La nomination du général Ramadan Erdoubou et du colonel Mahamadou Adam aux postes de directeur général et directeur général adjoint à la tête de la Société nationale d'électricité (SNE) survient trois semaines après l'implication des militaires dans le recensement des agents de l'Etat. Un mélange entre armée et vie civile qui fait redouter le renforcement d'une tendance déjà visible depuis plusieurs années : la militarisation de l'administration publique.
Cette double nomination est perçue par de nombreux Tchadiens comme la militarisation de trop dans l'administration publique. La place de l'armée n'est pas à la tête des institutions civiles qui sont censées être gérées par des techniciens et des administrateurs formés. C'est en tout cas l'avis d'Enock Mberbé, militant des droits humains.
"En période de transition, les autorités doivent simplement, pour la refondation, nommer des administrateurs sortis de l'École nationale d'administration (ENA) à la tête des institutions. La place de l'armée n'est pas à la tête d'une institution civile. La Société nationale d'électricité n'a pas besoin de la présence d'un militaire pour contrôler la structure. Il y a des techniciens, mais nommer un militaire qui n'a pas connaissance de la notion d'électricité, ça va poser problème" précise-t-il. (DW)