PARIS (Reuters) - Trois jeunes musulmans radicalisés, accusés d'avoir projeté un attentat contre le sémaphore militaire de Béar dans les Pyrénées orientales, ont été condamnés vendredi soir à neuf ans de prison par une cour d'assises composée de magistrats professionnels.
Le procès, qui avait commencé lundi, s'est déroulé à huis-clos, car l'un des prévenus, I.K., était encore mineur (il avait 17 ans) au moment des faits, en 2015. La cour a cependant exclu pour lui l'excuse de minorité.
Les trois prévenus étaient notamment accusés d'avoir envisagé de filmer la décapitation du commandant de cette installation militaire utilisée par la Marine nationale, sur les hauteurs de Port-Vendres.
Leur association, dont les prémices remontent à 2014 et qui s'est nourrie du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 à Paris, est quelque peu atypique.
Les trois hommes, qui envisageaient aussi de faire le djihad en Syrie, ne fréquentaient pas la même mosquée, ne vivaient pas dans la même cité ou la même région mais dans le nord pour I.K, à Marseille pour le plus âgé, Djebril Amara, et au Chesnay (Yvelines) pour le troisième, un converti, Antoine Frèrejean.
Tous trois se sont connus par l'intermédiaire d'un site internet, ne se sont qu'exceptionnellement rencontrés et ont essentiellement correspondu par téléphone, messagerie cryptée et réseaux sociaux. Aucun n'avait de casier judiciaire avant leur arrestation le 13 juillet 2015, sur la base de renseignements de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
I.K., détenteur d'un bac scientifique avec mention, était en revanche déjà connu pour ses velléités de départ pour la Syrie et marié religieusement depuis moins d'un mois avec une jeune convertie, adepte d'un islam radical et fréquentée sur internet.
Les enquêteurs ont trouvé chez les prévenus de la documentation djihadiste, un testament daté du lendemain de l'attentat de Charlie Hebdo au domicile d'I.K., ainsi qu'un tutoriel pour la confection d'engins explosifs, des recherches sur le sémaphore de Béar, etc.
"HYPNOTISÉ" PAR DAECH
Antoine Frèrejean, 22 ans, était aussi poursuivi pour avoir aidé des candidats djihadistes à rejoindre l'Etat islamique en Syrie (Daech). Il a admis avoir été en contact par internet avec un recruteur de combattants francophones en Syrie, Mourad Fares, incarcéré depuis son retour en France en 2014 et dont le nom apparaît d'en d'autres dossiers.
L'idée d'attaquer le sémaphore de Béar est venu de Djebril Amara, 25 ans aujourd'hui, ancien matelot de première classe, qui y avait été affecté en tant que guetteur.
Son contrat avec la Marine nationale avait été rompu le 21 janvier 2015, après plusieurs mois d'arrêt maladie.
Il a expliqué aux enquêteurs qu'il s'était radicalisé à partir de l'été 2014 en regardant des vidéos de propagande djihadiste sur internet, alors qu'il était en dépression et que ses rêves professionnels étaient brisés. Il a admis avoir alors été "hypnotisé" par les thèses de l'Etat islamique.
Selon une source judiciaire, I.K. jure qu'il avait renoncé au projet d'attaque du fort Béar peu avant son arrestation et Antoine Frèrejean assure avoir signifié à Djibril Amara son refus d'y participer, et même n'avoir jamais entendu parler de décapitation, revenant sur ses premières déclarations.
Mais l'un comme l'autre restent soupçonnés d'adhérer encore fortement aux idées islamistes radicales. Quant à Djibril Amara, il dit avoir tourné la page et pratiquer un islam modéré mais cette évolution est jugée fragile.
Le procès, qui avait commencé lundi, s'est déroulé à huis-clos, car l'un des prévenus, I.K., était encore mineur (il avait 17 ans) au moment des faits, en 2015. La cour a cependant exclu pour lui l'excuse de minorité.
Les trois prévenus étaient notamment accusés d'avoir envisagé de filmer la décapitation du commandant de cette installation militaire utilisée par la Marine nationale, sur les hauteurs de Port-Vendres.
Leur association, dont les prémices remontent à 2014 et qui s'est nourrie du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 à Paris, est quelque peu atypique.
Les trois hommes, qui envisageaient aussi de faire le djihad en Syrie, ne fréquentaient pas la même mosquée, ne vivaient pas dans la même cité ou la même région mais dans le nord pour I.K, à Marseille pour le plus âgé, Djebril Amara, et au Chesnay (Yvelines) pour le troisième, un converti, Antoine Frèrejean.
Tous trois se sont connus par l'intermédiaire d'un site internet, ne se sont qu'exceptionnellement rencontrés et ont essentiellement correspondu par téléphone, messagerie cryptée et réseaux sociaux. Aucun n'avait de casier judiciaire avant leur arrestation le 13 juillet 2015, sur la base de renseignements de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
I.K., détenteur d'un bac scientifique avec mention, était en revanche déjà connu pour ses velléités de départ pour la Syrie et marié religieusement depuis moins d'un mois avec une jeune convertie, adepte d'un islam radical et fréquentée sur internet.
Les enquêteurs ont trouvé chez les prévenus de la documentation djihadiste, un testament daté du lendemain de l'attentat de Charlie Hebdo au domicile d'I.K., ainsi qu'un tutoriel pour la confection d'engins explosifs, des recherches sur le sémaphore de Béar, etc.
"HYPNOTISÉ" PAR DAECH
Antoine Frèrejean, 22 ans, était aussi poursuivi pour avoir aidé des candidats djihadistes à rejoindre l'Etat islamique en Syrie (Daech). Il a admis avoir été en contact par internet avec un recruteur de combattants francophones en Syrie, Mourad Fares, incarcéré depuis son retour en France en 2014 et dont le nom apparaît d'en d'autres dossiers.
L'idée d'attaquer le sémaphore de Béar est venu de Djebril Amara, 25 ans aujourd'hui, ancien matelot de première classe, qui y avait été affecté en tant que guetteur.
Son contrat avec la Marine nationale avait été rompu le 21 janvier 2015, après plusieurs mois d'arrêt maladie.
Il a expliqué aux enquêteurs qu'il s'était radicalisé à partir de l'été 2014 en regardant des vidéos de propagande djihadiste sur internet, alors qu'il était en dépression et que ses rêves professionnels étaient brisés. Il a admis avoir alors été "hypnotisé" par les thèses de l'Etat islamique.
Selon une source judiciaire, I.K. jure qu'il avait renoncé au projet d'attaque du fort Béar peu avant son arrestation et Antoine Frèrejean assure avoir signifié à Djibril Amara son refus d'y participer, et même n'avoir jamais entendu parler de décapitation, revenant sur ses premières déclarations.
Mais l'un comme l'autre restent soupçonnés d'adhérer encore fortement aux idées islamistes radicales. Quant à Djibril Amara, il dit avoir tourné la page et pratiquer un islam modéré mais cette évolution est jugée fragile.