Le projet de loi sur le service de sécurité nationale au Soudan du Sud, adopté par les parlementaires la semaine dernière, renforcera la détention arbitraire et la répression par le Service de sécurité nationale, ont souligné mercredi des enquêteurs indépendants de l’ONU, appelant à une révision de ce projet de loi.
Alors que ce pays d’Afrique de l’Est se prépare à tenir ses premières élections depuis l’indépendance, la Commission des Nations Unies sur les droits de l’homme au Soudan du Sud estime que les citoyens doivent pouvoir exercer leurs droits civils et politiques sans crainte de représailles.
« Ces amendements en matière de sécurité étaient censés ouvrir l’espace civique, mais dans leur forme actuelle, ils ont l’effet inverse », a déclaré dans un communiqué, Barney Afako, membre de cette Commission créée en mars 2016 par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU.
Selon les enquêteurs onusiens, l’article 54 de la loi de 2014 sur le service de sécurité nationale autorise les agents à arrêter et à détenir, sans mandat, toute personne soupçonnée d’avoir commis une infraction contre l’État...
Ces projets d’amendement interviennent alors que la Commission a déjà publié des rapports détaillés sur les violations des droits de l’homme commises par le Service national de sécurité, notamment la pratique illégale des détentions prolongées et arbitraires sans contrôle judiciaire ni obligation de rendre des comptes. Les victimes ont été torturées et beaucoup sont mortes en détention.
Les violations des droits incluent des restitutions extraordinaires de membres de la société civile sud-soudanaise et d’opposants politiques des pays voisins, qui ont été placés en détention par le Service de sécurité nationale. [ONU Info]