Le retour du marronnier ! C'est comme qui dirait que le gouvernement semble revenir de fait à ses premières amours concernant le moyen essentiel de recouvrer des biens mal acquis par des pontes de l'ancien régime. Ce sont les derniers développements du dossier incriminant Tahibou Ndiaye qui incitent à penser que les autorités sénégalaises ont vraiment décidé, maintenant, de donner une dynamique nouvelle à la lutte contre l'enrichissement illicite.
Cette posture semble porter l'empreinte des tenants du «réalisme gestionnaire» dont le credo fondamental est que l'Etat doit se donner tous les moyens possibles de piquer aux voleurs présumés ce qu'il est possible de leur piquer en termes d'argent et de biens frauduleusement amassés. Les pressions des juges et des autorités qui auraient été exercées sur l'ancien patron du Cadastre national, cumulées au désir de ce dernier de ne mettre les pieds en prison pour rien au monde, accréditent la thèse selon laquelle le pouvoir est prêt à sacrifier sa parole d'honneur.
A noter que dans cette affaire, aucun commentaire, même officieux, n'est jusqu'ici venu éclairer la lanterne d'une opinion nationale complètement larguée par rapport aux vraies intentions du pouvoir. Ni du ministère de la Justice, encore moins du ministère en charge de la Promotion de la bonne gouvernance, et moins encore de la Cour de répression de l'enrichissement illicite. Silence radio à tous les étages de la fusée Crei !
Questions : le pouvoir se serait-il déjà essoufflé après moins de deux ans d'activités sur ce terrain là ? Se serait-il rendu compte qu'il lui sera extrêmement périlleux d'aboutir à des résultats probants avec ce schéma embrouillé et sur-médiatisé qui manque évidemment de visibilité ?
Il y a quelques mois, un vrai ou faux débat était suscité au sommet du pouvoir autour de la politique à appliquer sur cette question. Entre l'intransigeance relative des uns et le pragmatisme politicien de certains autres, il a fallu que le président de la République montât au front pour dissiper un malaise naissant dans l'opinion publique. Mais c'était pure tactique car Macky Sall n'a jamais rejeté le principe d'une certaine médiation pénale qui lui éviterait l'enlisement ! A cet égard, le traitement de choc infligé à Tahibou Ndiaye au cours des 72 dernières heures est un signal que la récréation est en voie de prendre fin. Le chef de l'Etat veut des résultats, c'est-à-dire de l'argent récupéré, les juges vont tenter de lui en donner le maximum dans la mesure du possible.
L'autre enjeu de taille qui triture les méninges présidentielles, c'est la perspective de devoir appliquer à d'autres responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS) la logique de répression qui a jeté Karim Wade à Rebeuss. Le pouvoir n'ignore pas que l'opinion sénégalaise est en attente d'autres actes du genre si tant est que la traque des biens mal acquis ne saurait être limitée à un symbole (Karim Wade) et à des calibres de seconde catégorie... Or, mettre en prison Oumar Sarr, Ousmane Ngom, Samuel Sarr, Madické Niang, par exemple, ne serait pas simplement un acte judiciaire, il constituerait également un fait politique majeur qui contraindrait le président de la République à aller au bout d'une logique de non retour pour lui et son régime. C'est peut-être cette peur à affronter l'inconnu qui dicte cet autre chemin que le traitement du dossier Tahibou Ndiaye semble avoir suggéré.
La lutte contre l'enrichissement illicite, grande cause nationale décrétée ainsi par les résultats des urnes du 25 mars 2012, a eu le temps d'être soumise à la météo politique du régime, c'est-à-dire aux calculs d'opportunité. Aujourd'hui, il sera difficile de mettre en prison la dizaine de pontes du Pds qui sont dans le collimateur de la justice.
MD
Cette posture semble porter l'empreinte des tenants du «réalisme gestionnaire» dont le credo fondamental est que l'Etat doit se donner tous les moyens possibles de piquer aux voleurs présumés ce qu'il est possible de leur piquer en termes d'argent et de biens frauduleusement amassés. Les pressions des juges et des autorités qui auraient été exercées sur l'ancien patron du Cadastre national, cumulées au désir de ce dernier de ne mettre les pieds en prison pour rien au monde, accréditent la thèse selon laquelle le pouvoir est prêt à sacrifier sa parole d'honneur.
A noter que dans cette affaire, aucun commentaire, même officieux, n'est jusqu'ici venu éclairer la lanterne d'une opinion nationale complètement larguée par rapport aux vraies intentions du pouvoir. Ni du ministère de la Justice, encore moins du ministère en charge de la Promotion de la bonne gouvernance, et moins encore de la Cour de répression de l'enrichissement illicite. Silence radio à tous les étages de la fusée Crei !
Questions : le pouvoir se serait-il déjà essoufflé après moins de deux ans d'activités sur ce terrain là ? Se serait-il rendu compte qu'il lui sera extrêmement périlleux d'aboutir à des résultats probants avec ce schéma embrouillé et sur-médiatisé qui manque évidemment de visibilité ?
Il y a quelques mois, un vrai ou faux débat était suscité au sommet du pouvoir autour de la politique à appliquer sur cette question. Entre l'intransigeance relative des uns et le pragmatisme politicien de certains autres, il a fallu que le président de la République montât au front pour dissiper un malaise naissant dans l'opinion publique. Mais c'était pure tactique car Macky Sall n'a jamais rejeté le principe d'une certaine médiation pénale qui lui éviterait l'enlisement ! A cet égard, le traitement de choc infligé à Tahibou Ndiaye au cours des 72 dernières heures est un signal que la récréation est en voie de prendre fin. Le chef de l'Etat veut des résultats, c'est-à-dire de l'argent récupéré, les juges vont tenter de lui en donner le maximum dans la mesure du possible.
L'autre enjeu de taille qui triture les méninges présidentielles, c'est la perspective de devoir appliquer à d'autres responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS) la logique de répression qui a jeté Karim Wade à Rebeuss. Le pouvoir n'ignore pas que l'opinion sénégalaise est en attente d'autres actes du genre si tant est que la traque des biens mal acquis ne saurait être limitée à un symbole (Karim Wade) et à des calibres de seconde catégorie... Or, mettre en prison Oumar Sarr, Ousmane Ngom, Samuel Sarr, Madické Niang, par exemple, ne serait pas simplement un acte judiciaire, il constituerait également un fait politique majeur qui contraindrait le président de la République à aller au bout d'une logique de non retour pour lui et son régime. C'est peut-être cette peur à affronter l'inconnu qui dicte cet autre chemin que le traitement du dossier Tahibou Ndiaye semble avoir suggéré.
La lutte contre l'enrichissement illicite, grande cause nationale décrétée ainsi par les résultats des urnes du 25 mars 2012, a eu le temps d'être soumise à la météo politique du régime, c'est-à-dire aux calculs d'opportunité. Aujourd'hui, il sera difficile de mettre en prison la dizaine de pontes du Pds qui sont dans le collimateur de la justice.
MD