Vers le déclenchement de caméras lors des contrôles en France

Vendredi 10 Février 2017

PARIS (Reuters) - Des décrets publiés le 1er mars prochain rendront obligatoire le déclenchement d'une caméra piéton portée par les policiers lors des contrôles d'identité, a déclaré vendredi Bruno Le Roux, après plusieurs nuits de tension en banlieue à la suite de l'interpellation violente d'un jeune homme à Aulnay-sous-Bois.
 
Le ministre de l'Intérieur s'est en revanche dit opposé à la mise en place d'un récépissé de contrôle d'identité, visant à lutter contre les contrôles dits "au faciès".
 
"Je ne suis pas prêt à ce qu'il y ait dans notre pays un fichier des personnes contrôlées dont je ne sais pas avec quoi, demain, il pourrait être couplé", a déclaré Bruno Le Roux sur Europe 1.
"Ce que j'annonce, c'est la décision qui a été prise par le gouvernement (...) de doter les policiers, ils le sont déjà, de caméras piétons", a-t-il ajouté.
 
"À partir du 1er mars, il y aura des décrets qui seront publiés pour que, quand il y a contrôle d'identité, le déclenchement de la caméra piéton soit obligatoire", a-t-il précisé.
 
Le ministre de l'Intérieur a indiqué que la nuit avait été "plus calme que la nuit précédente" autour d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), après des appels au calme de la famille du jeune Théo, dont l'interpellation violente a donné lieu à plusieurs nuits de tensions.
 
À la question "un risque d'embrasement des banlieues comme en 2005 est-il écarté?", le ministre a répondu : "Je l'espère, parce qu'il n'y a absolument aucun intérêt à cela".
 
"Il n'y aura pas de déséquilibre", a promis Bruno Le Roux. "Quand il y a une intervention qui aboutit à des faits aussi graves et aussi marquants que ceux qu'a subis le jeune Théo, la justice doit établir les responsabilités clairement, sans aucune forme de pression, et je vous assure qu'elle fait et qu'elle fera son travail", a-t-il ajouté.
 
Les quatre policiers présents au moment de l'arrestation du jeune homme ont été mis en examen dimanche, l'un pour viol, les trois autres pour violences volontaires.
 
Le chef de l'Etat, François Hollande, s'est rendu mardi au chevet de Théo à l'hôpital et a appelé à faire confiance à la justice.
 
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