SUNUGAL - L'inversion du bourreau en victime signe de « l’état anormal » !

Samedi 17 Juin 2023

Diagne Fodé Roland
 
Spectacle ahurissant des ministres libéraux de la République néocoloniale version Macky/APR/BBY se succédant à la tribune d’une conférence de presse pour aligner autant d’inepties croyant faire croire que l’opposition patriotique est « hors la loi ».
 
Après quinze jours d’un silence inacceptable, alors que le président Macky se terre dans un silence auto-accusateur, ils prennent les sunugaliens pour des demeurés à qui on peut raconter n’importe quoi. Ces idiots utiles d'une République néocoloniale qui sombre dans l'Etat hors la loi veulent faire prendre des vessies pour des lanternes. Cette pantalonnade exprime le mépris des libéraux de la seconde alternance pour notre peuple atteint des sommets insoupçonnés sur fond de leur servilité à l’impérialisme, principalement français, européen, étatsunien.
 
Il suffit de poser quelques questions pour démasquer la technique gouvernementale du « voleur qui crie au voleur » :
 
Franchement, à quel sunugalien peuvent-ils faire croire que c’est l’opposition patriotique qui est à l’origine de la « déstabilisation qui a commencé par une cyberattaque » (sic!) et qui « réfléchit à la place (resic!) des citoyens pour les manipuler au lieu de les informer ?
 
Il n’y a qu’une expression qui résume tous les bla bla des ministres garde des sceaux, de l’intérieur, des armées, porte-parole sur les graves évènements macabres de mars 2021 et de juin 2023 : nous avons des gouvernants sourds, aveugles et hors sol à commencer par le président que nous avons élu en 2012 contre justement les dérives autoritaires monarchistes du président de la première alternance.
 
En effet les faits sont têtus : Qui a rendu facilement inéligible Karim et Khalifa, donc éliminer des concurrents potentiels de la présidentielle 2019 et cherche difficilement à le faire pour Ousmane ? Pourquoi tous les noms apparus dans le complot d’État que ce verdict inique vient de démontrer en disqualifiant les graves accusations de « viol répétitif et menace de mort » ne sont-ils pas convoqués à la barre ? Quelle base légale y-a-t-il au fait de briser la vitre de sa voiture, de le mettre par force dans un blindé des FDS, de le gazer, de barricader sa maison et son quartier, de lever arbitrairement son immunité parlementaire, de balancer des accusations graves jamais prouvées de « rebelle, de terroriste, d’islamiste, etc. » ? Pourquoi autoriser la propriétaire du salon de massage d'ouvrir légalement son activité économique et ensuite la faire passer pour une « proxénète » en l’associant à « corruption de la jeunesse » pour faire cette condamnation inique ? Qui a dit que « quand un dossier judiciaire peut faire exploser le pays, sa responsabilité est d’y mettre le coude » ? Pourquoi alors ne lève-t-il pas son « coude » sur cette tentative largement démasquée d’empêcher la participation de Sonko à la présidentielle du 25 février 2024? Qui donc "met le coude" sur toutes les plaintes des victimes des infractions étatiques à l'état de droit, toutes les plaintes de l'opposition, des militants de la société civile ?  Qui donc coupe le signal par trois fois des télés surtout Walf et met en prison des journalistes, des militants pour délit d’opinion ? Qui donc interdit systématiquement les manifestations de l’opposition, de la société civile sans aucune autre base légale qu’une décision administrative préfectorale, y compris celle récente du F24 jusque dans une propriété privée ? Qui est responsable des actes de tortures dont nos FDS sont de plus en plus accusés et de l’armement des nervis et leur compagnonnage répressif criminel avec nos FDS ? Qui doit s’expliquer sur les disparitions suspectes d’agents des FDS dont la fonction est de nous protéger ainsi que le pays ?
 
La liste est non-exhaustive des atteintes liberticides pour ne pas dire plus du pouvoir libéral néocolonial de l’APR/BBY et je dois ajouter ma surprise de voir le ministre des forces armées se salir dans cette opération de blanchiment médiatique de l'Etat hors la loi pour l'avoir rencontré à un congrès de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) où il m'avait été présenté par le président d'alors de cette institution, M. Tubiana, alors qu'il était président de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme (FIDH). J'y intervenais au nom de la Coordination Nationale des Sans Papiers de France.   
 
La seconde alternance néocoloniale a fait que le Sénégal est devenu un « pays anormal » pour reprendre l'éloquente et significative expressive d'un octogénaire tristement dubitatif sur l'avenir entendue dans un marché. C’est cet Etat « anormal » qui déstabilise en réalité le pays.
 
Ce gouvernement devrait plutôt visiter les familles endeuillées, les blessés hospitalisés ou pas et s’excuser pour leur responsabilité totale dans ces drames mortifères et même indemniser au lieu de passer son temps à tenter de justifier l’injustifiable, ce qui ne trompe personne.
 
Oui malheureusement, il y a eu des destructions regrettables. Oui, l’image vue dans les réseaux sociaux d’un « père de famille mettant un sac de riz sur la tête » met le doigt sur la famine qui sévit dans les foyers populaires et dont est entièrement responsable ce pouvoir qui met « le coude » sur le "paaccoo" en milliards et les scandales révélés par les corps de contrôle de l’État que sont l’OFNAC, l’IGE, l’IGF, la Cour des Comptes en lieu et place de créations des emplois promis.
 
Il y a objectivement dans la résistance contre l’injustice de l’État hors la loi une conjonction entre le refus de la jeunesse de l’abus arbitraire d’empêcher Sonko d’être candidat et les effets de la disette, voire de la famine qui sévit dans les foyers populaires. Il n'y a rien d'étonnant que quand tu affames ton peuple et que tu veuilles "détruire" son espoir, il se défend spontanément avec la force de son espérance. C'est cet enjeu vital qui est à la base de l'explosion politico-sociale qui tel un tsunami à surgi en deux vagues en mars 21 et juin 23 en attendant la prochaine attaque dictatoriale de Macky/APR/BBY.  
 
La jeunesse est désespérée du risque de mourir dans le désert ou les océans pour chercher une vie meilleure ailleurs et Sonko incarne à ses yeux l’espoir d’une vie meilleure ici chez soi. Mars 2021 et juin 2023 font la démonstration qu’aucune brutalité illégale macabre du pouvoir ne peut contenir cette espérance d’une jeunesse ayant soif d’un avenir contre la mal-gouvernance gabegique, népotique, clanique de l’actuel autoritarisme dictatorial hors la loi.
La pensée fasciste selon laquelle « il faut tuer 90 % pour que vivent les 10 % restants de Sénégalais » est-elle partagée par tout l’APR/BBY ? Si c’est le cas ou pas, alors s’offrent les scénarios suivants à Macky/APR/BBY :
 
- Arrêter Sonko et dissoudre Pastef pour « entreprise de déstabilisation... » ; selon le rapport des forces Sonko devra désigner lui-même son candidat remplaçant ;
 
- Annoncer que « ne participe à l’élection présidentielle que ceux et celles qui ont participé au dialogue », y compris Macky ;
 
- Annoncer que « ne participe à l’élection présidentielle que ceux et celles qui ont participé au dialogue », mais sans Macky ;
 
- Stopper son entêtement de féodal ataviquement orgueilleux, comme l’a fait Wade sur son projet de « ticket présidentiel », en annulant ce verdict inique et en acceptant la plateforme du F24 comme base pour organiser l’élection présidentielle 2024.
 
Invitons les croyants à prier pour le Sénégal et confiance en la volonté du peuple d’en finir avec la fascisation de la démocratie néocoloniale.
17/06/23 
Diagne Fodé Roland
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