Sunugal – Le camp patriotique peut et doit gagner la seconde mi-temps du lamb de la présidentielle 2024 (Diagne Fodé Roland)

Samedi 8 Juillet 2023


Chaque camp semble dans l’attente de ce qui va se passer maintenant après l’annonce du retrait forcé de sa troisième candidature illégale par le président Macky Sall. Mais en réalité après ce beau score d’un but à zéro au cours de ce match, camp patriotique et camp néocolonial se préparent à la seconde mi-temps qui sera décisive.
 
L’hécatombe provoquée par la répression dictatoriale néocoloniale n’a pas empêché le score victorieux du camp patriotique à la mi-temps : près de 50 assassinats plus les 14 de 2021, les nervis armés qui sévissent aux côtés et avec la police et la gendarmerie, près d’un millier d’arrestations qui continuent, un verdict inique contre notre candidat que l’autocratie a peur d’exécuter, les barricades illégales à son domicile, les incessantes interdictions illégales de manifester, la diversion du « dialogue national » pour diviser l’opposition et rallier une partie au nouveau complot anti-sonko suivie du terrorisme idéologique et médiatique du mensonge d’État sur « l’ennemi intérieur et extérieur » pour dissoudre Pastef-Les Patriotes et exclure de la présidentielle 2024 le capitaine du camp patriotique, etc.
 
Le score victorieux de la première mi-temps montre à souhait l’échec des stratagèmes liberticides fondés initialement sur le double objectif d’imposer la troisième candidature anticonstitutionnelle et d’empêcher la participation du chef de l’opposition à la présidentielle.
 
En retirant sa candidature hors la loi, la dictature présidentielle s’évertue maintenant en vain à rassembler le camp néocolonial jusque dans les rangs de l’opposition qui se divise en fractions dont les chefs aspirent tous à le remplacer lors de l’élection de février 2024 entre ceux qui rejoignent ouvertement le complot du « tout sauf Sonko » et ceux qui demandent « l’inclusion » de Sonko mais dont la priorité est de faire surtout campagne pour eux-mêmes.

Le peuple observe les échauffements de ces candidats remplaçants tout en attendant la prochaine attaque d’État contre son candidat dont tous les sondages disent qu’il l’emporte au premier tour. La partie de « lewoto » actuelle est une préparation de ce qui va arriver.
 
Sachant parfaitement que chaque fois que la dictature néocoloniale a agressé Sonko, le peuple, notamment la jeunesse, lui a spontanément infligé par sa mobilisation combative un recul malheureusement à un coût humain et matériel très élevé. Ce fut le cas en mars 2021 et juin 2023. Ce fut les cas de démonstration de force de l’espérance suscitée par Sonko lors des meetings, méga-meetings, des numekutours gazés par la police/gendarmerie ou agressés par les nervis-marrons du feu, etc. Ce fut le cas lors du rôle de moteur joué par Sonko, sans être candidat, lors de la campagne des législatives 2022.
 
Dans ces conditions, quels nouveaux stratagèmes sont mis en place par l’autocratie pour gagner la seconde mi-temps ?
 
- Arrêter Sonko, c’est prendre le risque d’un nouveau procès pour invalider sa condamnation inique pour « corruption de la jeunesse », alors qu’avant leur requalification, ont été rejetées, par le jugement inique, les accusations principales et uniques de « crime de viol et menace de mort ».
 
- Ne pas l'arrêter, c’est avouer en pratique la thèse du complot et instituer le pourrissement fondé sur l’arbitraire de la prison à domicile et maintenir cela jusqu’au moment des candidatures, lui permettre même éventuellement de déposer avant de faire invalider par le Conseil Constitutionnel celle de Sonko sous le prétexte du verdict inique de « 2 ans ferme ». C’est le scénario qui peut contraindre Sonko à se rendre pour obtenir un nouveau procès.
 
- Dissoudre Pastef-les patriotes comme « ennemi intérieur et extérieur » en montant un faux dossier de « connivence avec la rébellion casamançaise, de salafisme anti-républicain, d’atteinte au principe constitutionnel de la laïcité » et autres balivernes que ne cessent de répéter, notamment à l’envi nos renégats de l’ex-gauche devenue plus rien.
 
Pourquoi ces coups fourrés de l’État Macky/APR/BBY doivent échouer ?
 
Le peuple, notamment la jeunesse, espère par l’élection du candidat du camp patriotique en finir avec sa condamnation à risquer sa vie en traversant le désert ou les mers pour devenir sans papiers dans les pays impérialistes où arrivent les richesses dont le pillage est la principale cause du sous-développement et avec la mafia de la bourgeoisie bureaucratique des vols des deniers publics.
 
Chaque fois que celui qui incarne cette espérance est victime d’attaque, le peuple s’est érigé en bouclier pour dire stop. Tel est le principal atout du camp patriotique.
 
S’ajoute à cette force populaire décisive :
 
- l’affaiblissement en cours du pouvoir dictatorial du président par sa renonciation forcée : "le chat parti, les souris dansent" ;
 
- la division qui va aller crescendo dans son parti et dans sa coalition au-delà du facteur d’unité qu’est le « tout sauf Sonko », division qui va se traduire par une multiplicité des candidatures au sein des libéraux de l’APR, de BBY et du PDS sans oublier les sociaux libéraux du PS qui vont se diviser sur la question de rejoindre ou pas Taxaw;
 
- l’effet « trahison » de la capitulation présidentielle qui va démobiliser les partisans de sa troisième candidature qui se sentent lâchés en plein vol par sa renonciation ;
 
- la peur de la non garantie dorénavant de l’impunité chez les FDS et même chez les nervis d’exécuter des crimes contre le peuple suite aux déclarations internationales (ONU, etc.) et les exigences nationales, africaines et internationales « d’enquêtes impartiales et indépendantes sur les morts, les tortures, les blessés, le complot, les atteintes liberticides, etc. » ;
 
- l’opposition montante au sein de la magistrature entre l’exigence du respect de la séparation des pouvoirs par l’indépendance du judiciaire et la servilité à l’Exécutif ;
 
- les tiraillements à tous les niveaux (administration, police, gendarmerie, armée, médias, intelligentsia, etc.) entre respect de l’État de droit et l’État hors la loi diligenté par l'autocratie depuis surtout 2019 ;
 
- l’évolution contradictoire émancipatrice du « tout sauf Sonko » jusqu'ici majoritaire au sein des médias entre les réprimés et les complices de l'autocratie néocoloniale ;
 
- la recherche en cours par les impérialistes d’une alternative à Sonko président 2024 parmi une panoplie de choix présidentiels n’ayant aucune crédibilité aux yeux de l’immense majorité du peuple.
 
Ce que les patriotes, les démocrates et les communistes révolutionnaires qui ont saisi l’enjeu libérateur pour le futur du pays de "l'inclusion" de Sonko doivent éviter et faire :
 
- le « vertige du succès » dont parlait Staline après une première bataille gagnée qui peut conduire à des excès langagiers outranciers que la dictature Macky/APR/BBY va prétexter pour continuer son arbitraire répressif ; si Sonko montre pour l’essentiel une stature de plus en plus affirmée « d’homme d’Etat », certaines outrances verbales inutiles personnalisées sèment le doute sur la maturité politique voire le jeu trouble de certains dans notre camp patriotique ;
 
- ne jamais confondre la contradiction et l’adversaire principaux avec les contradictions et rivaux secondaires ;
 
- l’affaiblissement du F24 et surtout sa division alors que seul le point de sa plateforme sur la candidature illégale a été obtenu et que « l’inclusion de tous les autres candidats », la libération de tous les détenus politiques, la transparence et le contrôle citoyen du fichier électoral, l’organisme ou la personnalité consensuel ne le sont pas, ces points sont à mettre en exergue pour poursuivre la VISIBILITÉ ET LA MOBILISATION DU F24 que l’autocratie par ces interdictions illégales de manifester cherche à museler;
 
- lier la bataille de principe pour « l’inclusion de tous » sauf Macky à la liberté de tous les prisonniers politiques, la justice pour les victimes de la répression de l’État hors la loi, l’annulation du verdict inique contre Sonko, la levée du blocus sans base légale de son domicile, le fichier électoral et l’organisation impartiale de la présidentielle ;
 
- rejeter les mots d’ordres aventuriers de « démission de Macky », de « levée des barricades policiers de Keur Gorgui » que les masses, dans leur bon sens, n’ont pas suivi ;
 
- ne pas tomber dans le piège des supputations capitulares sur « le plan B » parce qu’une telle hypothèse n’appartient qu’aux résultats du rapport des forces à un moment donné et qu’à la seule décision de Sonko en raison même de l’agression permanente PERSONNALISÉE ET PERSONNIFIÉE contre notre candidat patriote et de l’impossibilité de tenir actuellement un congrès de Pastef-Les Patriotes.
 
La « ligne de masse » militante, c’est-à-dire la liaison permanente entre le militantisme patriotique de terrain avec le peuple est le secret que le pouvoir dictatorial cherche à détruire par les vagues successives d’arrestations pour n’importe quoi alors que tout le monde sait que «  toucher à Sonko », c’est amener le peuple, principalement la jeunesse à reprendre la résistance massive dans la rue. 
 
Alors l’optimisme de la volonté doit primer sur le pessimisme des actuelles difficultés passagères pour passer du « lewoto » au « gal gal » qui mettra l’autocratie néocoloniale à terre et gagner ainsi la seconde mi-temps vers la fin du lamb de la présidentielle 2024.
07/07/23
Diagne Fodé Roland
 



 
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