Plus de 100 membres du Parlement et lords du Royaume-Uni ont exhorté le gouvernement à condamner toute menace visant à saper l'indépendance de la Cour pénale internationale (CPI), après que le procureur a déposé une requête de délivrance de mandats d'arrêt à l'encontre de dirigeants d'Israël et du Hamas.
"Nous vous demandons instamment de condamner toute menace ou tentative visant à saper l'indépendance et l'impartialité de la Cour pénale internationale dans ses enquêtes sur les crimes commis à Gaza", ont déclaré les élus et les lords issus de 11 partis dans une lettre.
La lettre adressée, mardi, au Secrétaire au Foreign Office David Cameron, exhorte également le gouvernement à faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider la CPI à faire en sorte qu'il y ait reddition de comptes et que justice soit faite pour les victimes.
"Nous pensons qu'il y a de plus en plus de preuves qu'Israël a commis des violations manifestes et patentes du droit international à Gaza et nous sommes fermement convaincus que les responsables doivent être amenés à rendre des comptes", indique la lettre.
Les députés se sont dits "profondément alarmés" par le fait qu'au début du mois, le bureau du procureur se soit senti obligé de publier une déclaration appelant à "cesser immédiatement toute tentative d'entrave, d'intimidation ou d'influence inappropriée à l'encontre de ses représentants".
"Bien que le bureau du procureur n'ait pas explicitement fait référence aux menaces proférées à la suite d'articles de presse sur la délivrance potentielle de mandats d'arrêt pour des crimes commis à Gaza, le contexte était clair", note la lettre.
Et celle-ci de poursuivre : "Il est vital que le gouvernement adopte une position claire contre toute tentative d'intimidation d'une cour internationale indépendante et impartiale".
Le procureur de la CPI, Karim Khan, a déposé, lundi, une requête de délivrance de mandats d'arrêt à l'encontre du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, du ministre de la Défense Yoav Gallant et de trois dirigeants du mouvement de résistance palestinien Hamas, pour "crimes de guerre et crimes contre l'humanité" commis en Israël et dans la Bande de Gaza.
Israël poursuit son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, en dépit d'une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat dans l'enclave palestinienne assiégée.
Plus de 35 700 Palestiniens ont été tués, dont une grande majorité de femmes et d'enfants, et près de 80 000 autres ont été blessés depuis octobre dernier à la suite d'une attaque du mouvement palestinien Hamas.
Sept mois après le début de la guerre israélienne, de vastes pans de la Bande de Gaza sont en ruines, victimes d'un blocus paralysant qui les prive de denrées alimentaires, d'eau potable et de médicaments.
Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice pour crime de génocide. La CPI lui a enjoint de veiller à ce que ses forces ne commettent pas d'actes à caractère génocidaire et de prendre des mesures pour garantir l'acheminement de l'aide humanitaire à la population civile de la Bande de Gaza. [AA]