(Interview réalisée par Charles T. SENGHOR)
Êtes-vous conscient de la gravité de la colère qui mine votre parti ?
Aujourd’hui, l’Apr entre dans sa 10e année et s’apprête à fêter comme cela se doit ce 10e anniversaire qui coïncide en même temps avec le congrès d’investiture du candidat Macky Sall pour 2019. Nous avons défini à cet effet un plan d’action qui sera davantage expliqué, formulé pour que nul n’en ignore mais également pour que le Parti se mette en ordre de bataille pour réélire, avec certitude, le président de la République en février 2019. C’est vrai que tout organisme qui vit montre des périodes de convulsion, des portes de contradictions internes et des frustrations. Mais, ce sont des réalités que nous sommes en passe de gérer, de digérer et de dépasser. Pas toutes, mais ce qui absolument certain, nous en avons conscience mais, ce n’est pas l’aspect dominant de la vie de notre parti.
C’est quoi donc l’aspect dominant ?
Nous sommes un parti attractif en mouvement, qui s’enrichit chaque jour de nouveaux militants. C’est un parti effectivement qui, aujourd’hui partage l’espace du pouvoir avec d’autres formations sœurs qui, à n’en pas douter œuvrent exclusivement pour la réussite du Pse. C’est vrai que je ne peux pas vous dire que tout est rose dans notre Parti. Fondamentalement et pour l’essentiel, le parti respire très bien et c’est parce qu’il vit qu’il est traversé par ces situations de contradictions et de frustrations qui, le plus souvent naissent de divergence de leadership au niveau local…
Qu’est-ce qui explique ces convulsions au sein de l’Apr ?
Le plus souvent, c’est lié à une incompréhension des enjeux. Aujourd’hui, nous sommes dans le temps du président de la République. Tout doit être centré sur sa réélection. La mise en orbite du chef crée les conditions d’une dynamique fusionnelle de laquelle naitra la victoire. Hélas, aujourd’hui, il existe parmi nous, au niveau de certains responsables cette incompréhension des enjeux de l’heure. Si on ne le comprend pas, c’est qu’il y a problème.
Quels arguments opposez-vous à ceux qui accusent le président Macky Sall de diviser l’opposition ?
C’est un faux procès. En fait, le président de la république a toujours dit qu’il est porteur d’une idée nouvelle en politique. C’est ce qu’il appelle la majorité alternative.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Cela signifie que le Sénégal sera construit par ses meilleurs fils et meilleures filles de quelque bord qu’ils puissent appartenir. Si le Sénégal est notre objectif, s’il est notre préoccupation, c’est ensemble qu’il faut concevoir et bâtir un modèle social et économique au grand bonheur de nos populations. Le président de la République est porteur de cette donne patriotique, dans la modernité démocratique. La tendance aujourd’hui dans le monde est qu’un parti seul ne peut gérer un pouvoir. Et c’est là que certaines franges de l’opposition ont compris et viennent vers nous répondre à l’appel du président de la République autour du Pse. Pour nous, c’est la théorie de l’aimant pour bâtir un Sénégal nouveau.
C’est aussi une manière de favoriser la transhumance ?
Non, ce n’est pas de la transhumance. Cela s’appelle de la mobilité politique contemporaine. Nous ne devons plus avoir cette lecture ancienne des questions nouvelles. La nouveauté politique au Sénégal et dans le monde c’est que la fusion l’emporte sur la vision ; l’unité pour la construction du pays signifie l’unité dans l’espace du pouvoir. Ce n’est pas un partage d’un gâteau mais, c’est un partage des responsabilités.
Le cas Sada Ndiaye est pourtant édifiant au point que des voix se sont élevées dans l’Apr…
J’avoue que c’est un choc émotionnel très fort ; c’est vrai que ça peut perturber bien des équilibres au niveau local, au niveau même de l’ensemble du parti ; c’est une question qui est posée et je crois que nous apporterons des réponses idoines. C’est une question très complexe, très compliquée mais, nous devons la comprendre toujours dans cet esprit de nouveauté même si elle est très difficile.
En quoi, cette question est-elle difficile ?
Elle est difficile compte tenu de la charge historique négative de certaines pratiques qui ont été déployées par le passé, notamment dans la relation entre Sada Ndiaye et le président de la République, du discours et des pratiques connus de tous. C’est tellement chargé que ça peut causer quelques difficultés. Mais, je suis sûr que l’Apr surmontera cette difficulté.
Certains voudraient voir Idrissa Seck diriger Mankoo à la place de Khalifa Sall.
Il faut avoir trois repères d’analyse politique sur cette question-là. Le 1er est que M. Idrissa Seck a fini par avoir une organisation assimilable à une secte de part son mode de fonctionnement, avec un grand gourou qui a des adeptes, avec des chambellans, genre Déthié Fall, etc. Quel est l’homme politique aujourd’hui majeur qui l’accompagne dans son parti ? Ça poserait problème que d’y répondre en des termes clairs.
Idrissa Seck a très tôt compris que Khalifa Sall a fauté. Il sait que Khalifa a un socle politique réel, bénéficiant d’un courant de sympathie partiel d’une certaine couche ayant une partie acquise de maire et d’ancien du Ps. Donc, il sait ce que Khalifa a capitalisé en termes de notoriété. Au même moment, la monté en puissance de Khalifa correspondait à sa descente aux enfers. Mais, il a compris que ce mouvement risque d’avoir certainement une ascension mais sans une tête. Il a compris ça et il s’est engouffré.
Il est dans un procédé de capture par la stratégie du greffage. Et évidemment, des hommes politiques qui n’ont rien compris et qui ont même poussé Khalifa dans cette situation peu enviable et qui, déjà préparent l’après Khalifa alors qu’il n’est pas jugé. Cela montre que ce ne sont pas des gens sérieux. Ils ont compris que la page de Khalifa Sall est tournée et aujourd’hui, ils s’agrippent. Ils ont perdu le socle historique du Ps, ils nagent en eaux troubles, ne sachant plus vers où se tourner. Je pense notamment à M. Bamba Fall qui ne comprend rien, je crois. Et je ne crois pas qu’il engage l’ensemble des voix de Khalifa Sall.
Dans sa tournée nationale, il a peint le pays en noir…
Il n’était pas en visite politique. Il n’est pas dans l’ancrage politique. Il est dans la tactique médiatique. Il faisait une promenade pour être sur les feux de la rampe, dans la centralité médiatique. M. Seck est dans la survie politique et la meilleure manière pour lui, c’est l’agitation et les médias. C’est un chouchou, une star des médias.
Quelle est la nécessité de construire aussi un siège pour l’Apr ?
Je vous ai dit que nous allons fêter notre 10e anniversaire et on n’a pas encore de siège pour gérer nos activités politiques. A un an de la présidentielle de 2019, que nous nous décidions de disposer d’un siège opérationnel est un indicateur très fort. Nous sommes sûrs de gagner la présidentielle de 2019. Si on était certain que les Sénégalais n’étaient pas avec nous pour pouvoir espérer de manière claire, transparente, nette et sans équivoque, remporter la présidentielle de 2019, je ne crois pas qu’on construirait ce siège-là.
C’est parce que nous savons que les Sénégalais nous ont depuis 2012 accordé toujours leur confiance ; nous savons que ce que le président de la République et le gouvernement font au quotidien emportent l’adhésion des Sénégalais. A travers ce siège le président Macky Sall montre sa posture d’homme d’Etat. Il comprend que l’Apr doit lui survivre. Il est entré dans la grande histoire du Sénégal avec son parti et il faudrait à tout prix que le parti lui survive. C’est pourquoi, il pense que pour l’histoire, pour ces millions de Sénégalais bâtir la maison Apr est une exigence historique.
Que répondez-vous à ceux qui pensent que l’Aidb a été inauguré dans la précipitation ?
Je crois qu’il fallait l’ouvrir et on l’a fait. Il fallait l’achever et on l’a achevé même si l’ex-président y a atterri. Ce qui est important, je crois qu’il y aura un jour une clarification de ce qui s’est passé autour d’Aidb. Comment un projet de 173 milliards de francs accepté par l’Apix a fini par dépasser les 400 milliards de francs ? Ce qui s’est passé est très grave. Maintenant, les flottements sont inhérents à tout organisme nouveau.
A votre avis, la dette du Sénégal est-elle très élevée ?
Comment peut-on poser ce type de débat ? D’ailleurs, il s’est estompé quand on a démontré que la dette du Japon est de 248,3% de son Pib, l’Espagne 132,6%, la France avoisine les 98,1% de son Pib, les États-Unis, 106,8%. Parmi les 19 pays les plus endettés du monde, 8 d’entre eux appartiennent au 1er bloc commercial qui est l’Ue. Et dans les 3 premières puissances mondiales, les 2 sont particulièrement endettées, Usa et Japon. Et en Afrique, le pays qui a le plus grand taux de croissance économique, le Ghana qui dépasse les 7% est le pays le plus endetté. Donc, c’est comme si on oubliait que ce sont les pays qui se développent qui s’endettent le plus.
En réalité, c’est un endettement positif. Le plus grave, c’est lorsque c’est Wade et d’autres qui en parlent. On oublie que Wade a eu droit à deux avantages historiques en matière de dette : suppressions totale et partielle de la dette. Et pourtant quand il quittait, on dépassait les 2200 milliards de francs Cfa de dette par rapport à l’extérieur. Au niveau interne, on était à plus de 150 milliards. Il y avait des dettes et champs de ruine et de mines en matière de dette pour des questions mineures comme le Fesman, un monstrueux «Plan Takkal».
Comment appréciez-vous la sortie des magistrats demandant que le chef de l’Etat ne figure plus dans le Conseil suprême de la magistrature ?
Ce n’est pas une situation qu’on peut nous imputer. C’est un acte constitutionnel que nous avons trouvé ici et la revendication est posée comme si nous étions à la base de ça. Depuis plus d’un demi-siècle d’indépendance du Sénégal, cette situation a prévalu. Ce n’est donc pas une affaire du pouvoir de Macky Sall face aux magistrats. C’est une affaire de Constitution du Sénégal depuis l’indépendance de notre pays.
(entretien paru dans TRIBUNE du mardi 9 janvier 2018).
Êtes-vous conscient de la gravité de la colère qui mine votre parti ?
Aujourd’hui, l’Apr entre dans sa 10e année et s’apprête à fêter comme cela se doit ce 10e anniversaire qui coïncide en même temps avec le congrès d’investiture du candidat Macky Sall pour 2019. Nous avons défini à cet effet un plan d’action qui sera davantage expliqué, formulé pour que nul n’en ignore mais également pour que le Parti se mette en ordre de bataille pour réélire, avec certitude, le président de la République en février 2019. C’est vrai que tout organisme qui vit montre des périodes de convulsion, des portes de contradictions internes et des frustrations. Mais, ce sont des réalités que nous sommes en passe de gérer, de digérer et de dépasser. Pas toutes, mais ce qui absolument certain, nous en avons conscience mais, ce n’est pas l’aspect dominant de la vie de notre parti.
C’est quoi donc l’aspect dominant ?
Nous sommes un parti attractif en mouvement, qui s’enrichit chaque jour de nouveaux militants. C’est un parti effectivement qui, aujourd’hui partage l’espace du pouvoir avec d’autres formations sœurs qui, à n’en pas douter œuvrent exclusivement pour la réussite du Pse. C’est vrai que je ne peux pas vous dire que tout est rose dans notre Parti. Fondamentalement et pour l’essentiel, le parti respire très bien et c’est parce qu’il vit qu’il est traversé par ces situations de contradictions et de frustrations qui, le plus souvent naissent de divergence de leadership au niveau local…
Qu’est-ce qui explique ces convulsions au sein de l’Apr ?
Le plus souvent, c’est lié à une incompréhension des enjeux. Aujourd’hui, nous sommes dans le temps du président de la République. Tout doit être centré sur sa réélection. La mise en orbite du chef crée les conditions d’une dynamique fusionnelle de laquelle naitra la victoire. Hélas, aujourd’hui, il existe parmi nous, au niveau de certains responsables cette incompréhension des enjeux de l’heure. Si on ne le comprend pas, c’est qu’il y a problème.
Quels arguments opposez-vous à ceux qui accusent le président Macky Sall de diviser l’opposition ?
C’est un faux procès. En fait, le président de la république a toujours dit qu’il est porteur d’une idée nouvelle en politique. C’est ce qu’il appelle la majorité alternative.
Qu’est-ce que cela signifie ?
Cela signifie que le Sénégal sera construit par ses meilleurs fils et meilleures filles de quelque bord qu’ils puissent appartenir. Si le Sénégal est notre objectif, s’il est notre préoccupation, c’est ensemble qu’il faut concevoir et bâtir un modèle social et économique au grand bonheur de nos populations. Le président de la République est porteur de cette donne patriotique, dans la modernité démocratique. La tendance aujourd’hui dans le monde est qu’un parti seul ne peut gérer un pouvoir. Et c’est là que certaines franges de l’opposition ont compris et viennent vers nous répondre à l’appel du président de la République autour du Pse. Pour nous, c’est la théorie de l’aimant pour bâtir un Sénégal nouveau.
C’est aussi une manière de favoriser la transhumance ?
Non, ce n’est pas de la transhumance. Cela s’appelle de la mobilité politique contemporaine. Nous ne devons plus avoir cette lecture ancienne des questions nouvelles. La nouveauté politique au Sénégal et dans le monde c’est que la fusion l’emporte sur la vision ; l’unité pour la construction du pays signifie l’unité dans l’espace du pouvoir. Ce n’est pas un partage d’un gâteau mais, c’est un partage des responsabilités.
Le cas Sada Ndiaye est pourtant édifiant au point que des voix se sont élevées dans l’Apr…
J’avoue que c’est un choc émotionnel très fort ; c’est vrai que ça peut perturber bien des équilibres au niveau local, au niveau même de l’ensemble du parti ; c’est une question qui est posée et je crois que nous apporterons des réponses idoines. C’est une question très complexe, très compliquée mais, nous devons la comprendre toujours dans cet esprit de nouveauté même si elle est très difficile.
En quoi, cette question est-elle difficile ?
Elle est difficile compte tenu de la charge historique négative de certaines pratiques qui ont été déployées par le passé, notamment dans la relation entre Sada Ndiaye et le président de la République, du discours et des pratiques connus de tous. C’est tellement chargé que ça peut causer quelques difficultés. Mais, je suis sûr que l’Apr surmontera cette difficulté.
Certains voudraient voir Idrissa Seck diriger Mankoo à la place de Khalifa Sall.
Il faut avoir trois repères d’analyse politique sur cette question-là. Le 1er est que M. Idrissa Seck a fini par avoir une organisation assimilable à une secte de part son mode de fonctionnement, avec un grand gourou qui a des adeptes, avec des chambellans, genre Déthié Fall, etc. Quel est l’homme politique aujourd’hui majeur qui l’accompagne dans son parti ? Ça poserait problème que d’y répondre en des termes clairs.
Idrissa Seck a très tôt compris que Khalifa Sall a fauté. Il sait que Khalifa a un socle politique réel, bénéficiant d’un courant de sympathie partiel d’une certaine couche ayant une partie acquise de maire et d’ancien du Ps. Donc, il sait ce que Khalifa a capitalisé en termes de notoriété. Au même moment, la monté en puissance de Khalifa correspondait à sa descente aux enfers. Mais, il a compris que ce mouvement risque d’avoir certainement une ascension mais sans une tête. Il a compris ça et il s’est engouffré.
Il est dans un procédé de capture par la stratégie du greffage. Et évidemment, des hommes politiques qui n’ont rien compris et qui ont même poussé Khalifa dans cette situation peu enviable et qui, déjà préparent l’après Khalifa alors qu’il n’est pas jugé. Cela montre que ce ne sont pas des gens sérieux. Ils ont compris que la page de Khalifa Sall est tournée et aujourd’hui, ils s’agrippent. Ils ont perdu le socle historique du Ps, ils nagent en eaux troubles, ne sachant plus vers où se tourner. Je pense notamment à M. Bamba Fall qui ne comprend rien, je crois. Et je ne crois pas qu’il engage l’ensemble des voix de Khalifa Sall.
Dans sa tournée nationale, il a peint le pays en noir…
Il n’était pas en visite politique. Il n’est pas dans l’ancrage politique. Il est dans la tactique médiatique. Il faisait une promenade pour être sur les feux de la rampe, dans la centralité médiatique. M. Seck est dans la survie politique et la meilleure manière pour lui, c’est l’agitation et les médias. C’est un chouchou, une star des médias.
Quelle est la nécessité de construire aussi un siège pour l’Apr ?
Je vous ai dit que nous allons fêter notre 10e anniversaire et on n’a pas encore de siège pour gérer nos activités politiques. A un an de la présidentielle de 2019, que nous nous décidions de disposer d’un siège opérationnel est un indicateur très fort. Nous sommes sûrs de gagner la présidentielle de 2019. Si on était certain que les Sénégalais n’étaient pas avec nous pour pouvoir espérer de manière claire, transparente, nette et sans équivoque, remporter la présidentielle de 2019, je ne crois pas qu’on construirait ce siège-là.
C’est parce que nous savons que les Sénégalais nous ont depuis 2012 accordé toujours leur confiance ; nous savons que ce que le président de la République et le gouvernement font au quotidien emportent l’adhésion des Sénégalais. A travers ce siège le président Macky Sall montre sa posture d’homme d’Etat. Il comprend que l’Apr doit lui survivre. Il est entré dans la grande histoire du Sénégal avec son parti et il faudrait à tout prix que le parti lui survive. C’est pourquoi, il pense que pour l’histoire, pour ces millions de Sénégalais bâtir la maison Apr est une exigence historique.
Que répondez-vous à ceux qui pensent que l’Aidb a été inauguré dans la précipitation ?
Je crois qu’il fallait l’ouvrir et on l’a fait. Il fallait l’achever et on l’a achevé même si l’ex-président y a atterri. Ce qui est important, je crois qu’il y aura un jour une clarification de ce qui s’est passé autour d’Aidb. Comment un projet de 173 milliards de francs accepté par l’Apix a fini par dépasser les 400 milliards de francs ? Ce qui s’est passé est très grave. Maintenant, les flottements sont inhérents à tout organisme nouveau.
A votre avis, la dette du Sénégal est-elle très élevée ?
Comment peut-on poser ce type de débat ? D’ailleurs, il s’est estompé quand on a démontré que la dette du Japon est de 248,3% de son Pib, l’Espagne 132,6%, la France avoisine les 98,1% de son Pib, les États-Unis, 106,8%. Parmi les 19 pays les plus endettés du monde, 8 d’entre eux appartiennent au 1er bloc commercial qui est l’Ue. Et dans les 3 premières puissances mondiales, les 2 sont particulièrement endettées, Usa et Japon. Et en Afrique, le pays qui a le plus grand taux de croissance économique, le Ghana qui dépasse les 7% est le pays le plus endetté. Donc, c’est comme si on oubliait que ce sont les pays qui se développent qui s’endettent le plus.
En réalité, c’est un endettement positif. Le plus grave, c’est lorsque c’est Wade et d’autres qui en parlent. On oublie que Wade a eu droit à deux avantages historiques en matière de dette : suppressions totale et partielle de la dette. Et pourtant quand il quittait, on dépassait les 2200 milliards de francs Cfa de dette par rapport à l’extérieur. Au niveau interne, on était à plus de 150 milliards. Il y avait des dettes et champs de ruine et de mines en matière de dette pour des questions mineures comme le Fesman, un monstrueux «Plan Takkal».
Comment appréciez-vous la sortie des magistrats demandant que le chef de l’Etat ne figure plus dans le Conseil suprême de la magistrature ?
Ce n’est pas une situation qu’on peut nous imputer. C’est un acte constitutionnel que nous avons trouvé ici et la revendication est posée comme si nous étions à la base de ça. Depuis plus d’un demi-siècle d’indépendance du Sénégal, cette situation a prévalu. Ce n’est donc pas une affaire du pouvoir de Macky Sall face aux magistrats. C’est une affaire de Constitution du Sénégal depuis l’indépendance de notre pays.
(entretien paru dans TRIBUNE du mardi 9 janvier 2018).