Treize personnes, dont un enfant, ont été tuées et 30 blessées dans des affrontements meurtriers entre milices libyennes dans la capitale Tripoli, qui se sont déroulés dans la nuit et n’ont cessé qu’en fin d’après-midi vendredi.
Après une accalmie matinale, des échanges de tirs nourris avaient été entendus en début d’après-midi dans l’est de la ville, près du campus de l’université de Tripoli et du Centre Médical de Tripoli (TMC), selon les médias libyens et des journalistes de l’AFP.
Les affrontements de la nuit ont fait « 13 morts, dont trois civils parmi lesquels un enfant de 11 ans, et 30 blessés », selon le Service des ambulances et de secours à Tripoli, cité par la chaîne de télévision Libya al-Ahrar.
Semant la panique dans les rues et jardins très fréquentés pendant les nuits d’été caniculaires, les combats ont éclaté peu après minuit jeudi, veille du weekend (vendredi et samedi) en Libye, entre deux groupes armés influents de l’ouest de la Libye : la Force al-Radaa (dissuasion) et la Brigade des Révolutionnaires de Tripoli, toutes deux rattachées au pouvoir exécutif.
Selon des sources locales, la détention par un groupe armé d’un combattant appartenant à l’autre camp serait l’élément déclencheur des affrontements qui ont touché plusieurs quartiers de la ville.
Une autre brigade appelée « 444 » est intervenue vendredi matin pour engager une médiation, en positionnant ses véhicules armés sur le rond-point de Fornaj (dans l’est de Tripoli), avant d’être elle-même ciblée par d’intenses tirs, a constaté un photographe de l’AFP.
Le service de presse du gouvernement basé à Tripoli a fait savoir que le premier ministre Abdelhamid Dbeibah a suspendu le ministre de l’Intérieur, Khaled Mazen, et chargé Bader Eddine al-Toumi, ministre de la Gouvernance locale, d’assurer l’intérim « jusqu’à nouvel ordre ».
Al-Radaa, qui fait également office de force de police, « s’est engagé à cesser les combats à la demande du chef du Conseil présidentiel et du chef du Gouvernement » Dbeibah, a indiqué Mohamed Hamuda, porte-parole du Gouvernement, sur Twitter.
Selon des images et vidéos diffusées par les internautes ont montré des dizaines de véhicules, portières ouvertes, abandonnés en pleine rue par leurs conducteurs pour se mettre à l’abri.
Les précédents affrontements entre groupes armés dataient du 10 juin et s’étaient soldés par la mort d’un milicien, mais cela faisait des années qu’il n’y avait pas eu de victimes civiles dans la capitale.
« Inacceptable »
« Nous avons passé la nuit dans le sous-sol, nos enfants sont encore terrifiés », a indiqué à l’AFP Mokhtar al-Mahmoudi, un père de famille habitant le quartier de Fornaj.
De nombreuses salles de fêtes se trouvent dans le secteur des affrontements. Des centaines de femmes, qui assistaient à des mariages, ont été piégées au milieu des combats, incapables de rentrer chez elles. La plupart ont été évacuées en ambulance vers le TMC et des zones sûres.
« Si l’ambulance n’était pas venue pour qu’on puisse sortir de la salle, je ne sais pas ce qui nous serait arrivé à mes sœurs et moi », a raconté à l’AFP Mayssa Ben Issa, qui assistait au mariage d’une cousine jeudi soir.
Malek al-Badri, 27 ans, a utilisé son navigateur GPS pour éviter les grandes avenues et emprunter des ruelles pour aller chercher sa mère. « Sans Google Maps, je me serais perdu et Dieu sait où j’allais me retrouver en pleine nuit », dit-il. Pour le jeune homme, « Tripoli ne retrouvera pas la paix en présence de ces groupes armés ».
La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), « profondément préoccupée », a appelé les Libyens à faire « preuve de retenue » et à « résoudre leurs différends par le dialogue », jugeant « inacceptable » des actes mettant la vie des civils en danger et appelant à l’ouverture d’une enquête.
Plusieurs avions qui devaient atterrir à l’aéroport de Mitiga, le seul qui dessert la capitale et proche de la zone des affrontements, ont été déroutés sur Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli. Le trafic aérien, suspendu pendant plusieurs heures, a repris en fin de journée.
Ces affrontements sont symptomatiques du chaos dans lequel est plongé depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et dont elle ne parvient pas à s’extirper. La situation sécuritaire dans le pays nord-africain demeure précaire, avec des tensions récurrentes entre groupes armés dans l’Ouest.
Deux gouvernements se disputent depuis mars le pouvoir. Celui de Tripoli, mis sur orbite début 2021 sous l’égide de l’ONU pour mener la transition jusqu’à des élections qui n’ont pas encore eu lieu, et un gouvernement formé en mars et soutenu par le Parlement, qui a élu provisoirement domicile à Syrte, faute de pouvoir prendre ses fonctions dans la capitale. (AFP)
Après une accalmie matinale, des échanges de tirs nourris avaient été entendus en début d’après-midi dans l’est de la ville, près du campus de l’université de Tripoli et du Centre Médical de Tripoli (TMC), selon les médias libyens et des journalistes de l’AFP.
Les affrontements de la nuit ont fait « 13 morts, dont trois civils parmi lesquels un enfant de 11 ans, et 30 blessés », selon le Service des ambulances et de secours à Tripoli, cité par la chaîne de télévision Libya al-Ahrar.
Semant la panique dans les rues et jardins très fréquentés pendant les nuits d’été caniculaires, les combats ont éclaté peu après minuit jeudi, veille du weekend (vendredi et samedi) en Libye, entre deux groupes armés influents de l’ouest de la Libye : la Force al-Radaa (dissuasion) et la Brigade des Révolutionnaires de Tripoli, toutes deux rattachées au pouvoir exécutif.
Selon des sources locales, la détention par un groupe armé d’un combattant appartenant à l’autre camp serait l’élément déclencheur des affrontements qui ont touché plusieurs quartiers de la ville.
Une autre brigade appelée « 444 » est intervenue vendredi matin pour engager une médiation, en positionnant ses véhicules armés sur le rond-point de Fornaj (dans l’est de Tripoli), avant d’être elle-même ciblée par d’intenses tirs, a constaté un photographe de l’AFP.
Le service de presse du gouvernement basé à Tripoli a fait savoir que le premier ministre Abdelhamid Dbeibah a suspendu le ministre de l’Intérieur, Khaled Mazen, et chargé Bader Eddine al-Toumi, ministre de la Gouvernance locale, d’assurer l’intérim « jusqu’à nouvel ordre ».
Al-Radaa, qui fait également office de force de police, « s’est engagé à cesser les combats à la demande du chef du Conseil présidentiel et du chef du Gouvernement » Dbeibah, a indiqué Mohamed Hamuda, porte-parole du Gouvernement, sur Twitter.
Selon des images et vidéos diffusées par les internautes ont montré des dizaines de véhicules, portières ouvertes, abandonnés en pleine rue par leurs conducteurs pour se mettre à l’abri.
Les précédents affrontements entre groupes armés dataient du 10 juin et s’étaient soldés par la mort d’un milicien, mais cela faisait des années qu’il n’y avait pas eu de victimes civiles dans la capitale.
« Inacceptable »
« Nous avons passé la nuit dans le sous-sol, nos enfants sont encore terrifiés », a indiqué à l’AFP Mokhtar al-Mahmoudi, un père de famille habitant le quartier de Fornaj.
De nombreuses salles de fêtes se trouvent dans le secteur des affrontements. Des centaines de femmes, qui assistaient à des mariages, ont été piégées au milieu des combats, incapables de rentrer chez elles. La plupart ont été évacuées en ambulance vers le TMC et des zones sûres.
« Si l’ambulance n’était pas venue pour qu’on puisse sortir de la salle, je ne sais pas ce qui nous serait arrivé à mes sœurs et moi », a raconté à l’AFP Mayssa Ben Issa, qui assistait au mariage d’une cousine jeudi soir.
Malek al-Badri, 27 ans, a utilisé son navigateur GPS pour éviter les grandes avenues et emprunter des ruelles pour aller chercher sa mère. « Sans Google Maps, je me serais perdu et Dieu sait où j’allais me retrouver en pleine nuit », dit-il. Pour le jeune homme, « Tripoli ne retrouvera pas la paix en présence de ces groupes armés ».
La Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), « profondément préoccupée », a appelé les Libyens à faire « preuve de retenue » et à « résoudre leurs différends par le dialogue », jugeant « inacceptable » des actes mettant la vie des civils en danger et appelant à l’ouverture d’une enquête.
Plusieurs avions qui devaient atterrir à l’aéroport de Mitiga, le seul qui dessert la capitale et proche de la zone des affrontements, ont été déroutés sur Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli. Le trafic aérien, suspendu pendant plusieurs heures, a repris en fin de journée.
Ces affrontements sont symptomatiques du chaos dans lequel est plongé depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011 et dont elle ne parvient pas à s’extirper. La situation sécuritaire dans le pays nord-africain demeure précaire, avec des tensions récurrentes entre groupes armés dans l’Ouest.
Deux gouvernements se disputent depuis mars le pouvoir. Celui de Tripoli, mis sur orbite début 2021 sous l’égide de l’ONU pour mener la transition jusqu’à des élections qui n’ont pas encore eu lieu, et un gouvernement formé en mars et soutenu par le Parlement, qui a élu provisoirement domicile à Syrte, faute de pouvoir prendre ses fonctions dans la capitale. (AFP)