Syrie: les soldats turcs dans le centre d'Al-Bab, selon Erdogan

Dimanche 12 Février 2017

Istanbul - Les soldats turcs et des rebelles syriens sont entrés dans le centre de la localité d'Al-Bab et la prise de ce bastion de l'organisation Etat islamique (EI) dans le nord de la Syrie est imminente, a affirmé dimanche le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Al-Bab est assaillie de toutes parts (...) nos forces sont entrées dans le centre" avec des rebelles syriens et la prise de la ville n'est "qu'une question de temps", a déclaré le président turc.

Les combattants de "Daech ont entamé leur retrait total d'Al-Bab", a poursuivi le chef de l'Etat devant des journalistes à l'aéroport d'Istanbul, utilisant un acronyme en arabe désignant l'EI.

Les soldats turcs et des rebelles syriens avaient pénétré samedi pour la première fois dans Al-Bab, tandis que les forces gouvernementales se trouvaient à la périphérie de cette ville de la province septentrionale d'Alep.

Une course de vitesse est engagée pour la conquête de la localité de 100.000 habitants située près de la frontière turque entre la coalition turco-rebelle qui a attaqué par le Nord, l'Ouest et l'Est, et l'armée syrienne au Sud.

Al-Bab est tombée entre les mains de l'EI en 2014 quand ce groupe jihadiste s'est emparé de larges territoires en Syrie et en Irak. C'est le dernier bastion de l'EI dans la province d'Alep.

M. Erdogan a dit dimanche que la Turquie ne s'arrêterait pas à Al-Bab, qui n'est pas son "but ultime", tout en indiquant qu'Ankara n'avait pas l'intention de rester en Syrie.

"Notre but ultime est de nettoyer toute la région de Daech", a dit le président turc.
"La base principale de Daech n'est pas Al-Bab, mais Raqa. Lorsque Raqa aura été nettoyé, cette région sera débarrassée du terrorisme", a-t-il poursuivi, au sujet de la "capitale" de l'EI.

La Turquie a déjà laissé entendre qu'elle pourrait se concentrer sur Raqa après la chute d'Al-Bab, et M. Erdogan a évoqué les deux bastions jihadistes dans son échange téléphonique au cours de la semaine écoulée avec le président américain Domad Trump.

Ankara, qui soutient l'opposition syrienne, avait lancé fin août une opération militaire dans le nord de la Syrie, "bouclier de l'Euphrate", visant l'EI ainsi que des milices kurdes. Mais ses forces piétinaient depuis deux mois aux abords d'Al-Bab.

Les combats se sont avérés meurtriers pour Ankara. Un nouveau soldat turc a été tué dimanche dans les affrontements avec les jihadistes, a annoncé l'agence de presse Dogan, portant à 67 le bilan des pertes turques en Syrie.
 
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