Strauss-Kahn entendu comme témoin assisté dans l'affaire LSK

Mardi 16 Juillet 2019

PARIS (Reuters) - L'ancien patron du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn (DSK) (photo) a récemment été entendu comme témoin assisté dans l'affaire LSK, du nom de la société d'investissement qu'il avait créée au Luxembourg avec un financier franco-israélien, a-t-on appris mardi de sources proches du dossier.
 
Le parquet de Paris a ouvert en 2015 une enquête pour escroquerie et abus de biens sociaux à la suite de la faillite de cette société et du suicide présumé de Thierry Leyne, le partenaire de "DSK", retrouvé mort au pied d'une tour de Tel Aviv.
 
Cela faisait suite au dépôt de plaintes de créanciers de LSK, dont l’homme d’affaires français Jean-François Ott, qui connaissait aussi Thierry Leyne et avait investi dans LSK 500.000 euros par l'intermédiaire de sa société de droit chypriote Roxannia, précise son avocat, Me Mathieu Croizet.
 
Selon les mêmes sources, c'est la juge d'instruction Charlotte Bilger, chargé de ce dossier, qui a entendu DSK comme témoin assisté le 3 juillet.
 
LSK (les initiales des deux fondateurs) avait accumulé un passif de plus de 100 millions d’euros au moment de sa liquidation fin 2014, deux semaines après la mort de Thierry Leyne. DSK avait pour sa part démissionné de son poste de PDG de la société trois jours avant le suicide présumé de ce dernier.
 
Après la faillite de LSK, l’ancien ministre français des Finances avait dit au Parisien que son associé avait contracté "une série d’emprunts excessifs" et que lui-même avait "probablement perdu" son investissement dans la société, dont il détenait 15% du capital.
 
Son avocat, Jean Veil, avait alors fait valoir que DSK n’avait pas exercé de fonction opérationnelle au sein de LSK et que sa signature figurait sur des procès-verbaux de conseils d’administration auxquels il n’avait pas participé.
 
Interrogé par Reuters, Me Jean Veil a fait valoir mardi que le fait que son client ait été entendu comme témoin assisté "signifie que la juge considère qu'il n'y a pas d'élément dans le dossier qui permettrait de le mettre en examen".
 
Le service de la douane judiciaire, qui l'avait interrogé il y a un an, "a considéré que Dominique Strauss-Kahn n'était pas responsable de la société" LSK, a ajouté Me Veil.
 
"J’aurais dû me méfier ; j’ai été con. Je me suis fait avoir comme un bleu", confiait en janvier 2017 l'ancien patron du FMI à la revue Vanity Fair.
 
Mais Me Mathieu Croizet pense au contraire que le statut de témoin assisté "signifie qu'il y a des indices vraisemblables qui laissent penser qu'une personne a participé à la commission d'une infraction".
 
La carrière politique de DSK a été ruinée par l'agression sexuelle dont il a été accusé en mai 2011 par une femme de chambre de l’hôtel Sofitel de New York, ce qui l'a notamment contraint à démissionner du FMI et à renoncer à se présenter à l'élection présidentielle française de 2012.
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