Venezuela - Le président Maduro affirme que la cheffe de l’opposition a fui à l’étranger

Mardi 15 Octobre 2024

L'opposante Maria Corina Machado

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a plaisanté lundi en affirmant, sans la citer nommément, que la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado s’était « enfuie » du Venezuela, comme l’a fait l’adversaire de M. Maduro après l’élection controversée du 28 juillet.

 

« Ne le dites à personne ! Elle a quitté le pays. Mes sources me disent qu’elle a fui. Elle aussi a fui », a-t-il lancé lors de son émission hebdomadaire à la télévision publique lors de laquelle il a même chanté.

 

« Ce sont des lâches. Ils sont doués pour envoyer des messages de haine, d’intolérance, mais elle est partie. Les valises Gucci sont arrivées et elle est partie », a-t-il poursuivi.

Le président, qui a déjà évoqué à plusieurs reprises ces dernières semaines le départ de Mme Machado, a ensuite entonné les paroles d’une chanson célèbre de Carlos Rivera et José Luis Perales, Un velero llamado libertad : « Et elle [ou il, selon la traduction choisie] est partie et son bateau s’appelait [liberté]… ».

 

Il n’a pas été possible de confirmer dans l’immédiat auprès de l’opposition où était Mme Machado.

 

M. Maduro a été proclamé vainqueur de la présidentielle avec 52 % des voix par le Conseil national électoral (CNE), considéré aux ordres du pouvoir. Celui-ci n’a pas publié le détail des votes, se disant victime d’un piratage informatique.

 

L’opposition, qui a publié des procès-verbaux des bureaux de vote, revendique la victoire, assurant que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a remporté le scrutin avec plus de 60 % des voix. Le pouvoir assure que ces procès-verbaux sont des « faux ».

 

Accusé notamment de vouloir usurper le pouvoir, M. Gonzalez Urrutia, qui avait remplacé au pied levé comme candidat Mme Machado, déclarée inéligible, a trouvé asile en Espagne le 8 septembre pour échapper à un mandat d’arrêt lancé contre lui.

 

Fin septembre lors d’un entretien à l’AFP, Mme Machado, qui vit dans la clandestinité depuis l’élection, avait expliqué vivre parfois « des semaines sans contact humain », déclarant, quelques jours après le départ de M. Gonzalez Urrutia : « Je suis là où je me sens le plus utile pour la lutte ».

 

Le 1er octobre, lors d’une visioconférence, elle avait nié vouloir quitter le pays : « Ici, celui qui part, c’est Nicolas Maduro. Je suis toujours avec les Vénézuéliens ».

 

Les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine ne reconnaissent pas la réélection de M. Maduro pour un troisième mandat. [AFP]

 
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