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Ukraine - Les sanctions contre la Russie risquent d'entraîner une inflation mondiale "inévitable" des prix alimentaires, selon Vladimir Poutine

Jeudi 10 Mars 2022

« Si ça continue comme ça, cela aura des conséquences sérieuses (...) pour le secteur alimentaire dans l'ensemble », a prévenu le président russe Vladimir Poutine ce jeudi 10 mars.

Une mise en garde du président russe. Vladimir Poutine a estimé ce jeudi 10 mars que les sanctions imposées à cause du conflit en Ukraine risquent d'entraîner une inflation mondiale des prix alimentaires, car la Russie ne pourra plus exporter suffisamment d'engrais.
 
« Si ça continue comme ça, cela aura des conséquences sérieuses (...) pour le secteur alimentaire dans l'ensemble, la hausse de l'inflation sera inévitable », a-t-il dit, lors d'une réunion gouvernementale, alors que les exportations d'engrais russes doivent être suspendues.
 
Les engrais russes ne sont pas en soi touchés par les sanctions occidentales. Par contre, les secteurs de la finance et de la chaîne logistique le sont, ce qui affecte les capacités de la Russie à exporter.

« Si on continue de nous créer des problèmes pour financer ce travail, l'assurer, dans la logistique, la livraison de nos produits (...) alors les prix vont augmenter toujours plus, et cela va se ressentir sur le prix du produit final, les produits alimentaires », a relevé Vladimir Poutine.

Chute spectaculaire du cours du rouble
   
La Russie, tout comme son voisin le Bélarus lui aussi durement sanctionné, sont des grands fournisseurs mondiaux d'engrais minéraux et approvisionnent aussi bien l'Europe que l'Amérique du Sud.

A la suite de l'annonce de sanctions massives contre la Russie et son économie, en représailles du conflit en Ukraine, le ministère russe de l'Industrie a recommandé la semaine dernière aux producteurs d'engrais russes de suspendre temporairement leurs exportations. Entre autres conséquences, les sanctions empêchent certaines des plus grandes banques russes de fonctionner à l'international.

Les mesures de rétorsion économiques prises par les pays occidentaux contre la Russie ont entraîné une chute spectaculaire du cours du rouble.

Des aides ciblées en France

En France, le gouvernement va étudier des aides ciblées pour les Français affectés par la hausse des prix du carburant et les filières impactées par la crise ukrainienne, dans la cadre du "plan de résilience", selon la ministre du Travail Elisabeth Borne mardi sur LCI.

Face à la nouvelle flambée des prix de l'énergie, « il faut des aides pour les Français qui ont besoin de leur voiture pour se rendre au travail », être « attentif à ceux pour lesquels c'est insupportable de payer l'essence aussi cher », a indiqué la ministre. « L'objectif est que tous ceux qui veulent aller travailler ne soient pas pénalisés par le prix du baril et à la pompe très important », a-t-elle dit.

Emmanuel Macron a annoncé lundi que les aides gouvernementales sur l'essence seraient "améliorées" autour d'une "approche indemnité kilométrique et indemnité inflation" pour faire rapidement face à la flambée des prix des carburants. « Il faut être attentif aux filières, les industriels, les agriculteurs, les pêcheurs » qui pourraient pâtir des "ruptures d'approvisionnement" ou d'une "augmentation importante des prix", en raison des sanctions contre la Russie, a ajouté Elisabeth Borne.

Elle a notamment évoqué l'activité partielle, mise en place pendant la crise sanitaire. « Des entreprises qui voient leur production arrêtée car un composant leur manque peuvent mobiliser de l'activité partielle de longue durée, c'est un outil qui peut protéger dans la durée les emplois », a-t-elle dit. Relevant que pour certains matériaux, comme le titane, la France est très dépendante de la Russie, des efforts vont être faits pour réduire cette dépendance, mais dans l'intervalle il faut "protéger les emplois", a-t-elle fait valoir.

Interrogé sur RTL, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a souhaité « des aides ciblées aux entreprises, et des aides au pouvoir d'achat pour les ménages, particulièrement les plus modestes ». Dans « les secteurs qui sont les plus impactés, l'agriculture, l'automobile, la sidérurgie, la métallurgie, sans doute bien d'autres, là il faudra des aides spécifiques aux entreprises pour qu'elles puissent tenir », a-t-il dit. (AFP)
 
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