Trafic international présumé de drogue : les États-Unis mettent 2,9 milliards FCFA sur la tête d’Antonio Indjai, ancien chef de l’armée de Guinée Bissau

Vendredi 20 Aout 2021

Le général Antonio Indjai recherché par les USA pour trafic international de drogue
Introuvable depuis plusieurs années, le général Antonio Indjai, ancien chef des forces armées de Guinée-Bissau, fait l’objet de recherche des services américains et se trouve sous le coup d’un mandat d’arrêt international depuis 2013. Dans un communiqué en date du 19 août, le Département d’Etat américain offre « 5 millions de dollars (environ 2,9 milliards de francs CFA) pour toute information menant à (son) arrestation/condamnation. »
 
L’ex-homme fort de l’armée bissau-guinéenne est accusé de plusieurs délits : « association de malfaiteurs pour narco-terrorisme, pour importation de cocaïne, pour fourniture de matériel à une organisation terroriste étrangère, pour acquisition et transfert de missiles anti-aériens »
 
« Indjai a dirigé une organisation criminelle qui a pris une part active au trafic de drogue en Guinée Bissau et dans la région (ouest-africaine) pendant de nombreuses années, même lorsqu’il était à la tête des forces armées de Guinée Bissau », indique le communiqué susmentionné.
 
Sous le coup d’une interdiction de voyage décidée par les Nations-Unies « en raison de sa participation à un coup d’Etat en mai 2012 », Antonio Indjai « était considéré comme l’une des plus puissantes figures de déstabilisation de la Guinée Bissau, opérant librement dans toute l’Afrique de l’Ouest, utilisant les produits illégaux pour corrompre et déstabiliser d’autres gouvernements étrangers et saper l’Etat de droit dans toute la région », souligne le Département d’Etat.
 
« Organisation criminelle »
 
Selon un acte d’accusation de la Drug Enforcement Administration (DEA), organisme en charge de la lutte contre les trafics de stupéfiants, la communication a été établie avec Antonio Indjai et « ses associés co-conspirateurs en Guinée Bissau » à l’été 2012. Le « plan » qui a consisté à piéger le chef militaire bissau-guinéen est décrit comme suit :
 
« Entre juin et novembre 2012, Indjai a accepté de recevoir et de stocker des quantités de plusieurs tonnes de cocaïne prétendument détenues par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), dont il a compris qu'elles seraient vendues au profit des FARC.  Indjai et ses co-conspirateurs ont convenu qu'une partie de la cocaïne reçue serait utilisée pour payer des fonctionnaires du gouvernement de Guinée-Bissau.
 
En outre, Indjai et d'autres co-conspirateurs ont convenu d'acheter des armes, y compris des missiles anti-aériens, pour les FARC en utilisant le produit de la drogue et ont créé une société écran en Guinée-Bissau pour mener à bien les transactions illicites d'armes, déstabilisant davantage l'Afrique de l'Ouest et l'Amérique latine. »
 
Les 5 millions de dollars mis sur la tête d’Antonio Indjai relèvent des moyens du Narcotics Rewards Program (NRP). Ce démembrement du Département d’Etat américain fondé en 1986 travaille en synergie avec le Bureau des affaires internationales de stupéfiants et de répression (INL), la DEA, le FBI, l’Immigration, la Sécurité intérieure, etc. « Plus de 75 criminels transnationaux et grands trafiquants de stupéfiants ont été (déjà) traduits en justice », note le communiqué du Département d’Etat.
 
 
 
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