« Traître » : Nouvelle démonstration de colère contre Benyamin Nétanyahou

Mardi 2 Avril 2024

« Vous n’aurez ni jour ni nuit » tranquille : des milliers d’Israéliens parmi lesquels nombre de proches d’otages retenus à Gaza ont de nouveau manifesté mardi soir à Jérusalem pour demander au premier ministre, Benyamin Nétanyahou, de démissionner, accusé d’avoir « trahi » la confiance populaire.

 

« Vous menez une campagne contre moi, contre les familles d’otages, vous vous êtes retournés contre nous. Vous nous appelez “traîtres” quand VOUS êtes le traître, un traître à votre peuple, à vos électeurs, à l’État d’Israël », a crié au micro Einav Zangauker.

 

Son fils Matan est retenu dans la bande de Gaza depuis l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre, qui a déclenché une guerre dans la bande de Gaza.

 

« Vous avez la responsabilité du 7 octobre de toutes les manières possibles, vous êtes un obstacle à un accord sur les otages, vous ne nous laissez pas le choix, il faut que vous cédiez la place. Et nous continuerons à vous poursuivre et vous n’aurez ni jour ni nuit, tant que mon fils Matan n’aura ni jour ni nuit », a-t-elle dit devant le Parlement israélien (la Knesset) face à des manifestants rassemblés pour le 4e soir depuis samedi.

 

L’ancien premier ministre travailliste Ehud Barak a appelé à sa suite à « des élections maintenant ! » : « l’entrée à Rafah (de l’armée, promise par le gouvernement, NDLR) se produira dans quelques semaines, mais l’élimination du Hamas dans quelques mois, et d’ici là tous les otages reviendront dans des cercueils », a-t-il prévenu, jugeant que « même si la libération des otages implique un cessez-le-feu, le Hamas peut être écrasé ».

 

Après des semaines de manifestations tous les samedis à Tel-Aviv, les camps des anti-gouvernement et des familles d’otages ont uni leurs forces pour crier leur colère chaque soir depuis dimanche devant la Knesset.

Certains y passent même la nuit dans des tentes.

 

Nurit Steinfeld, retraitée de 72 ans, elle, y tricote avec d’autres une écharpe rouge (pour la colère) et blanche (pour la paix), symbole aussi d’une attente interminable. Objectif : tricoter 70 km, comme la distance entre Gaza et la Knesset. Ils en sont désormais à 30 km.

 

« C’est une façon pour nous de nous exprimer dans ces temps très difficiles », a-t-elle expliqué, avec le « sentiment que ce pays pourrait ne pas exister encore pour très longtemps, parce que nous nous sentons menacés de l’extérieur, mais surtout de l’intérieur, avec une moitié du pays soutenant un gouvernement que j’estime criminel, corrompu ».

 

« Beaucoup d’entre nous se sentent pris en otages […]. Des deux côtés on ne nous écoute pas, on préfère s’entretuer », a-t-elle ajouté. [AFP]

 
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