Surpopulation carcérale en France : 79 631 détenus au 1ᵉʳ octobre, nouveau record

Mercredi 30 Octobre 2024

La surpopulation carcérale en France a enregistré un nouveau record au 1er octobre 2024, avec 79 631 personnes incarcérées dans les prisons de l’Hexagone contre 78 969 le mois précédent, selon les données du ministère de la justice, rendues publiques le mercredi 30 octobre.

 

En un an, près de 5 300 personnes supplémentaires ont été incarcérées dans les prisons de France, qui souffrent d’une surpopulation chronique.

 

Au 1er octobre, les prisons françaises comptaient 62 279 places opérationnelles avec une densité carcérale établie à 127,9 %, soit son plus haut niveau historique.

 

La densité atteint les 155 % en maison d’arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, et ceux condamnés à de courtes peines. Elle atteint ou dépasse les 200 % dans quatorze établissements ou quartiers.

 

Selon le ministère de la justice, 3 810 détenus sont contraints de dormir sur un matelas au sol contre 2 480 le 1er octobre 2023. Parmi les personnes incarcérées, 21 049 sont des prévenus, en détention dans l’attente de leur jugement définitif, rapporte Le Monde.

 

Au total, 95 712 personnes étaient placées sous écrou au 1er octobre, parmi lesquelles, 16 081 non détenues faisant l’objet d’un placement sous bracelet électronique ou d’un placement à l’extérieur.

 

Selon une étude publiée en juin par le Conseil de l’Europe, la France est l’un des mauvais élèves en Europe en matière de surpopulation carcérale. Elle se classe en troisième position derrière Chypre et la Roumanie.

 

La contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, constate régulièrement, lors de ses visites et par les courriers qu’elle reçoit, que les personnes détenues sont confrontées à des conditions de détention indignes dont les causes sont identifiées : surpopulation carcérale, vétusté de nombreux établissements, pénurie d’activités (travail, formation, enseignement, activités sportives et socioculturelles), insuffisance des effectifs de surveillants.

 

Dans son rapport annuel 2023, Mme Simonnot avait estimé que ‘’notre société tolère ce qui, à bien des égards, s’apparente aux antiques châtiments corporels’’ et pointé ‘’un abandon de l’Etat’’. [AA]

 
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