Le Mouvement tunisien Ennahdha a appelé, lundi, les autorités à "éclairer l'opinion publique" sur l'évasion de terroristes de la prison de Mornaguia survenue la semaine dernière.
C'est ce qui ressort d'une conférence de presse tenue dans la capitale, Tunis, par le porte-parole du Mouvement Ennahdha, Imad Khemiri.
"L'évasion ou l'exfiltration de prisonniers classés comme terroristes en ce moment soulève de nombreux doutes quant à l'aptitude et la capacité des institutions dans le traitement de cette question", a déclaré Khemiri.
Et d'ajouter : "Il y a une tentative de détournement des événements par certaines parties dans certaines radios et télévisions en accusant le mouvement Ennahda de cette affaire, et nous allons engager des poursuites judiciaires contre tous ceux qui ont accusé le mouvement de cette affaire car il s'agit d'accusations sans fondements".
"Les cinq terroristes qui se sont évadés de la prison de Mornaguia n’ont pas été arrêtés après le 25 juillet (date des mesures d'exception adoptées par Kais Saied). Au contraire, ils ont été arrêtés à un moment où le mouvement Ennahda dirigeait le gouvernement ou y participait", a poursuivi Khemiri.
Le porte-parole du Mouvement Ennahdha a expliqué que "ceci est à mettre au crédit du mouvement, qui a lancé une guerre contre le terrorisme, classé les organisations qui existaient en Tunisie comme organisations terroristes et promulgué des lois antiterroristes", faisant référence à la classification par le gouvernement d'Ali Laarayedh d'"Ansar al-Sharia" comme organisation terroriste en août 2013.
Khemiri a appelé le pouvoir à "assumer ses responsabilités en éclairant l'opinion publique en toute transparence sur cette question, afin qu'il soit possible de comprendre ce qui s'est passé la nuit de l'évasion (des terroristes), et que les responsabilités légales et judiciaires soient établies dans l'opération d'exfiltration ou d'évasion".
Mardi dernier, le ministère tunisien de l'Intérieur a annoncé, dans un communiqué, que "cinq terroristes se sont évadés de la prison de Mornaguia", à l'ouest de la capitale, Tunis.
Il a ajouté que toutes les unités de sécurité avaient été informées de la nécessité d'intensifier les recherches pour arrêter les fugitifs, et que leurs photos et leurs noms avaient été publiés.
Le Président tunisien Kais Saied avait reçu, mercredi dernier, le ministre de l'Intérieur Kamal Feki, et avait considéré l'évasion de cinq "terroristes" d'une prison comme une "opération d'exfiltration".
"Ce qui s'est passé n'était pas une évasion, mais une exfiltration", a déclaré Saied.