Seydi Gassama : « notre démocratie a touché le fond mais elle ne peut que rebondir. »

Mardi 1 Aout 2023

 
"Je suis dans le mouvement de défense des droits humains depuis plus de trois décennies. J'ai choisi cette voie comme d'autres ont choisi de faire la politique. J'ai vu les principaux hommes politiques de ce pays dans des situations d'extrême fragilité, certains en prison mais dignes, d'autres ont échappé à la prison grâce à l'intervention des organisations des droits humains et des régulateurs sociaux. Cette situation doit-elle perdurer ? Doit-on accepter que dans une démocratie qui se dit majeure, la case-prison soit un passage obligé des opposants politiques ? Assurément NON !
 
Pour cela, nous devons réformer la justice, diminuer les pouvoirs du parquet qui constitue une arme redoutable aux mains des régimes en place. Les dérives verbales, les invectives sont consubstantiels au débat politique, ils en sont même le sel et le piment. Ils ne doivent pas être criminalisés.
 
Avec un ami congolais, nous avons essayé hier de nous rappeler quand est-ce que, pour la dernière fois, dans un pays africain, un parti politique à été dissout. Il semble que ce soit en Algérie, en 1992, quand les militaires ont fait irruption sur le champ politique et dissout le Front Islamique du Salut, le FIS, qui venait de remporter les élections législatives après avoir contrôlé plusieurs municipalités lors de précédentes élections locales, au motif qu'il appliquait un agenda islamique pourtant voulu par la majorité des électeurs algériens et interdisait entre autres aux jeunes filles de se déambuler sur les plages en bikini.
 
Avec la dissolution de PASTEF et l'emprisonnement de presque tous ses dirigeants, notre démocratie a touché le fonds, elle ne peut que rebondir."
Seydi Gassama
(Source : page Facebook)
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