire tout le mal qu'ils pensent de la main tendue à l'ancien Premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve, et de la remise en cause de l'alliance de gauche.
"Fabien Roussel jette le trouble en proposant contre toute attente un changement d'alliance", écrivent plusieurs des membres du conseil national dans le texte nommé "Fabien Roussel tombe le masque".
A leurs yeux, leur chef se "tourne avec empressement vers les naufragés du hollandisme" tels Bernard Cazeneuve qui "comme Premier ministre, conserva jusqu'au bout et sans le moindre repentir depuis, le cap d'une gauche aussi sécuritaire qu'austéritaire".
L'épisode a nuit aux les relations déjà exécrables avec LFI, qui a impulsé la Nupes en mai 2022. Son coordinateur Manuel Bompard a adressé un courrier aux militants communistes pour confier sa "stupéfaction" devant les déclarations récentes de M. Roussel, qui "affaiblissent publiquement notre position commune". Il leur enjoint de "clarifier" leur position lors du congrès, en d'autres termes de demander des comptes à leur secrétaire national.
Mais M. Roussel a obtenu un plébiscite retentissant lors d'un vote interne en janvier, écrasant le texte d'orientation des opposants internes, défendu par l'ancien secrétaire national Pierre Laurent, par 82% contre 18%. Il devrait ainsi être réélu sans peine secrétaire national du parti, à l'issue du congrès lundi.
"Le rapport de forces est clair", se réjouit son porte-parole Ian Brossat auprès de l'AFP. Il souligne la popularité de Fabien Roussel dans les enquêtes. Dans un sondage Ifop pour le journal L'Humanité publié vendredi, 54% des interrogés le jugent sympathique et 45% estiment qu'il modernise le parti.
Au congrès, avance Ian Brossat, et notamment dans la déclaration inaugurale que M. Roussel prononcera vers 15H00 au palais du Pharo, "l'enjeu, c'est surtout d'adresser un message au pays, en pleine bataille des retraites: transformer la majorité sociale en majorité politique".
- Serrer les rangs -
Mais Fabien Roussel veut aussi profiter de sa domination pour faire adopter des réformes internes. "Il veut transformer profondément le PCF pour en faire un parti efficace à la présidentielle, par exemple avec la nécessité de serrer les rangs autour du candidat" et des sanctions pour ceux qui ne le font pas, dénonce Hadrien Bortot, membre du conseil national sortant et signataire de la tribune des opposants.
"Il semble vouloir avancer sans tergiverser mais soit il veut un vote (sur les directions) le plus large possible et rassembler, soit il va au rapport de forces et il y aura des listes alternatives", menace ce partisan de la coalition Nupes.
Le week-end devrait être rythmé par des escarmouches des délégués des fédérations dans les longs débats d'amendement.
Les désaccords pourraient porter sur plusieurs sujets, outre la stratégie. Sur l'international, certains préfèrent soutenir les Ouïghours plutôt que de rendre visite au pouvoir central chinois comme l'a fait Fabien Roussel. Sur le féminisme, d'autres s'insurgent du refus de binômes paritaires dans les différentes directions du parti. Sur le travail, faut-il pourfendre la "gauche des allocs" comme l'a fait le secrétaire national à l'automne dernier ?
"Il fait entendre une partition qui reprend les vocables de la droite", regrette son collègue de l'Assemblée nationale Benjamin Lucas, député écologiste. Qui lui sait gré néanmoins de "ne prendre personne en traître", puisque le communiste ne dévie pas de la ligne portée sur la scène nationale depuis son élection à la tête du parti, en 2018. (AFP)
A tel point que certains se sont ligués pour publier une tribune dans le journal Le Monde et dire tout le mal qu'ils pensent de la main tendue à l'ancien Premier ministre de François Hollande, Bernard Cazeneuve, et de la remise en cause de l'alliance de gauche.
"Fabien Roussel jette le trouble en proposant contre toute attente un changement d'alliance", écrivent plusieurs des membres du conseil national dans le texte nommé "Fabien Roussel tombe le masque".
A leurs yeux, leur chef se "tourne avec empressement vers les naufragés du hollandisme" tels Bernard Cazeneuve qui "comme Premier ministre, conserva jusqu'au bout et sans le moindre repentir depuis, le cap d'une gauche aussi sécuritaire qu'austéritaire".
L'épisode a nuit aux les relations déjà exécrables avec LFI, qui a impulsé la Nupes en mai 2022. Son coordinateur Manuel Bompard a adressé un courrier aux militants communistes pour confier sa "stupéfaction" devant les déclarations récentes de M. Roussel, qui "affaiblissent publiquement notre position commune". Il leur enjoint de "clarifier" leur position lors du congrès, en d'autres termes de demander des comptes à leur secrétaire national.
Mais M. Roussel a obtenu un plébiscite retentissant lors d'un vote interne en janvier, écrasant le texte d'orientation des opposants internes, défendu par l'ancien secrétaire national Pierre Laurent, par 82% contre 18%. Il devrait ainsi être réélu sans peine secrétaire national du parti, à l'issue du congrès lundi.
"Le rapport de forces est clair", se réjouit son porte-parole Ian Brossat auprès de l'AFP. Il souligne la popularité de Fabien Roussel dans les enquêtes. Dans un sondage Ifop pour le journal L'Humanité publié vendredi, 54% des interrogés le jugent sympathique et 45% estiment qu'il modernise le parti.
Au congrès, avance Ian Brossat, et notamment dans la déclaration inaugurale que M. Roussel prononcera vers 15H00 au palais du Pharo, "l'enjeu, c'est surtout d'adresser un message au pays, en pleine bataille des retraites: transformer la majorité sociale en majorité politique".
- Serrer les rangs -
Mais Fabien Roussel veut aussi profiter de sa domination pour faire adopter des réformes internes. "Il veut transformer profondément le PCF pour en faire un parti efficace à la présidentielle, par exemple avec la nécessité de serrer les rangs autour du candidat" et des sanctions pour ceux qui ne le font pas, dénonce Hadrien Bortot, membre du conseil national sortant et signataire de la tribune des opposants.
"Il semble vouloir avancer sans tergiverser mais soit il veut un vote (sur les directions) le plus large possible et rassembler, soit il va au rapport de forces et il y aura des listes alternatives", menace ce partisan de la coalition Nupes.
Le week-end devrait être rythmé par des escarmouches des délégués des fédérations dans les longs débats d'amendement.
Les désaccords pourraient porter sur plusieurs sujets, outre la stratégie. Sur l'international, certains préfèrent soutenir les Ouïghours plutôt que de rendre visite au pouvoir central chinois comme l'a fait Fabien Roussel. Sur le féminisme, d'autres s'insurgent du refus de binômes paritaires dans les différentes directions du parti. Sur le travail, faut-il pourfendre la "gauche des allocs" comme l'a fait le secrétaire national à l'automne dernier ?
"Il fait entendre une partition qui reprend les vocables de la droite", regrette son collègue de l'Assemblée nationale Benjamin Lucas, député écologiste. Qui lui sait gré néanmoins de "ne prendre personne en traître", puisque le communiste ne dévie pas de la ligne portée sur la scène nationale depuis son élection à la tête du parti, en 2018. (AFP)