De part mes nombreuses visites au sein des bases militaires françaises, de Ouakam, Claudel, en passant par l’arsenal de la marine, ou au cercle de la rade, parfois plusieurs fois dans la même journée, j’ai une parfaite connaissance de ces lieux que je peux cartographier les yeux fermés.
Au sein de la BA-160, au quartier Geille, sur la route de Ouakam, se trouvait un bâtiment occupé par la gendarmerie sénégalaise, accessible par le portail situé au giratoire de l'ancienne piste et de la route de Ouakam, actuellement condamné.
Ce bâtiment, récupéré par l’armée française, était dans un état de délabrement tel qu’il n’a jamais pu être rendu habitable. Il a fini par être démoli, et le site a été réaménagé pour accueillir un centre équestre et les écuries de la base. C’est là un exemple type de ce que nous devons éviter à l’avenir.
La décision du président de fermer les dernières bases militaires françaises au Sénégal est un acte fort de souveraineté nationale. Elle marque un pas important vers la réaffirmation de notre autonomie en tant que nation. Souveraineté, toutefois, rime avec estime de soi et amour-propre.
Nous avons en mémoire la récupération des emprises du 23e BIMA et de la cité Claudel sous le président Wade. Malheureusement, l'état de ces sites a laissé à désirer par la suite : des garages transformés en bergeries, des pelouses de haut standing où s'entraînait l'équipe nationale de football du Sénégal, devenues des étendues de sable et de hautes herbes, et des gradins servant à sécher des vêtements.
Ce passé nous oblige à être vigilants. Les nouvelles emprises libérées ne doivent pas subir le même sort. Cette fois-ci, j'ose espérer que les autorités et structures à qui ces sites seront confiés seront à la hauteur. Qu'ils deviendront des modèles d'aménagement, d'entretien et de gestion, au service du peuple Sénégalais.
La souveraineté ne s'arrête pas à récupérer des terrains ; elle se poursuit dans l'art de bien les valoriser. Faisons honneur à ce nouvel élan d'indépendance !
Boubacar Signaté