Syrie : Bachar al-Assad prête serment pour un quatrième septennat

Samedi 17 Juillet 2021

Au pouvoir depuis 2000, Bachar al-Assad a emporté le scrutin du 26 mai avec 95,1% des voix. Un résultat critiqué par l’Occident et l’opposition syrienne.
 
Le président syrien, Bachar al-Assad, a prêté serment samedi pour un quatrième septennat lors d’une cérémonie au palais présidentiel à Damas. Il a remporté le scrutin du 26 mai avec 95,1% des voix, largement critiqué par l’Occident et l’opposition syrienne.
 
Au pouvoir depuis 2000, Bachar al-Assad a prêté serment sur la Constitution et le Coran en présence de plus de 600 invités, parmi lesquels des ministres, hommes d’affaires, universitaires et journalistes, selon les organisateurs. Son pays est ravagé par plus de dix ans d’une guerre ayant fait près d’un demi-million de morts.
 
L’élection présidentielle «a prouvé la force de la légitimité populaire conférée par le peuple à l’État et a discrédité les déclarations des responsables occidentaux sur la légitimité de l’État, de la Constitution et de la patrie», a déclaré Bachar al-Assad en entamant son discours d’investiture.
 
«Je réitère une fois de plus mon appel à tous ceux qui ont été trompés (…) et qui ont parié sur l’effondrement de l’État à retourner dans le giron de la patrie», a-t-il ajouté, à l’adresse notamment des opposants. «Je dis à chacun d’eux, tu es exploité par les ennemis de ton pays (…) et la révolution avec laquelle ils t’ont trompé est une illusion», a-t-il renchéri.
 
Sous les applaudissements
 
Durant son discours, le président syrien a été interrompu à plusieurs reprises par des applaudissements et des ovations lui rendant hommage.
 
«Pendant plus de dix ans de guerre, nos préoccupations étaient multiples, et la sécurité et la peur dominaient (…) mais aujourd’hui il s’agit surtout de libérer ce qui reste du territoire et de faire face aux répercussions économiques de la guerre», a affirmé par ailleurs Bachar al-Assad.
 
Le président syrien cherche à se présenter comme l’homme de la reconstruction, après avoir enchaîné depuis 2015 les victoires militaires avec l’appui de ses alliés, la Russie et l’Iran, reprenant les deux-tiers du territoire.
 
Mais les défis sont nombreux dans ce pays à l’économie aux abois et où la situation sociale ne cesse de se dégrader. Le pays connaît une dépréciation historique de sa monnaie, une inflation galopante, tandis que plus de 80% de la population vivent dans la pauvreté, selon l’ONU.
 
Tout à reconstruire
 
Au cours des dernières semaines, le gouvernement syrien a augmenté les prix de l’essence, du diesel, du pain, du sucre et du riz non subventionnés, tandis que les pannes de courant se sont aggravées, les rationnements atteignant une vingtaine d’heures par jour.
 
La Syrie, tout comme Bachar al-Assad lui-même, est la cible de sanctions internationales. Et les besoins pour la reconstruction sont titanesques. Un récent rapport de l’ONG World Vision évalue à plus de 1200 milliards de dollars le coût économique de la guerre.
 
La victoire de Bachar al-Assad à la présidentielle est la deuxième depuis le début en 2011 d’une guerre dévastatrice impliquant une multitude de belligérants et puissances étrangères.
 
Washington et plusieurs puissances européennes ont condamné en mai une élection «ni libre ni juste», tandis que l’opposition a dénoncé une «mascarade».
 
Née de la répression de manifestations pro démocratie, la guerre en Syrie a fait près de 500’000 morts et déplacé et exilé plusieurs millions de personnes. (ATS)
 
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