Les actionnaires du groupe Stellantis ont approuvé l'augmentation du salaire de Carlos Tavares, patron emblématique du groupe qu'il dirige depuis 2021. Le montant total pour l'exercice 2023 s'élève à 36,5 millions.
Depuis la création du géant automobile Stellantis en 2021, les feus groupes PSA et Fiat-Chrysler ont retrouvé de sacrées couleurs. En fusionnant, ils ont donné naissance à un gigantesque empire industriel, présent dans le monde entier à travers 14 marques différentes.
Des généralistes (Fiat, Citroën, Opel, Peugeot), aux premiums (DS Automobiles, Alfa Romeo, Lancia), des utilitaires (RAM, Jeep, Fiat Professional) aux sportives (Maserati, Dodge, Abarth), chacune de ces divisions avait été repositionnée et de nouveaux moyens leur avaient été alloués, pour rendre chacune plus compétitive qu'auparavant. Et cela a fonctionné, puisque le groupe franco-italo-américain a enregistré l'année dernière un bénéfice record de 18,6 milliards d'euros, en hausse de 11% par rapport à 2022 ! Le chiffre d'affaires sur la période s'élevait, lui, à 190 milliards d'euros.
Un succès chapeauté par Carlos Tavares
Derrière ce succès et la renaissance de ces marques historiques, un homme en particulier a tiré son épingle du jeu : Carlos Tavares. Débarqué de Renault en 2014, le chef d'entreprise portugais a pris cette année-là la direction de PSA, qui était alors dans une situation financière et commerciale catastrophique.
Après avoir remis les comptes de Citroën et Peugeot dans le vert (non sans sacrifices !), le groupe s'était porté acquéreur d'Opel en 2017 , arraché à General Motors et rendu bénéficiaire en moins d'un an seulement, chose que GM peinait à faire depuis plus de 20 ans.
La fusion avec Fiat-Chrysler en 2021, enfin, entérinait définitivement le retour en grâce du groupe français, après, rappelons-le des coupes budgétaires drastiques et de très nombreuses suppressions de postes...
Un salaire qui pose question
Pour toutes ses réalisations, Carlos Tavares s'est vu offrir un salaire plus que confortable : de 2,75 millions d'euros annuels en 2014, ce montant était passé à 5,24 millions dès 2015, pour culminer à 19,7 millions d'euros en 2022 !
Cette semaine, les actionnaires de Stellantis (dont Exor, la famille Peugeot et l'État français) ont approuvé une hausse drastique du salaire du dirigeant, qui s'élèvera donc à 36,5 millions d'euros pour l'exercice 2023.
L'État s'est abstenu (le président Emmanuel Macron avait jugé « choquant et agressif » le salaire du dirigeant en 2022), tandis que la CGT parlait d'un montant « scandaleux ».
Le principal intéressé a réagi au micro de France Bleu Lorraine Nord, en expliquant que « 90% de mon salaire est fait par les résultats de l'entreprise, donc cela prouve que les résultats de l'entreprise ne sont apparemment pas trop mauvais ».
Il a aussi adressé un message à ses détracteurs : « Si vous estimez que ce n'est pas acceptable, faites une loi, modifiez la loi et je la respecterai ». [AA]