Sécurité renforcée à La Courneuve après l'attaque du commissariat

Lundi 18 Mars 2024

Image France Info

La préfecture de police a annoncé lundi renforcer la présence des forces de l'ordre à La Courneuve au lendemain de l'attaque du commissariat de la ville aux mortiers d'artifice et cocktails molotov, réaction à la mort d'un jeune homme de 18 ans, tué lors d'une collision avec une voiture de police.

 

Dimanche peu avant 23H00, une cinquantaine de personnes ont tiré des mortiers d'artifice, des cocktails molotov et des pierres sur le commissariat, selon une source policière. Les dégâts se sont limités à une vitre qui a été fissurée et quelques traces de brûlures.

 

A la suite de l'appel de renforts, ils ont été dispersés et neuf d'entre eux ont été interpellés, a poursuivi la même source. Ce sont sept majeurs, âgés de 18 à 21 ans, et deux mineurs, d'après le préfet de police Laurent Nuñez.

 

Les forces de l'ordre ont fait usage, selon la source policière, de six grenades de désencerclement, 17 grenades lacrymogènes et ont effectué une centaine de tirs de LBD.

 

La situation a commencé à se calmer à partir de 23H30. Deux policiers ont été légèrement blessés au coude.

 

Dans une vidéo filmée depuis le balcon par une habitante et montrée à l'AFP, on distingue un groupe d'une dizaine de personnes lancer des projectiles en direction de l'entrée vitrée du commissariat, situé non loin d'une citée enclavée.

 

D'autres images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des groupes de personnes tirant des mortiers d'artifice à profusion sur la façade du poste de police.

 

"On a fait ça pour demander justice pour Wanys même si son grand frère a appelé au calme", a confié un jeune homme, sous couvert d'anonymat, en référence à la mort à Aubervilliers d'un jeune homme de La Courneuve, âgé de 18 ans, lors d'une course-poursuite mercredi soir avec la police. 

 

"On ne craint pas de nouvelles attaques", "nous allons sécuriser l'ensemble de la commune dans les jours à venir", a annoncé à des journalistes M. Nuñez lundi à la mi-journée, après avoir rendu visite aux fonctionnaires du commissariat.

 

D'après une journaliste de l'AFP sur place, la présence policière était visible dès la mi-journée.

 

Les forces de l'ordre se montreront, d'après M. Nuñez, "intraitables contre les émeutiers et les violences urbaines".
 

"Il y a un lien manifestement avec ce qui s'est passé à Aubervilliers, je vous confirme. Un certain nombre d'assaillants faisaient référence à cela", a-t-il relevé.

 

Le maire de La Courneuve tiendra une conférence de presse à 14H30.

 

- "Mauvaise image" -

 

La commune fait l'objet d'une attention particulière depuis la mort mercredi soir à Aubervilliers de Wanys R.. Le jeune homme en scooter était poursuivi par la police après un refus de contrôle.

 

Dans une avenue d'Aubervilliers, son deux-roues avait été heurté par un véhicule de la BAC appelé en renfort, qui arrivait en sens inverse. Ce dernier s'est déporté de sa voie pour éviter un véhicule qui semblait être un taxi.

 

Dans la collision, Wanys R. a été tué et son passager blessé. Une vidéo du drame a été largement diffusée sur les réseaux sociaux et dans les médias.

 

L'avocat de la famille a accusé vendredi les policiers de l'avoir "volontairement" percuté, l'avocat des policiers fustigeant une "contrevérité" et défendant la thèse de l'accident.

 

A quatre mois des Jeux olympiques, qui se dérouleront en grande partie en Seine-Saint-Denis, les commerçants interrogés par l'AFP regrettent "la mauvaise image" donnée de leur quartier.

 

"Même si les Jeux olympiques, cela nous concerne pas, on va nous coller une mauvaise image et c'est pas bon pour le business", estime un épicier, proche du commissariat attaqué.

 

"C'est triste de perdre un enfant mais il ne faut pas toucher au quartier", abonde Anissa.

 

Pour cette mère de famille, "c'est de la bêtise de détruire notre quartier. On n'aura plus rien".

 

"Les incidents survenus à La Courneuve cette nuit sont inacceptables. L'émotion ne doit pas conduire à la violence, et cette dernière ne rendra pas justice. Les policiers doivent pouvoir travailler sereinement et la justice doit apporter des réponses à la famille de Wanys", a écrit sur X (ex-Twitter) le président du département de la Seine-Saint-Denis (PS) Stéphane Troussel. [AA]

 
 
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