Sénégal - Réformes et reddition des comptes : les cinq derniers mois de 2024 pourraient être chauds…

Vendredi 19 Juillet 2024

Les 5 derniers mois de l’année 2024 pourraient être un tournant dans la mise en oeuvre des politiques publiques lancées par les nouvelles autorités sénégalaises. Après la symbolique des ‘’100 jours’’ premiers jours, le président Bassirou Diomaye Faye demande au gouvernement d’entrer dans « la phase cruciale de rectification, d’ajustement, de réforme hardie des politiques publiques et de reddition des comptes », selon le communiqué du conseil des ministres du 18 juillet. 

 

Appelée « consolidation », cette nouvelle étape fait allusion pourrait être celle des premières mises en cause de personnalités de l’ancien régime dans leur gestion des affaires publiques sur la période mars 2012-mars 2024 correspondant aux deux mandats de Macky Sall à la tête du pays. Les dossiers judiciaires accumulés devant les tribunaux, en particulier ceux bouclés depuis plusieurs années par l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), ainsi que ceux instruits sous l’égide du président Bassirou Diomaye Faye et du premier ministre Ousmane Sonko depuis avril 2024 seraient en passe d’être soldés. 

 

« L’objectif est de créer dans tous les secteurs de la vie économique, sociale, environnementale et culturelle, les conditions véritables pour bâtir durablement une souveraineté assumée dans le sillage d’une démocratie exemplaire et d’un Etat de droit de référence », indique la même source. 

 

Ces dernières semaines, le pouvoir a donné plusieurs signaux relatifs à l’entrée dans cette nouvelle « phase » de gouvernance du duo de l’exécutif. En réalité, ces signaux peuvent être considérés comme des réponses à l’impatience manifestée dans plusieurs secteurs de l’opinion publique face aux lenteurs dans la mise en oeuvre de certains engagements programmatiques liés á la bonne gouvernance et à la reddition des comptes. Les dizaines de rapports et d’enquête diligentés par les organes de contrôle de l’Etat et restes jusqu’ici sans suite - classement sans suite ou prolongements judiciaires - entrent dans cette « demande sociale » des populations.

 

Aujourd’hui, le gouvernement, visiblement, veut accélérer la cadence de la redevabilité dans la gestion récente des affaires publiques. 

 

Le propos du conseil des ministres :

« Le Président de la République a indiqué que le second semestre de 2024 doit consolider la phase cruciale, de rectification, d’ajustement, de réforme hardie des politiques publiques et de reddition des comptes. L’objectif est de créer dans tous les secteurs de la vie économique, sociale, environnementale et culturelle, les conditions véritables pour bâtir durablement une souveraineté assumée dans le sillage d’une démocratie exemplaire et d’un Etat de droit de référence. Il a, dès lors, exhorté le Gouvernement d’être davantage à l’écoute des populations, d’anticiper et de travailler dans la solidarité, avec la mise en œuvre d’une stratégie de communication coordonnée, cohérente, persuasive et offensive. C’est dans cet esprit qu’il a demandé au Premier Ministre de prendre toutes les dispositions en vue de la présentation prochaine devant l’Assemblée nationale de la Déclaration de Politique générale du Gouvernement déjà disponible. » 

 
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