Un investissement d'autant plus rentable et important, que ces outils permettent de toucher des millions d'électeurs mais aussi de les segmenter et d de les compartimenter selon l'âge ou le secteur géographique. Une stratégie dont ne peuvent se passer les candidats. Au cours de cette campagne, tous ont utilisé les réseaux sociaux avec abondance, mais tous n'ont pas obtenu le même succès.
Facebook
Sur le réseau social le plus "grand public" par excellence, le grand vainqueur serait... Podemos ! La page officielle du parti de gauche, créée en janvier 2014, compte plus d'un million de "j'aime", creusant l'écart avec les autres participants. Suivent Ciudadanos (330 000) et Vox (270 000).
Le parti de Pablo Iglesias, leader sur Facebook donc, utilise principalement la plateforme pour mettre en avant des rencontres avec la population, mais aussi pour partager son discours anti-corruption contre le gouvernement.
Une popularité qui pourrait s'expliquer par un facteur principal. Selon Julio Cesar Herrero, directeur de Cescompol, le Centre d'études en Communication politique, cette formation aurait été la première à utiliser les réseaux sociaux comme principal outil de communication.
Ciudadanos (centre-droit), qui arrive en seconde position, a lancé sa page Facebook un peu plus tard, en 2009 et les publications traitent là aussi de corruption et critiquent le bipartisme ainsi que le gouvernement de Pedro Sánchez.
Enfin, la page de Vox, créée en 2014, accueille les internautes avec le slogan "España lo primero" (L'Espagne d'abord). En plus des idées anti-immigration défendues par le parti d'extrême-droite de Santiago Abascal, la page mentionne fréquemment la "guerre médiatique" qui serait livrée contre lui. Le contenu publié laisse rarement les internautes indifférents et suscite généralement une avalanche de commentaires.
Pourtant, Facebook et Twitter auraient perdu "une certaine force de frappe ces dernières années", à en croire Julio Cesar, dans une contexte de méfiance généralisée de la part des Espagnols à l'encontre des médias.
Instagram
De tous les partis qui ont investi la plateforme Instagram, le grand gagnant est cette fois-ci le parti d'extrême-droite Vox, avec plus de 250 000 followers, loin devant Podemos (137 000) et Ciudadanos (85 000).
Instagram est le réseau social qui a le plus gagné sur le terrain de l'audience en 2018, en Espagne. 65% de ses utilisateurs ont entre 18 et 39 ans. Une cible stratégique pour ce parti qui souhaite d'ailleurs attirer les jeunes dans les urnes.
"Instagram est un réseau social qui permet de toucher à l'imaginaire via l'audiovisuel, avec moins de limites que sur Twitter ou Facebook. Il y a une sensation d'appartenance à un groupe, cela permet de savoir qui pense comme nous", explique Julio Cesar Herrero.
Et l'expert d'ajouter que faire campagne sur les réseaux sociaux est "fondamental" pour un parti comme Vox, beaucoup moins présent dans les médias traditionnels.
Les réseaux sociaux leur permettent de prendre le pouls de la population, d'avoir un échantillon (pas forcément représentatif d'ailleurs) de leurs préoccupations au quotidien. "Vox" est particulièrement actif sur les applications de messagerie instantanée, comme Whatsapp ou Facebook Messenger.
Mais d'un autre côté, une communication qui a du succès n'est pas forcément celle qui est la plus active. Le parti populaire est le mouvement politique qui publie le plus fréquemment sur Instagram, mais il reste l'un des moins suivis, avec le parti socialiste (PSOE). Ce-dernier est "certainement le parti politique qui exploite le moins et qui sait le moins exploiter les réseaux sociaux", explique le spécialiste en marketing politique.
Mais les réseaux sociaux montrent-ils la réalité ?
Si les réseaux sociaux devaient refléter le vote des Espagnols, alors le scrutin de dimanche se jouerait probablement entre Vox et Podemos. Pour autant, toutes les enquêtes placent le parti socialiste (PSOE) en tête des intentions de vote.
Les réseaux sociaux "servent à mobiliser, à identifier les leaders politiques, à constituer des groupes", mais il ne faut pas oublier "qu'ils génèrent aussi une espèce de monde parallèle", explique Julio Cesar Herrero.
"Les réseaux sociaux peuvent donner la sensation d'une énorme dynamique autour d'un parti parce que les algorithmes te mettent en lien avec des personnes qui partagent les mêmes opinions, mais cela ne reflète pas forcément la réalité sociale", ajoute le spécialiste.
Si les réseaux sociaux sont devenus un élément central dans une campagne politique, le vote reste "une décision complexe qui dépend de multiples facteurs" et les personnes qui se mobilisent sur internet peuvent vite déchanter, avec le recul, et une fois l'écran éteint. (Euronews)
Sur le réseau social le plus "grand public" par excellence, le grand vainqueur serait... Podemos ! La page officielle du parti de gauche, créée en janvier 2014, compte plus d'un million de "j'aime", creusant l'écart avec les autres participants. Suivent Ciudadanos (330 000) et Vox (270 000).
Le parti de Pablo Iglesias, leader sur Facebook donc, utilise principalement la plateforme pour mettre en avant des rencontres avec la population, mais aussi pour partager son discours anti-corruption contre le gouvernement.
Une popularité qui pourrait s'expliquer par un facteur principal. Selon Julio Cesar Herrero, directeur de Cescompol, le Centre d'études en Communication politique, cette formation aurait été la première à utiliser les réseaux sociaux comme principal outil de communication.
Ciudadanos (centre-droit), qui arrive en seconde position, a lancé sa page Facebook un peu plus tard, en 2009 et les publications traitent là aussi de corruption et critiquent le bipartisme ainsi que le gouvernement de Pedro Sánchez.
Enfin, la page de Vox, créée en 2014, accueille les internautes avec le slogan "España lo primero" (L'Espagne d'abord). En plus des idées anti-immigration défendues par le parti d'extrême-droite de Santiago Abascal, la page mentionne fréquemment la "guerre médiatique" qui serait livrée contre lui. Le contenu publié laisse rarement les internautes indifférents et suscite généralement une avalanche de commentaires.
Pourtant, Facebook et Twitter auraient perdu "une certaine force de frappe ces dernières années", à en croire Julio Cesar, dans une contexte de méfiance généralisée de la part des Espagnols à l'encontre des médias.
De tous les partis qui ont investi la plateforme Instagram, le grand gagnant est cette fois-ci le parti d'extrême-droite Vox, avec plus de 250 000 followers, loin devant Podemos (137 000) et Ciudadanos (85 000).
Instagram est le réseau social qui a le plus gagné sur le terrain de l'audience en 2018, en Espagne. 65% de ses utilisateurs ont entre 18 et 39 ans. Une cible stratégique pour ce parti qui souhaite d'ailleurs attirer les jeunes dans les urnes.
"Instagram est un réseau social qui permet de toucher à l'imaginaire via l'audiovisuel, avec moins de limites que sur Twitter ou Facebook. Il y a une sensation d'appartenance à un groupe, cela permet de savoir qui pense comme nous", explique Julio Cesar Herrero.
Et l'expert d'ajouter que faire campagne sur les réseaux sociaux est "fondamental" pour un parti comme Vox, beaucoup moins présent dans les médias traditionnels.
Les réseaux sociaux leur permettent de prendre le pouls de la population, d'avoir un échantillon (pas forcément représentatif d'ailleurs) de leurs préoccupations au quotidien. "Vox" est particulièrement actif sur les applications de messagerie instantanée, comme Whatsapp ou Facebook Messenger.
Mais d'un autre côté, une communication qui a du succès n'est pas forcément celle qui est la plus active. Le parti populaire est le mouvement politique qui publie le plus fréquemment sur Instagram, mais il reste l'un des moins suivis, avec le parti socialiste (PSOE). Ce-dernier est "certainement le parti politique qui exploite le moins et qui sait le moins exploiter les réseaux sociaux", explique le spécialiste en marketing politique.
Mais les réseaux sociaux montrent-ils la réalité ?
Si les réseaux sociaux devaient refléter le vote des Espagnols, alors le scrutin de dimanche se jouerait probablement entre Vox et Podemos. Pour autant, toutes les enquêtes placent le parti socialiste (PSOE) en tête des intentions de vote.
Les réseaux sociaux "servent à mobiliser, à identifier les leaders politiques, à constituer des groupes", mais il ne faut pas oublier "qu'ils génèrent aussi une espèce de monde parallèle", explique Julio Cesar Herrero.
"Les réseaux sociaux peuvent donner la sensation d'une énorme dynamique autour d'un parti parce que les algorithmes te mettent en lien avec des personnes qui partagent les mêmes opinions, mais cela ne reflète pas forcément la réalité sociale", ajoute le spécialiste.
Si les réseaux sociaux sont devenus un élément central dans une campagne politique, le vote reste "une décision complexe qui dépend de multiples facteurs" et les personnes qui se mobilisent sur internet peuvent vite déchanter, avec le recul, et une fois l'écran éteint. (Euronews)