Le président du Sri Lanka Gotabaya Rajapaksa a accepté samedi de démissionner la semaine prochaine, quelques heures après avoir été contraint de fuir sa résidence envahie par la foule, après des manifestations monstres à Colombo provoquées par la crise catastrophique frappant le pays.
« Pour assurer une transition pacifique, le président a dit qu’il allait démissionner le 13 juillet », a déclaré à la télévision le président du parlement, Mahinda Abeywardana.
Deux proches du président avaient sans attendre démissionné : le chef du service de presse Sudewa Hettiarachchi et le ministre des Médias Bandula Gunawardana, qui a également laissé son poste à la tête du parti présidentiel.
De son côté, le premier ministre Ranil Wickremesinghe a tenté d’ouvrir la voie à un gouvernement d’union nationale, en convoquant en urgence une réunion de crise du gouvernement avec les partis d’opposition auquel il a proposé sa démission.
Mais cela n’a pas suffi à calmer la colère des manifestants qui dans la soirée ont assiégé sa résidence, en son absence, et y ont mis le feu, sans faire de blessés.
Un peu plus tôt, le président Rajapaksa, sur la sellette depuis des mois, avait eu juste le temps de fuir quelques minutes avant que plusieurs centaines de manifestants ne pénètrent dans le palais présidentiel, un bâtiment symbole normalement réservé aux réceptions, mais où il avait déménagé en avril après l’assaut de son domicile privé.
« Le président a été escorté en lieu sûr », a indiqué une source de la Défense à l’AFP. Les soldats gardant la résidence officielle ont tiré en l’air pour dissuader les manifestants d’approcher du palais jusqu’à ce qu’il soit évacué.
Selon cette source, le président a embarqué à bord d’un navire militaire faisant route vers les eaux territoriales au sud de l’île.
Autrefois pays à revenu intermédiaire avec un niveau de vie envié par l’Inde, le Sri Lanka a été laminé par la perte des recettes touristiques consécutives à un attentat djihadiste en 2019 et à la pandémie de COVID-19.
La crise, sans précédent depuis l’indépendance en 1948 de cette île de 22 millions d’habitants, a été aggravée, selon des économistes, par une série de mauvaises décisions politiques, dont le clan présidentiel au pouvoir depuis 2005 est accusé par la population.
Dans la piscine présidentielle
Les chaînes de télévision locales ont montré des images de centaines de personnes escaladant les grilles de son palais.
Des manifestants ont ensuite diffusé en direct sur les réseaux sociaux des vidéos de la foule déambulant à l’intérieur, certains s’égayant dans la piscine présidentielle ou dans les chambres à coucher.
« C’est la chambre de Gotabaya, voici les sous-vêtements qu’il a laissés », s’extasiait un jeune homme, brandissant un slip noir sur une vidéo en direct, repartagée sur les réseaux sociaux. « Il a aussi abandonné ses chaussures ! ».
Les protestataires ont également investi les bureaux de la présidence à proximité devant lesquels des manifestants campaient depuis trois mois.
« Ma femme et moi, on mange une fois par jour pour que notre enfant ait ses 3 repas »
Les manifestations pour exiger la démission de M. Rajapaksa ont rassemblé samedi des centaines de milliers de personnes, des manifestants ayant même forcé les autorités ferroviaires à les acheminer en train, alors que le pays n’a presque plus une goutte d’essence.
Trois personnes ont été blessées par balles quand les forces de l’ordre ont tenté de disperser la foule massée dans le quartier administratif de la capitale, à grand renfort de gaz lacrymogènes.
Inflation galopante, pénuries, le Sri Lanka manque de tout : essence, électricité, nourriture, médicaments.
Le pays négocie un plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international (FMI), susceptible d’imposer des hausses d’impôts.
Les Nations unies estiment qu’environ 80 % de la population est contrainte de sauter des repas.
« Ma femme et moi, on mange une fois par jour depuis deux mois pour être sûr que notre enfant fasse trois repas », confiait à l’AFP Janith Malinga, dans les rangs d’une autre manifestation contre le pouvoir à Fort Galle, dans le sud-ouest, où des épreuves de cricket se poursuivent sans encombre, avec l’Australie en vedette.
« C’est le bazar complet, et ce n’est pas le Sri Lanka dont je rêvais », ajoute ce manifestant.
Selon les autorités, quelque 20 000 soldats et policiers avaient été dépêchés à Colombo pour protéger le président.
En mai, neuf personnes avaient été tuées et plusieurs centaines blessées lors de manifestations. (AFP)
« Pour assurer une transition pacifique, le président a dit qu’il allait démissionner le 13 juillet », a déclaré à la télévision le président du parlement, Mahinda Abeywardana.
Deux proches du président avaient sans attendre démissionné : le chef du service de presse Sudewa Hettiarachchi et le ministre des Médias Bandula Gunawardana, qui a également laissé son poste à la tête du parti présidentiel.
De son côté, le premier ministre Ranil Wickremesinghe a tenté d’ouvrir la voie à un gouvernement d’union nationale, en convoquant en urgence une réunion de crise du gouvernement avec les partis d’opposition auquel il a proposé sa démission.
Mais cela n’a pas suffi à calmer la colère des manifestants qui dans la soirée ont assiégé sa résidence, en son absence, et y ont mis le feu, sans faire de blessés.
Un peu plus tôt, le président Rajapaksa, sur la sellette depuis des mois, avait eu juste le temps de fuir quelques minutes avant que plusieurs centaines de manifestants ne pénètrent dans le palais présidentiel, un bâtiment symbole normalement réservé aux réceptions, mais où il avait déménagé en avril après l’assaut de son domicile privé.
« Le président a été escorté en lieu sûr », a indiqué une source de la Défense à l’AFP. Les soldats gardant la résidence officielle ont tiré en l’air pour dissuader les manifestants d’approcher du palais jusqu’à ce qu’il soit évacué.
Selon cette source, le président a embarqué à bord d’un navire militaire faisant route vers les eaux territoriales au sud de l’île.
Autrefois pays à revenu intermédiaire avec un niveau de vie envié par l’Inde, le Sri Lanka a été laminé par la perte des recettes touristiques consécutives à un attentat djihadiste en 2019 et à la pandémie de COVID-19.
La crise, sans précédent depuis l’indépendance en 1948 de cette île de 22 millions d’habitants, a été aggravée, selon des économistes, par une série de mauvaises décisions politiques, dont le clan présidentiel au pouvoir depuis 2005 est accusé par la population.
Dans la piscine présidentielle
Les chaînes de télévision locales ont montré des images de centaines de personnes escaladant les grilles de son palais.
Des manifestants ont ensuite diffusé en direct sur les réseaux sociaux des vidéos de la foule déambulant à l’intérieur, certains s’égayant dans la piscine présidentielle ou dans les chambres à coucher.
« C’est la chambre de Gotabaya, voici les sous-vêtements qu’il a laissés », s’extasiait un jeune homme, brandissant un slip noir sur une vidéo en direct, repartagée sur les réseaux sociaux. « Il a aussi abandonné ses chaussures ! ».
Les protestataires ont également investi les bureaux de la présidence à proximité devant lesquels des manifestants campaient depuis trois mois.
« Ma femme et moi, on mange une fois par jour pour que notre enfant ait ses 3 repas »
Les manifestations pour exiger la démission de M. Rajapaksa ont rassemblé samedi des centaines de milliers de personnes, des manifestants ayant même forcé les autorités ferroviaires à les acheminer en train, alors que le pays n’a presque plus une goutte d’essence.
Trois personnes ont été blessées par balles quand les forces de l’ordre ont tenté de disperser la foule massée dans le quartier administratif de la capitale, à grand renfort de gaz lacrymogènes.
Inflation galopante, pénuries, le Sri Lanka manque de tout : essence, électricité, nourriture, médicaments.
Le pays négocie un plan de sauvetage avec le Fonds monétaire international (FMI), susceptible d’imposer des hausses d’impôts.
Les Nations unies estiment qu’environ 80 % de la population est contrainte de sauter des repas.
« Ma femme et moi, on mange une fois par jour depuis deux mois pour être sûr que notre enfant fasse trois repas », confiait à l’AFP Janith Malinga, dans les rangs d’une autre manifestation contre le pouvoir à Fort Galle, dans le sud-ouest, où des épreuves de cricket se poursuivent sans encombre, avec l’Australie en vedette.
« C’est le bazar complet, et ce n’est pas le Sri Lanka dont je rêvais », ajoute ce manifestant.
Selon les autorités, quelque 20 000 soldats et policiers avaient été dépêchés à Colombo pour protéger le président.
En mai, neuf personnes avaient été tuées et plusieurs centaines blessées lors de manifestations. (AFP)