Les élections de 2019 qui approchent à grands pas vont comme d’habitude ouvrir la saison marchande des petits et grands transhumants-ruminants. Le moment est propice pour certains entrepreneurs politiques de se donner au plus offrant.
Et le préposé à la transhumance pour justifier son revirement, convoquera le « ndigueul du marabout » pour dire que c’est lui qui a ordonné sa nouvelle posture ; d’autres diront qu’ils ont été impressionnés par la vision déclinée par le Chef de l’Etat suite à une audience. Les plus cyniques auront ces mots qui laissent pantois : « la politique s’arrête sur terre ; elle ne nous poursuivra pas jusqu’au paradis. Et puis…nous voulons vivre ».
Triste conception de la politique : mais que voulez vous ? Et l’autre n’avait pas tort quand il martelait dans son ouvrage : Une démocratie prise en otage par ses élites. Dés élites jouisseuses aux convictions très élastiques : suivez mon regard !
Ceci étant dit, un retour en arrière s’impose pour mieux éclairer la problématique qui nous occupe. La transhumance a véritablement débuté sous le magistère de Diouf mais il faut à la vérité reconnaître qu’il n’avait pas la gâchette aussi facile que son successeur. S’y ajoute qu’il y mettait la forme !
C’est avec l’avènement du sopi que la transhumance a été érigée en véritable institution. Le second de WADE d’alors pour ne pas le nommer, IDRISSA SECK a théorisé, planifié et organisé cette transhumance hideuse. Des audits fort compromettants pour certains ont été utilisés pour les pousser dans les prairies bleues.
Quant à l’actuel chef de l’Etat lui-même, on l’a vu défendre il ya tout juste quelques semaines la transhumance! Écoutons-le : « la transhumance est un jeu tout à fait normal en politique. » ; alors que dans une autre vie, il la pourfendait avec hargne. Ne disait–il pas que l’engagement politique peut bien s’accommoder de l’éthique, de la morale et de la loyauté ? Allez comprendre la logique de nos politiciens ! C’est leurs intérêts qui priment sur toutes les autres considérations !
Ce que confirme Ismaïla Madior : « L’Etat pour une large part, fonctionne selon une logique néo-patrimoniale et clientéliste. L’Etat est considéré dans notre pays comme une source d’enrichissement, c’est un gisement alimentaire. » Leçon bien assimilée par les transhumants.: ils ne vont que là où les herbes sont fraîches ! Tout cela pose un gros problème dans des pays comme les nôtres !
Ce qui fait dire à Ibrahima SALL dans son ouvrage, Demain la République : « Une société qui n’a pas de principe, comme un individu qui n’en a pas, ne va ni droit ni loin. L’interdiction de se dédire ou de se contredire est fondatrice de tout ordre social qui se veut viable.La transhumance politique n’est pas une « ouverture politique. Elle va à l’encontre de la morale sociale et politique qui voudrait qu’on ne révoque pas une promesse, qu’on ne rétracte pas une profession de foi, qu’on ne revienne pas sur un engagement et que l’on n’ infirme pas son affirmation. »
Il poursuit, impérial dans une démonstration à laquelle on peut difficilement faire objection pour peu qu’on ait un brin d’honnêteté intellectuelle. « Quand à la fidélité à nos convictions, elle inspire la confiance et nous épargne de vivre au jour le jour. C’est le propre des sociétés de méfiance de se construire sur l’instabilité, les humeurs et l’inconstance. Une société durable ne peut régler la conduite de ses membres sur la probable trahison des uns et des autres. »La messe est dite par une personne qui sait de quoi parler et ce que parler veut dire.
Hélas, Ibrahima, cette trahison dont vous parlez a de beaux jours devant elle pour la bonne et simple raison que notre présent martyrisé par de dures conditions d’existence va pousser les plus faibles moralement à continuer à monnayer leur militantisme.
Je termine par ces mots sublimes de Renan : « la révolution de l’avenir sera le triomphe de la morale politique. » (Cette chronique est parue dans le quotidien «Tribune» de ce lundi 26 février 2018).
Et le préposé à la transhumance pour justifier son revirement, convoquera le « ndigueul du marabout » pour dire que c’est lui qui a ordonné sa nouvelle posture ; d’autres diront qu’ils ont été impressionnés par la vision déclinée par le Chef de l’Etat suite à une audience. Les plus cyniques auront ces mots qui laissent pantois : « la politique s’arrête sur terre ; elle ne nous poursuivra pas jusqu’au paradis. Et puis…nous voulons vivre ».
Triste conception de la politique : mais que voulez vous ? Et l’autre n’avait pas tort quand il martelait dans son ouvrage : Une démocratie prise en otage par ses élites. Dés élites jouisseuses aux convictions très élastiques : suivez mon regard !
Ceci étant dit, un retour en arrière s’impose pour mieux éclairer la problématique qui nous occupe. La transhumance a véritablement débuté sous le magistère de Diouf mais il faut à la vérité reconnaître qu’il n’avait pas la gâchette aussi facile que son successeur. S’y ajoute qu’il y mettait la forme !
C’est avec l’avènement du sopi que la transhumance a été érigée en véritable institution. Le second de WADE d’alors pour ne pas le nommer, IDRISSA SECK a théorisé, planifié et organisé cette transhumance hideuse. Des audits fort compromettants pour certains ont été utilisés pour les pousser dans les prairies bleues.
Quant à l’actuel chef de l’Etat lui-même, on l’a vu défendre il ya tout juste quelques semaines la transhumance! Écoutons-le : « la transhumance est un jeu tout à fait normal en politique. » ; alors que dans une autre vie, il la pourfendait avec hargne. Ne disait–il pas que l’engagement politique peut bien s’accommoder de l’éthique, de la morale et de la loyauté ? Allez comprendre la logique de nos politiciens ! C’est leurs intérêts qui priment sur toutes les autres considérations !
Ce que confirme Ismaïla Madior : « L’Etat pour une large part, fonctionne selon une logique néo-patrimoniale et clientéliste. L’Etat est considéré dans notre pays comme une source d’enrichissement, c’est un gisement alimentaire. » Leçon bien assimilée par les transhumants.: ils ne vont que là où les herbes sont fraîches ! Tout cela pose un gros problème dans des pays comme les nôtres !
Ce qui fait dire à Ibrahima SALL dans son ouvrage, Demain la République : « Une société qui n’a pas de principe, comme un individu qui n’en a pas, ne va ni droit ni loin. L’interdiction de se dédire ou de se contredire est fondatrice de tout ordre social qui se veut viable.La transhumance politique n’est pas une « ouverture politique. Elle va à l’encontre de la morale sociale et politique qui voudrait qu’on ne révoque pas une promesse, qu’on ne rétracte pas une profession de foi, qu’on ne revienne pas sur un engagement et que l’on n’ infirme pas son affirmation. »
Il poursuit, impérial dans une démonstration à laquelle on peut difficilement faire objection pour peu qu’on ait un brin d’honnêteté intellectuelle. « Quand à la fidélité à nos convictions, elle inspire la confiance et nous épargne de vivre au jour le jour. C’est le propre des sociétés de méfiance de se construire sur l’instabilité, les humeurs et l’inconstance. Une société durable ne peut régler la conduite de ses membres sur la probable trahison des uns et des autres. »La messe est dite par une personne qui sait de quoi parler et ce que parler veut dire.
Hélas, Ibrahima, cette trahison dont vous parlez a de beaux jours devant elle pour la bonne et simple raison que notre présent martyrisé par de dures conditions d’existence va pousser les plus faibles moralement à continuer à monnayer leur militantisme.
Je termine par ces mots sublimes de Renan : « la révolution de l’avenir sera le triomphe de la morale politique. » (Cette chronique est parue dans le quotidien «Tribune» de ce lundi 26 février 2018).