Aristide Gomes, le Premier ministre (à g.) et le Président José Mario Vaz
La Guinée Bissau pourra-t-elle organiser l’élection présidentielle initialement (et toujours) fixée au 24 novembre 2019 ? La question taraude les observateurs et acteurs politiques, inquiète les institutions internationales qui soutiennent la durabilité du processus de démocratisation des pratiques politiques, et interpelle même les chancelleries basées à Bissau.
En début de semaine, c’est le président de la République José Mario Vas qui annonçait la dissolution du gouvernement à travers la publication d’un décret de deux articles. Pour justifier cette mesure, le chef de l’Etat bissau-guinéen avait indiqué que «face à la situation que traverse le pays, il s’impose de prendre des mesures visant à éviter le pire», pouvait-on lire dans un bref communiqué publié à cet effet. Et pour écarter toute critique sur le caractère unilatéral de sa décision, le président Vaz avait précisé avoir pris l’aval des partis politiques représentés à l’assemblée nationale, mais aussi avec le Conseil d’Etat.
Mais le lendemain, c’est le premier ministre Aristide Gomes qui répliquait dans une interview accordée à Radio France internationale (RFI). Dans cet entretien, Gomes jugeait sans objet la mesure de dissolution et accusait ensuite le président de la République de perpétrer un coup d’Etat politique dont l’objet était de ne pas aller à l’élection présidentielle, selon lui. A ses yeux, le gouvernement qu’il dirigeait depuis mars dernier reste en place.
Vaz, «l’homme de la situation»
Aujourd’hui, c’est un soutien de taille que reçoit Aristide Gomes. Dans un communiqué de l’ambassade américaine à Dakar (qui englobe aussi la Guinée Bissau), les Etats-Unis «considèrent comme illégitime la tentative du Président de la Guinée Bissau de dissoudre le gouvernement du premier ministre Gomes à trois semaines des élections déjà programmées.» Selon la même source, «les Etats-Unis soutiennent pleinement le gouvernement légitime du premier ministre Aristide Gomes et ses efforts pour organiser des élections libres et transparentes le 24 novembre» prochain.
Le soutien US à Gomes est en partie lié aux résultats obtenus par la Guinée Bissau dans la lutte contre le trafic de drogue, un secteur dans lequel ce pays est très sollicité par les trafiquants souvent venus d’Amérique du Sud. «Les Etats-Unis applaudissent le succès de la Police judiciaire dans la lutte contre le trafic narcotique et reconnaissent que ce sont les actions entreprises par le premier ministre Gomes qui ont mené à ce succès.»
«Présidentielle impérative»
Le 2 septembre dernier, une opération de grande ampleur dénommée «NAVARA», montée et exécutée par la Police judiciaire de Guinée Bissau avec l’aide des partenaires internationaux, avait abouti à la saisie d’une quantité record de 1947 kilos de cocaïne dans le Nord-ouest du pays. Le parquet de Bissau a dévoilé cette semaine les identités des 12 personnes dont 6 Bissau guinéens et 3 Colombiens arrêtées et placées en détention préventive. Le 7 septembre, les quantités de cocaïne saisies avaient été incinérées devant plusieurs personnalités dont le premier ministre Aristide Gomes et des représentants de l’ONUDC et d’Interpol.
Le président José Mario Vaz risque d’être seul dans le bras de fer avec son premier ministre car la Mission conjointe ONU-CEDEAO est elle aussi engagée à ce que le premier tour de la présidentielle ait lieu «de manière impérative» en 2019, alors qu’un second tour éventuel a déjà été calé au 29 décembre. Un calendrier arrêté par le 55e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
En début de semaine, c’est le président de la République José Mario Vas qui annonçait la dissolution du gouvernement à travers la publication d’un décret de deux articles. Pour justifier cette mesure, le chef de l’Etat bissau-guinéen avait indiqué que «face à la situation que traverse le pays, il s’impose de prendre des mesures visant à éviter le pire», pouvait-on lire dans un bref communiqué publié à cet effet. Et pour écarter toute critique sur le caractère unilatéral de sa décision, le président Vaz avait précisé avoir pris l’aval des partis politiques représentés à l’assemblée nationale, mais aussi avec le Conseil d’Etat.
Mais le lendemain, c’est le premier ministre Aristide Gomes qui répliquait dans une interview accordée à Radio France internationale (RFI). Dans cet entretien, Gomes jugeait sans objet la mesure de dissolution et accusait ensuite le président de la République de perpétrer un coup d’Etat politique dont l’objet était de ne pas aller à l’élection présidentielle, selon lui. A ses yeux, le gouvernement qu’il dirigeait depuis mars dernier reste en place.
Vaz, «l’homme de la situation»
Aujourd’hui, c’est un soutien de taille que reçoit Aristide Gomes. Dans un communiqué de l’ambassade américaine à Dakar (qui englobe aussi la Guinée Bissau), les Etats-Unis «considèrent comme illégitime la tentative du Président de la Guinée Bissau de dissoudre le gouvernement du premier ministre Gomes à trois semaines des élections déjà programmées.» Selon la même source, «les Etats-Unis soutiennent pleinement le gouvernement légitime du premier ministre Aristide Gomes et ses efforts pour organiser des élections libres et transparentes le 24 novembre» prochain.
Le soutien US à Gomes est en partie lié aux résultats obtenus par la Guinée Bissau dans la lutte contre le trafic de drogue, un secteur dans lequel ce pays est très sollicité par les trafiquants souvent venus d’Amérique du Sud. «Les Etats-Unis applaudissent le succès de la Police judiciaire dans la lutte contre le trafic narcotique et reconnaissent que ce sont les actions entreprises par le premier ministre Gomes qui ont mené à ce succès.»
«Présidentielle impérative»
Le 2 septembre dernier, une opération de grande ampleur dénommée «NAVARA», montée et exécutée par la Police judiciaire de Guinée Bissau avec l’aide des partenaires internationaux, avait abouti à la saisie d’une quantité record de 1947 kilos de cocaïne dans le Nord-ouest du pays. Le parquet de Bissau a dévoilé cette semaine les identités des 12 personnes dont 6 Bissau guinéens et 3 Colombiens arrêtées et placées en détention préventive. Le 7 septembre, les quantités de cocaïne saisies avaient été incinérées devant plusieurs personnalités dont le premier ministre Aristide Gomes et des représentants de l’ONUDC et d’Interpol.
Le président José Mario Vaz risque d’être seul dans le bras de fer avec son premier ministre car la Mission conjointe ONU-CEDEAO est elle aussi engagée à ce que le premier tour de la présidentielle ait lieu «de manière impérative» en 2019, alors qu’un second tour éventuel a déjà été calé au 29 décembre. Un calendrier arrêté par le 55e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.