Le ministère algérien des Affaires étrangères a réagi, ce samedi, aux déclarations des officiels français suite au renvoi, jeudi dernier, sur le sol français d’un influenceur algérien expulsé par les autorités françaises.
Dans un communiqué rendu public, la Diplomatie algérienne a affirmé ‘’que l’Algérie ne s’est engagé, d’aucune façon, dans une logique de l’escalade, de la surenchère et de l’humiliation, voulue par l’extrême droite et ses porte-voix dans le gouvernement français’’.
‘’Au contraire, ce sont l’extrême droite, ses relais et ses porte-voix qui veulent imposer aux relations algéro-françaises leur haine exprimée publiquement et sans la moindre réserve ou limite’’, souligne le ministère algérien dans le même communiqué.
Selon la même source, ‘’l’extrême droite, haineuse et revancharde, mène, à travers ses soutiens dans le gouvernement français, une campagne de désinformation contre l’Algérie’’.
Le courant de l’extrême droite, ajoute le communiqué, a profité de ‘’l’expulsion arbitraire d’un citoyen algérien pour tenter de régler ses comptes historiques avec l’Algérie souveraine et indépendante’’.
Selon la Diplomatie algérienne, le ‘’citoyen objet d’expulsion vit en France depuis 36 ans et dispose d’une carte de séjour de 15 ans, comme il est père de deux enfants issus de son mariage avec une citoyenne française et il est intégré socialement, du fait qu’il exerce un emploi stable depuis 15 ans’’.
Pour le ministère algérien des Affaires étrangères, ‘’ce citoyen allait être privé de son droit de se défendre devant les justices françaises et européennes’’.
Selon le communiqué, les autorités françaises ‘’ont violé également les dispositions pertinente de la Convention consulaire signée entre l’Algérie et la France le 25 mai 1974, d’autant que la partie algérienne n’a pas été informée ni de l’arrestation, ni de la garde à vue et ni encore de l’expulsion du ressortissant en cause’’.
‘’Bien plus, elle n’a pas donné suite à la demande de la partie algérienne d’exercer sa protection consulaire au profit du ressortissant concerné à travers le droit de visite’’, a déploré la même source, précisant que le renvoie de cet influenceur en France ‘’a pour but de lui permettre de se défendre dans le cadre d’un processus judiciaire juste et équitable sur le territoire français’’.
Les autorités françaises, rappelons-le, ont procédé, ces derniers jours, à l’interpellation de cinq algériens accusés de lancer des « appels aux meurtres d’opposants algériens », à travers des vidéos postés sur le réseau social TikTok.
L’un d’entre eux est un homme de 59 ans, surnommé Doualemn sur TikTok. Arrêté à Montpellier, il a été expulsé vers l’Algérie. Mais Alger l’a renvoyé en France jeudi soir.
La décision des autorités algériennes a suscité la colère du ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau qui a affirmé vendredi que ‘’l’Algérie cherche à humilier la France’’.
‘’Je pense qu’on a atteint avec l’Algérie un seuil extrêmement inquiétant’’, a ajouté le ministre, qui s’exprimait lors d’un déplacement à Nantes.
Le ministre français des Affaires étrangère, Jean-Noël Barrot, a estimé, pour sa part, que la France n’aura pas ‘’d’autre possibilité que de riposter’’ si ‘’les Algériens continuent cette posture d’escalade’’.
‘’Parmi les leviers que nous pourrions activer figurent les visas (…), l’aide au développement, ou encore un certain nombre d’autres sujets de coopération’’, a-t-il déclaré, en se disant ‘’stupéfait’’ que les autorités algériennes aient ‘’refusé de reprendre un de leurs ressortissants’’, dont le dossier est désormais ‘’judiciarisé’’ en France. [AA]