Stade de France : Emmanuel Macron, ferme avec Gérald Darmanin avant son audition au Sénat

Mercredi 1 Juin 2022

Selon la porte-parole de l'Elysée Olivia Grégoire ce mercredi 1er juin, Emmanuel Macron a mis la pression sur son gouvernement et a réclamé "la transparence, la lumière sur les faits, des pistes pour que ça ne se reproduise plus, et de la réactivité", a-t-elle affirmé, à quelques heures d'une audition très attendue au Sénat du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra.

La polémique ne faiblit pas. Quatre jours après les incidents au Stade de France, lors de la finale de la Ligue des Champions samedi 28 juin, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin cristallise toutes les critiques.
 
La leader du RN Marine Le Pen a notamment estimé qu'il "devrait partir de lui-même", sur France 2 ce mercredi 1er juin. Et selon des informations de BFMTV et RTL, "les récentes déclarations de Gérald Darmanin n'ont ailleurs pas été appréciées par le président de la République qui aurait demandé à son ministre d'arrêter les déclarations fracassantes", écrit la radio. D'après un proche d'Emmanuel Macron auprès de la chaîne de télévision, "il a été demandé expressément au ministre de l’Intérieur de monter au créneau et d’arrêter d’expliquer que nous n’étions responsables de rien."
 
La porte-parole de l'Elysée Olivia Grégoire a néanmoins affirmé ce mercredi, à l'issue du Conseil des ministres, que le ministre de l'Intérieur a "toute la confiance" d'Emmanuel Macron.

A quelques heures d'une audition très attendue au Sénat de Gérald Darmanin et de la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, le chef de l'Etat a mis la pression sur son gouvernement et a réclamé "la transparence, la lumière sur les faits, des pistes pour que ça ne se reproduise plus, et de la réactivité", a affirmé Olivia Grégoire. "On aurait sûrement pu faire mieux", a-t-elle concédé. Cette attente serait même "une obsession" pour le président de la République, a insisté la porte-parole, tout en appelant à "garder un peu de sang froid, même si les choses sont à améliorer".
 
Les ministres seront "sous le feu de questions nourries et précises"

A l'approche des élections législatives (12 et 19 juin), l'affaire a pris un tour hautement politique, notamment sur la capacité française à organiser des événements sportifs majeurs à un an du Mondial-2023 de rugby et à deux ans des Jeux olympiques à Paris. "Est-ce que la France est un grand pays capable d'accueillir des grandes manifestations sportives internationales ? Oui et 4 fois oui", a martelé Olivia Grégoire.

Les deux ministres vont se retrouver, dixit la porte-parole, "sous le feu de questions nourries et précises" des commissions des Lois et de la Culture, à partir de 17 heures, lors d'une séance ouverte à la presse et retransmise sur le site du Sénat. "Ce que nous allons essayer de savoir c'est : où sont les responsabilités et où sont surtout les difficultés", a prévenu le président de la commission des lois François-Noël Buffet (LR) sur France Info.

La controverse reste vive autour du dispositif de maintien de l'ordre en marge du match le plus important de la saisons en Europe, remporté par le Real Madrid (1-0) face à Liverpool. Le directeur exécutif du club anglais Billy Hogan a annoncé que la plateforme de collecte des témoignages des supporters des Reds mise en place lundi avait déjà reçu 5.000 réponses en 24 heures. Et ce qu'il a lu l'a "horrifié" : "Des hommes, femmes et enfants, des gens valides et d'autres moins, ont été traités sans discernement au cours de la journée de samedi", a-t-il regretté.

Gérald Darmanin et Amélie Oudéa-Castéra incriminent depuis samedi soir les supporters britanniques d'être en grande partie responsables des incidents, avec une "fraude massive, industrielle et organisée de faux billets". Pour autant, les chiffres avancés par le gouvernement français restent très critiqués, en Angleterre comme en France. Selon Gérald Darmanin, "30.000 à 40.000 supporters anglais se sont retrouvés au Stade de France, soit sans billet, soit avec des billets falsifiés".

Cette situation a, selon les autorités, entraîné près du Stade de France un engorgement massif, des débordements et une intervention des forces de l'ordre, qui n'ont fait aucun blessé grave. Un "mensonge gravissime", a dénoncé Marine Le Pen. "Un ministre qui ment, c'est une mauvaise nouvelle et pas de bon augure pour le quinquennat qui s'annonce", a estimé de son côté l'eurodéputé LFI Manuel Bompard, bras droit de Jean-Luc Mélenchon, sur France Info.

Trois hommes condamnés

La Fédération française de football a défendu le dispositif renforcé mis en place aux abords du stade. Pour l'heure, la FFF et l'UEFA ont évalué à "2.800" le nombre "de faux billets scannés" samedi, selon des sources proches du dossier, confirmant une information de RMC Sports.

Mais parmi ces 2.800 faux billets peuvent figurer de vrais billets ayant été mal activés, selon Pierre Barthélémy, avocat de groupes de supporters français présent samedi au stade. Pour leur part, les services de renseignements avaient alerté les autorités dès le 25 mai de la présence "d'environ 50.000 supporters anglais" qui "ne seront pas détenteurs de billets". Sur le plan judiciaire, trois hommes, des étrangers en situation irrégulière, ont été condamnés mardi en comparution immédiate à des peines allant de six mois de prison avec sursis à dix mois d'emprisonnement ferme pour des vols commis sur des supporters.
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