Thomas Lubanga, ex-chef de guerre et premier condamné par la CPI, quitte la prison

Lundi 16 Mars 2020

L'ex-chef de guerre congolais Thomas Lubanga, premier condamné dans l'histoire de la Cour pénale internationale (CPI), a été libéré dimanche à Kinshasa après avoir purgé l'intégralité de sa peine. Sa libération intervient au moment où sa région d'origine, l'Ituri, dans l'est de la République démocratique du Congo, connaît un regain de troubles.

 

Arrêté en 2006, Thomas Lubanga a été condamné à 14 ans de prison en 2012 pour l'enrôlement d'enfants-soldats dans le conflit communautaire qui a ravagé l'Ituri au début des années 2000. Il avait été transféré en décembre 2015 de La Haye vers Kinshasa pour purger la fin de sa peine avec un autre chef de guerre congolais condamné par la CPI, Germain Katanga.

 

 

À sa sortie de la prison, Thomas Lubanga a été acclamé par une centaine de militants de son parti, l'Union des patriotes congolais (UPC). Thomas Lubanga a été un «cobaye» de la CPI, a déclaré l'un de ses avocats Papy Mayamba.

Thomas Lubanga a été l'un des principaux acteurs du conflit communautaire qui a ravagé l'Ituri entre 1999 et 2003, avec des dizaines de milliers de morts. Il était le leader d'une des deux communautés en conflit, les Hema, des pasteurs et des commerçants en guerre avec les Lendu, des agriculteurs.

Retour attendu en Ituri

Son retour en Ituri est attendu alors que plus de 700 civils ont été tués dans de nouvelles violences depuis décembre 2017, d'après les Nations unies qui parlent d'un possible «crime contre l'humanité». Les victimes sont très majoritairement des membres de sa communauté, les Hema.

Les violences sont attribuées à une milice mystico-religieuse, la Codeco, active en zone lendu. Grande différence avec les années 2000: les Hema n'ont constitué aucun groupe d'auto-défense, affirmant s'en remettre à l'autorité de l'État. L'armée a affirmé samedi avoir tué plusieurs miliciens, dont un proche du chef de la Codeco.

Au moins cinq civils ont été tués vendredi, d'après des sources locales. Au total, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées depuis début mars dans le territoire de Djugu. Des déplacés continuaient samedi d'affluer vers un camp du chef-lieu provincial Bunia, a constaté l'AFP. Des femmes déplacées affirment avoir été violées par les assaillants et un curé a été amputé des trois doigts d'une main après avoir été attaqué à la machette lundi dernier. (ats/nxp)

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