Après trois mois de pressions, elles ont fini par céder à Pékin: les grandes compagnies aériennes mondiales, y compris américaines, font désormais référence à Taïwan en tant que partie intégrante de la Chine sur leurs sites de réservation.
L'autorité chinoise de l'aviation civile avait demandé en avril à 36 compagnies aériennes étrangères de référencer Taïwan comme appartenant à la Chine, fixant à mercredi la date butoir pour qu'elles modifient leurs sites internet.
Pas question aux yeux de Pékin qu'un internaute puisse réserver par exemple un vol pour Taipei avec le nom de la capitale taïwanaise suivi du mot "Taïwan", comme si l'île était un pays indépendant.
La Chine communiste considère que Taïwan fait partie intégrante de son territoire, même si l'île est dirigée de façon indépendante par un régime rival depuis 1949.
La plupart des compagnies aériennes mondiales avaient déjà obéi aux consignes de la deuxième économie mondiale. Mais l'attitude des compagnies américaines était plus particulièrement scrutée, Washington ayant dénoncé en mai "l'absurdité orwellienne" des exigences de Pékin.
Ces dernières ont pourtant cédé aux exigences chinoises, ou s'apprêtent à le faire.
"Le transport aérien est un secteur d'activité mondial, nous respectons les règles des pays dans lesquels nous opérons", a justifié le porte-parole d'American Airlines, Mme Shannon Gilson, dans un courriel à l'AFP.
La compagnie, comme sa compatriote Delta, continuait certes mercredi de mentionner "Taïwan" en tant qu'entité à part sur certaines parties de son site internet mais le nom de l'île avait disparu de certaines zones de recherche.
Ainsi, les villes de Taipei et Kaohsiung n'étaient plus suivies de la mention "Taïwan" dans la recherche des aéroports de départ ou d'arrivée sur les sites d'American, tandis que Delta escamotait la mention de pays après des destinations situées à Taïwan ou en Chine.
L'agence Bloomberg News, citant une source proche du dossier, a assuré que quatre compagnies américaines -- American Airlines, United, Delta et Hawaiian Airlines -- prévoyaient de modifier leur site internet dans les prochains jours.
- 'Harcèlement' -
Pékin n'avait pas spécifié à quoi s'exposaient les éventuelles compagnies récalcitrantes. Mais le régime communiste a salué leur décision.
"Nous donnons un satisfecit aux compagnies étrangères ayant entrepris des changements", s'est réjoui mercredi Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point de presse.
La Chine accueille les firmes étrangères, mais attend qu'elles "respectent la souveraineté et l'intégrité territoriale (du pays) et les sentiments du peuple chinois", a-t-il martelé.
A l'inverse, Taïwan a condamné "l'insolence" de Pékin, qui use de son poids politique et économique pour faire pression sur des entreprises étrangères.
"L'existence de Taïwan aux yeux de la communauté internationale est un fait objectif, qui ne disparaîtra pas parce que Pékin le décrète", a raillé le ministère taïwanais des Affaires étrangères.
Le porte-parole du gouvernement de Taïwan, Mme Kolas Yotaka, a parlé de décision "injuste" et demandé le soutien de la communauté internationale. "Nous continuons à appeler la communauté internationale à ne pas devenir complice du harcèlement de la Chine", a-t-elle déclaré à la presse.
A Hong Kong, la compagnie Cathay Airlines et sa filiale Dragon Air référencent désormais l'île sous l'appellation "Taïwan, Chine". Plusieurs compagnies européennes (Air France, KLM, British Airways, Lufthansa, Finnair, SAS...) font de même.
"Nous devons respecter les règlementations des autorités concernées de l'aviation civile", a plaidé Cathay Airlines, rappelant être enregistrée dans "la région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine".
Les relations entre la Chine et Taïwan se sont détériorées depuis l'élection de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, qui refuse de reconnaître le "principe de la Chine unique" par lequel l'île et le continent feraient partie du même ensemble chinois.
Mme Tsai a attisé la colère de Pékin fin 2016 en parvenant à parler au téléphone avec Donald Trump, tout juste élu président des Etats-Unis. Le régime communiste interdit en effet tout contact officiel entre des responsables taïwanais et les dirigeants des pays avec lesquels il entretient des relations diplomatiques.
Seuls 18 Etats entretiennent des relations diplomatiques avec Taipei plutôt qu'avec Pékin, parmi lesquels le Vatican.
L'autorité chinoise de l'aviation civile avait demandé en avril à 36 compagnies aériennes étrangères de référencer Taïwan comme appartenant à la Chine, fixant à mercredi la date butoir pour qu'elles modifient leurs sites internet.
Pas question aux yeux de Pékin qu'un internaute puisse réserver par exemple un vol pour Taipei avec le nom de la capitale taïwanaise suivi du mot "Taïwan", comme si l'île était un pays indépendant.
La Chine communiste considère que Taïwan fait partie intégrante de son territoire, même si l'île est dirigée de façon indépendante par un régime rival depuis 1949.
La plupart des compagnies aériennes mondiales avaient déjà obéi aux consignes de la deuxième économie mondiale. Mais l'attitude des compagnies américaines était plus particulièrement scrutée, Washington ayant dénoncé en mai "l'absurdité orwellienne" des exigences de Pékin.
Ces dernières ont pourtant cédé aux exigences chinoises, ou s'apprêtent à le faire.
"Le transport aérien est un secteur d'activité mondial, nous respectons les règles des pays dans lesquels nous opérons", a justifié le porte-parole d'American Airlines, Mme Shannon Gilson, dans un courriel à l'AFP.
La compagnie, comme sa compatriote Delta, continuait certes mercredi de mentionner "Taïwan" en tant qu'entité à part sur certaines parties de son site internet mais le nom de l'île avait disparu de certaines zones de recherche.
Ainsi, les villes de Taipei et Kaohsiung n'étaient plus suivies de la mention "Taïwan" dans la recherche des aéroports de départ ou d'arrivée sur les sites d'American, tandis que Delta escamotait la mention de pays après des destinations situées à Taïwan ou en Chine.
L'agence Bloomberg News, citant une source proche du dossier, a assuré que quatre compagnies américaines -- American Airlines, United, Delta et Hawaiian Airlines -- prévoyaient de modifier leur site internet dans les prochains jours.
- 'Harcèlement' -
Pékin n'avait pas spécifié à quoi s'exposaient les éventuelles compagnies récalcitrantes. Mais le régime communiste a salué leur décision.
"Nous donnons un satisfecit aux compagnies étrangères ayant entrepris des changements", s'est réjoui mercredi Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point de presse.
La Chine accueille les firmes étrangères, mais attend qu'elles "respectent la souveraineté et l'intégrité territoriale (du pays) et les sentiments du peuple chinois", a-t-il martelé.
A l'inverse, Taïwan a condamné "l'insolence" de Pékin, qui use de son poids politique et économique pour faire pression sur des entreprises étrangères.
"L'existence de Taïwan aux yeux de la communauté internationale est un fait objectif, qui ne disparaîtra pas parce que Pékin le décrète", a raillé le ministère taïwanais des Affaires étrangères.
Le porte-parole du gouvernement de Taïwan, Mme Kolas Yotaka, a parlé de décision "injuste" et demandé le soutien de la communauté internationale. "Nous continuons à appeler la communauté internationale à ne pas devenir complice du harcèlement de la Chine", a-t-elle déclaré à la presse.
A Hong Kong, la compagnie Cathay Airlines et sa filiale Dragon Air référencent désormais l'île sous l'appellation "Taïwan, Chine". Plusieurs compagnies européennes (Air France, KLM, British Airways, Lufthansa, Finnair, SAS...) font de même.
"Nous devons respecter les règlementations des autorités concernées de l'aviation civile", a plaidé Cathay Airlines, rappelant être enregistrée dans "la région administrative spéciale de Hong Kong de la République populaire de Chine".
Les relations entre la Chine et Taïwan se sont détériorées depuis l'élection de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, qui refuse de reconnaître le "principe de la Chine unique" par lequel l'île et le continent feraient partie du même ensemble chinois.
Mme Tsai a attisé la colère de Pékin fin 2016 en parvenant à parler au téléphone avec Donald Trump, tout juste élu président des Etats-Unis. Le régime communiste interdit en effet tout contact officiel entre des responsables taïwanais et les dirigeants des pays avec lesquels il entretient des relations diplomatiques.
Seuls 18 Etats entretiennent des relations diplomatiques avec Taipei plutôt qu'avec Pékin, parmi lesquels le Vatican.