Russie Un journaliste russe poursuivi pour avoir « discrédité » l’armée

Vendredi 6 Mai 2022

 
Un journaliste et opposant russe de renom, Ilia Azar, a annoncé vendredi qu’il était poursuivi pour avoir critiqué l’offensive de Moscou en Ukraine, nouvel exemple de la répression visant les détracteurs de cette intervention militaire.
 
M. Azar a indiqué sur sa chaîne Telegram qu’il faisait l’objet de poursuites administratives pour avoir « discrédité le recours aux forces armées russes pour protéger les intérêts de la Russie et de ses citoyens, et maintenir la paix internationale », ajoutant que cette accusation se basait sur un message qu’il avait publié sur Facebook.
 
Les autorités « ne précisent pas lequel, mais je commençais à penser avec inquiétude qu’on m’avait oublié ou alors que je ne m’opposais pas assez clairement à la guerre », a-t-il ironisé.
M. Azar, qui ne se trouve actuellement pas en Russie, risque selon lui jusqu’à 100 000 roubles d’amende (environ 1900 $).
 
Depuis le lancement de l’offensive en Ukraine fin février, les autorités russes ont multiplié les poursuites contre les détracteurs de cette intervention militaire qui a fait des milliers de morts et provoqué une grave crise humanitaire.
 
La Russie a notamment renforcé son arsenal législatif qui permet de punir de lourdes amendes ou de peines de prison toute personne reconnue coupable d’avoir « discrédité » l’armée ou publié de « fausses informations » à son sujet.
 
Le fait de qualifier cette offensive militaire de « guerre » suffit en théorie pour être poursuivi.
Âgé de 37 ans, M. Azar est un journaliste qui travaille pour plusieurs médias, dont le journal indépendant Novaïa Gazeta, qui a suspendu fin mars sa publication en Russie face au climat répressif.
 
Il est également opposant politique au sein de l’assemblée municipale d’un district de Moscou.
 
Ce n’est pas la première fois qu’il est inquiété par les autorités russes. En 2020, il avait passé 10 jours en prison après avoir manifesté tout seul à Moscou. Sa détention avait provoqué des protestations. (AFP)
 
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