Un chef militaire du Polisario tué par l’armée marocaine

Mercredi 7 Avril 2021

Le chef de la gendarmerie du Front Polisario (indépendantiste) a été tué dans le territoire disputé du Sahara occidental, a annoncé mercredi le ministère sahraoui de la Défense, dans un communiqué relayé par l’agence de presse officielle SPS qui l’a ensuite retiré de son site.


«Le commandant de la gendarmerie nationale, le martyr Addah Al-Bendir est tombé mardi au champ d’honneur, où il était en mission militaire dans la zone libérée de Rouss Irni, à Tifariti», une localité située au nord du territoire et sous contrôle du Polisario, selon le communiqué militaire qui n’a donné aucun détail sur les circonstances de ce décès.
 
Né dans la région de Tiress en 1956, Addah Al-Bendir avait rejoint le Front Polisario en 1978, a précisé le communiqué en arabe publié par l’agence sahraouie SPS.
 
Un responsable sahraoui a confirmé à l’AFP la mort du chef de la gendarmerie. Mais l’agence SPS a ensuite supprimé dans la soirée le communiqué du ministère de la Défense de son site, sans explication.
 
Circonstances floues
 
Les circonstances de ce décès restent confuses, certaines informations non confirmées faisant état d’une frappe de drone dans la région de Touizgui, au sud du Maroc. Il n’a pas été possible d’obtenir d’information de source officielle à Rabat.
 
Pour sa part, le forum Far-Maroc, une page Facebook non-officielle des forces armées marocaines affirme que «plusieurs éléments de premier plan» du Polisario, dont le chef de la gendarmerie, «sont morts», après une opération de l’armée marocaine faisant suite à des «mouvements suspects de leaders du Polisario à l’intérieur des zones tampons». Présent, Brahim Ghali, le chef du mouvement indépendantiste «a survécu» à l’opération marocaine, a ajouté sans autre détail ce forum généralement bien informé.
 
Trois médias marocains non spécialistes des affaires militaires ont également fait état de ce décès survenu mercredi matin, selon leurs sources, lors d’une opération «à l’est du mur» de sable qui sépare les deux camps sur plus d’un millier de kilomètres dans le Sahara occidental.
 
Les hostilités ont repris
 
Après presque trente ans de cessez-le-feu, les hostilités entre le Polisario et le Maroc ont repris mi-novembre à la suite du déploiement de troupes marocaines dans une zone tampon de l’extrême sud du Sahara occidental pour en chasser des indépendantistes qui bloquaient la seule route commerciale vers l’Afrique de l’Ouest car cet axe routier est, selon eux, illégal.
 
Pour la première fois depuis des décennies, des accrochages armés opposent l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) aux forces marocaines, selon le ministère de la Défense de la République arabe sahraouie démocratique (RASD).
 
L’ALPS revendique quotidiennement des attaques «visant les positions des forces d’occupation marocaines le long du mur de sable», sans qu’il soit possible d’en vérifier l’authenticité de source indépendante. Le Polisario, qui a proclamé la RASD en 1976, continue de réclamer la tenue d’un référendum prévu par l’ONU au moment de la signature d’un cessez-le-feu entre les belligérants en 1991. Le Maroc, qui contrôle environ 80% de ce vaste territoire désertique, propose un plan d’autonomie sous sa souveraineté. (AFP)
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