Tenue de la présidentielle avant le 2 avril - L’UE salue les « convergences » entre le Conseil constitutionnel et la présidence sénégalaise

Jeudi 7 Mars 2024

Josep Borrell, Haut Représentant de la diplomatie de l'Union européenne

Le Conseil constitutionnel semble avoir définitivement mis un terme aux désordres institutionnels qui secouent le Sénégal depuis la tentative d’annulation du processus électoral par le président Macky Sall le 3 février. Dans une nouvelle décision rendue le 6 mars, les juges constitutionnels ont rejeté les requêtes du chef de l’Etat visant la tenue de l’élection présidentielle le 2 juin et un réexamen des candidatures. Ils sont allés plus loin en fixant l’organisation du scrutin á la date du 31 mars 2024, tout en clarifiant, à contre-courant des velléités avancées par le ministre de l’Intérieur, les modalités constitutionnelles de la suppléance du pouvoir après le 2 avril, jour d’expiration du mandat du président Sall. 

 

Selon une note diplomatique obtenue par IMPACT.SN, l’Union européenne (UE) « salue les décisions du Conseil constitutionnel » consacrant la poursuite du processus électoral au Sénégal. Elle se réjouit surtout que les juges constitutionnels et le président de la République convergent sur la nécessité que l’élection présidentielle se tienne « avant la fin du mandat du President Sall fixé au 2 avril prochain. »

 

Cette perspective heureuse atteste que « la démocratie et l’Etat de droit sénégalais, á travers les institutions qui ensemble ont garantes, ont su démontrer une grande résilience et répondre aux aspirations du peuple sénégalais pour une élection rapide et transparente », ajoute la même source.

 

C’est en réunion du conseil des ministres du 6 mars que le président sénégalais a annoncé la date du 24 mars comme jour de l’élection présidentielle. Au même moment, le Conseil constitutionnel rendait publique sa décision d’organiser cette présidentielle le 31 mars 2024 après avoir été saisi par 17 des 19 candidats sur « l’inaction » du chef de l’Etat accusé de faire du dilatoire. 

Cependant, le « dialogue permanent des institutions » prôné par le chef de l’Etat pourrait aboutir rapidement à ce que le Conseil constitutionnel s’aligne sur l’échéance présidentielle du 24 mars. 

 

A présent, l’Union européenne, prenant acte du caractère définitif de la liste des 19 candidats, « appelle (…) tous les acteurs institutionnels, politiques et de la société civile à s’engager en faveur d’une campagne électorale pacifique », indique la note citée plus haut. A ce titre, 

 

Cette campagne devrait s’ouvrir incessamment sur l’ensemble du territoire national après que le Conseil constitutionnel et la présidence de la République auront harmonisé leur « différend » concernant la date retenue.

 

La page des péripéties dangereuses du processus électoral sur le point d’être tournée, Bruxelles dit espérer « une élection crédible et transparente dans le respect des droits et libertés fondamentaux des citoyens sénégalais. »

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