Seydi Gassama, Y en a marre, Birahim Seck, Abdourahlane Sow: des sentinelles, mais jusqu'à quand ?

Mardi 4 Juillet 2017

Alioune Tine, le retour gagnant

Ancien secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), coordonnateur du M23 et à ce titre aux premiers rangs de la révolte populaire devant l’assemblée nationale en juin 2011, l’ex-professeur d’université a montré sur le terrain qu’il avait gardé ses réflexes de contestataire gauchiste.
 
Propulsé par Macky Sall en février 2013 à la tête du Comité sénégalais des droits de l’homme – en réalité une coquille vide pour les candidats aux postes de voie de garage – Alioune Tine ralentit plus ou moins la cadence de la dénonciation et de l’alerte même s’il s’opposa courageusement à certaines décisions des autorités administratives contre la liberté de manifestation.
 
Ses envies d’ailleurs et un caractère d’incompatibilité avec un régime qui avait déjà tendance à montrer des velléités d’autoritarisme le mèneront heureusement à la tête du Bureau régional ouest-africain et central d’Amnesty International.
 
Abdourahmane Sow (Cos M23)

En désaccord profond avec leurs «aînés» du mouvement qu’ils jugent un peu trop pris par leurs alliances avec le pouvoir, Abdourahmane Sow et ses partisans ont mis en place une Commission orientations et stratégies (Cos) afin de donner au M23 les moyens de jouer un rôle aussi grand que celui entretenu sous l’ancien régime.

Sous cet angle, la différence de tonalité est plus que perceptible entre ceux qui ont choisi d’accompagner le pouvoir de Sall et tous les autres qui, par fidélité à l’héritage reçu, estiment que le M23 ne saurait être sabordé sur l’autel de privilèges.
 
Birahime Seck : Membre du Cese et pourfendeur du régime

Il n’a pas été en reste lorsqu’il fallait mener le combat pour le respect de la Constitution par un Abdoulaye Wade déterminé à passer en force. Très à cheval sur les questions de bonne gouvernance, et notamment sur la gestion des contrats liés au pétrole et au gaz sénégalais, Birahime Seck n’a pas cessé de tirer la sonnette d’alarme après l’arrivée de Macky Sall au pouvoir. En dépit de son statut de membre du Conseil économique social et environnemental (Cese) au titre du Forum  civil dont il est membre du conseil d’administration.
 
Y en a marre : Une posture inchangée
Le groupe Y’en a marre a été au cœur de la «révolution» du 23 juin contre le ticket présidentiel, mais aussi contre un troisième mandat du Président Abdoulaye Wade. Fadel Barro, Thiat, Kilifeu ou encore Simon sont les initiateurs d’une série de manifestations citoyennes qui ont participé à la chute du pape du Sopi.
 
A l’arrivée au pouvoir de Macky Sall, ils ont très tôt indiqué n’être intéressés par aucun poste. Une posture inchangée depuis 2012 pour un mouvement qui a récemment secoué tout un régime à l’occasion d’un rassemblement réussi tenu le 7 avril dernier à la place de l’Obélisque pour dénoncer «les abus» du pouvoir. Constat : ils n’ont pas transhumé et ne risquent pas de le faire de sitôt…
 
 Seydi Gassama

Le secrétaire exécutif d'Amnesty Sénégal est l'une des voix redoutées du pouvoir. Autant par sa constance dans sa posture de sentinelle que par sa capacité de réaction rapide face aux événements qui surviennent à la vitesse grand V au Sénégal.

Dans la défense des couches sociales marginalisées, des populations rurales oubliées, des travailleurs victimes de la gabegie de leurs dirigeants, des politiciens empêtrés dans leurs contradictions et déconnectés des réalités, Seydi Gassama se sent bien obligé d'occuper l'espace des drames et des conflits.  En droite de la philosophie humaniste prônée par Amnesty International.
 
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