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Sénégal - Les grands axes du projet de budget de l’Etat pour 2025 (APS)

Samedi 28 Décembre 2024

Sangomar. Des recettes supplémentaires attendues du pétrole mais aussi du gaz de Grand Tortue Ahmeyim. Avec une portée limitée.
Sangomar. Des recettes supplémentaires attendues du pétrole mais aussi du gaz de Grand Tortue Ahmeyim. Avec une portée limitée.

Réduire le déficit budgétaire de 11,6 % du PIB en 2024 à 7,08 % du PIB en 2025, un taux de croissance de 8,8 %, un taux d’inflation de 1,9 % du PIB… Nous vous présentons le projet de budget l’État du Sénégal pour l’année prochaine, sur la base d’un document du ministère des Finances et du Budget.

 

Les députés ont examiné en séance plénière le projet de loi de finances initiale (LFI) pour l’année 2025, ce samedi, en présence du ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba. Le document a été adopté sans débat après recours à l’article 86 alinéa 6 de la Constitution qui permet au gouvernement de faire passer un texte sans…discussions dans l’hémicycle.  

 

En termes de recettes, ce budget est arrêté à 5.014,3 milliards de francs CFA, contre 4.915,2 milliards pour la loi de finances de 2024, soit une hausse de 99,1 milliards en valeur absolue et 2 % en valeur relative.

 

Ses dépenses sont estimées à 6.614,8 milliards, contre 5.755,4 milliards pour la loi de finances de 2024, soit une hausse de 859,4 milliards en valeur absolue et 14,9 % en valeur relative.

 

Le budget général s’élève à 4.794,6 milliards en recettes et à 6.395,1 milliards en dépenses.

 

Toutes les actions du projet de budget pour l’année 2025 sont portées par 10 dotations et 129 programmes budgétaires répartis entre 25 ministères et sept institutions.

 

Les prévisions du ministère des Finances et du Budget font état d’un déficit budgétaire de 7,08 % du PIB en 2025, d’un taux de croissance du PIB de 8,8 % et d’un taux d’inflation de 1,9 % du PIB.

 

Le Sénégal s’est fixé pour objectif d’aller vers la ‘’consolidation budgétaire d’ici à 2027 et d’atteindre un déficit de 3 % du PIB’’, dans le respect des critères de convergence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

 

‘’Cette nouvelle trajectoire de consolidation budgétaire découle d’une prise en compte de la situation réelle de l’exécution budgétaire de 2024, avec un déficit attendu à plus de 11 % du PIB’’, explique le ministère.

 

Il tient à préciser que ce niveau de déficit est la conséquence des moins-values de recettes et des ajustements à la hausse des charges financières de la dette et des dépenses sur les prêts-projets à leur niveau réel.

 

Le cadrage budgétaire de la LFI 2025 prévoit un taux de croissance du PIB de 8,8 %, en liaison avec le nouveau profil de producteur de pétrole et le ralentissement de l’activité du secondaire et du tertiaire.

 

Un taux de croissance du PIB projeté à 8,8 %

 

Le taux d’inflation devrait être de 1,9 % du PIB, le taux de pression fiscale de 19,3 %, contre 19,4 % dans la LFI 2024.

 

Pour tenir compte de l’environnement international, régulièrement en proie à des chocs qui affectent les équilibres macroéconomiques et les finances publiques, une réserve de précaution de l’ordre de 90 milliards de francs CFA a été constituée avec les dépenses d’investissements sur ressources internes et externes.

 

‘’Ce budget marque un effet de rattrapage par rapport à l’exercice 2024, qui est fortement impacté par les effets des tensions sociopolitiques durant le premier trimestre 2024 et la poursuite du ralentissement des activités économiques sur tout le reste de l’année, hors secteur de l’énergie’’, explique le ministère des Finances et du Budget.

 

‘’Un autre fait majeur est l’entrée du Sénégal dans le cercle des producteurs de pétrole, avec une production attendue à 15 millions de barils pour 2024 et 30 millions de barils pour 2025’’, ajoute-t-il.

 

Le ministère assure que ‘’la production de gaz démarre en 2025’’. ‘’Les estimations des recettes provenant de l’exploitation des ressources d’hydrocarbures […] sont arrêtées pour les années 2024, 2025, 2026 et 2027, avec des montants respectifs de 49,65 milliards de francs CFA, 72,53 milliards, 87,87 milliards et 155,20 milliards.’’

 

Des recettes nouvelles attendues des hydrocarbures

 

Ces estimations ont été faites sur la base des hypothèses de prix des perspectives économiques mondiales publiées par les services du Fonds monétaire international en octobre 2024, selon le ministère.

 

‘’Le budget 2025 enregistre des recettes fiscales et non fiscales provenant de l’exploitation des hydrocarbures d’un montant de 72,53 milliards de francs CFA’’, indique-t-il.

 

Conformément à la loi portant sur les hydrocarbures, un montant de 50,85 milliards (70 %) tiré de l’exploitation de ces ressources naturelles doit aller au budget général en 2025, et les comptes spéciaux du Trésor devraient en recevoir 21,68 milliards (30 %).

 

Un montant de 7,25 milliards (10 %) tiré des revenus pétroliers destinés aux comptes spéciaux du Trésor doit être versé à un fonds intergénérationnel créé par la loi sur les hydrocarbures, et 14,43 milliards (20%) à un fonds de stabilisation.

 

Le budget général 2025 du Sénégal comprend une rubrique de recettes fiscales arrêtées à 4.359,6 milliards, avec une hausse de 179,6 milliards par rapport à la LFI 2024, soit 4,3%.

 

Les recettes non fiscales en chute de 20 milliards FCFA

 

Les recettes non fiscales sont de l’ordre de 190 milliards, avec une baisse de presque 20 milliards, soit 9,5 %. Les tirages sur dons-projets sont estimés à 200 milliards, avec une hausse de 134,5 milliards par rapport aux prévisions du projet de loi de finances rectificative 2024. Les dons budgétaires devraient s’élever à 45 milliards, selon les prévisions du ministère.

 

Les dépenses du budget 2025 comprennent les charges financières de la dette publique (intérêts et commissions) portées à 932,1 milliards, contre 578,3 milliards dans la LFI 2024, et 824 milliards dans le projet de loi de finances rectificative 2024, soit une progression de 108,08 milliards en valeur absolue, et 13,1 % en valeur relative.

 

Les dépenses de personnel sont estimées à 1.485,5 milliards, contre 1.442,5 milliards dans la LFI 2024, en hausse de 43,1 milliards, soit une progression de 3 %.

 

Les dépenses d’acquisitions de biens, de services et de transferts courants sont estimées à 1.930,5 milliards, contre 1.676,9 milliards dans la LFI 2024, et 1871,0 milliards dans le projet de loi de finances rectificative 2024 — qui a été votée par les députés, mardi 24 décembre —, soit une hausse de 253,6 milliards, ce qui correspond à une progression en valeur relative de 15,1 % par rapport à la LFI 2024.

 

Des dépenses de personnel en hausse de 3 %

 

Les dépenses en capital sur ressources internes sont arrêtées à 880 milliards de francs CFA, contre un montant de 1.134,7 milliards pour la LFI 2024, réajusté à 900,7 milliards, soit une baisse de 20,7 milliards en valeur absolue et 2,3% en valeur relative par rapport à la LFR.

 

Les dépenses en capital sur ressources externes sont portées à 1.167 milliards, contre une prévision de la LFI 2024 de 701,6 milliards, avec un réajustement de 1.178,5 milliards dans la loi de finances rectificative 2024, soit une baisse de 11,5 milliards en valeur absolue et de 1 % en valeur relative.

 

Les comptes spéciaux du Trésor sont projetés, tous équilibrés en recettes et en dépenses, à 219,7 milliards, contre 221,5 milliards pour la LFI 2024, soit une baisse de 1,8 milliard représentant 0,8 %. [Avec APS]

 
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