Au moins 81 individus soupçonnés d’avoir participé aux graves incidents survenus au marché de Sor dans la commune de Saint-Louis ont été interpellés par la police, annonce un communiqué du gouverneur de la région daté du 12 novembre 2024. Selon Al Hassan Sall, « ces incidents ont (…) entrainé des blessés par armes blanches et des vols a l’arraché » qui ont déclenché « une enquête par la police afin que les personnes impliquées soient identifiées et présentées aux autorités judiciaires ».
Selon Ousmane Sonko, ce sont des militants et sympathisants de Pastef, son parti, qui ont été agressés par la caravane de la tête de liste de la coalition ‘’Samm sa Kaddu’’, Barthélémy Dias, dans la capitale du Nord.
Cette réaction des autorités intervient quelques heures seulement après le coup de gueule d’Ousmane Sonko. Dans ses habits de candidat et tête de liste aux élections législatives anticipées du 17 novembre 2024, le premier ministre a écrit sur ses plateformes de communication :
« Que chacune des agressions subie par Pastef de leur part depuis le début de la campagne électorale, que chaque patriote qu’ils ont agressé et blessé soit proportionnellement vengé. Nous exercerons notre légitime défense. »
Rappelant que des plaintes ont été déjà déposées auprès des autorités compétentes, Ousmane Sonko dit constater « zéro arrestation » pour le moment. Il a alors déploré le laxisme des autorités policières et judiciaires et appelé le président de la République et les ministres de l’Intérieur et de la Justice à prendre leurs responsabilités avant que la situation dégénère. C’était lors d’un discours prononcé devant ses partisans dans la soirée du 11 novembre 2024.
A partir des sources et vidéos publiées par ses partisans sur ses réseaux sociaux, Ousmane Sonko accuse ‘’Samm sa Kaddu’’ d’être l’auteur de ces agressions et promet de répliquer. Sur les images en circulation, des personnes ensanglantées. L’une d’elles a un bout de peau détaché d’une partie de son corps.
En réaction, la coalition mise en cause souligne avoir été « la cible de multiples attaques durant son parcours » dans la campagne électorale et dénonce « un appel au meurtre assumé par l’actuel premier ministre sénégalais ».
Selon sa Conférence des présidents, Ousmane sera tenu « responsable de tout ce qui pourrait arriver à ses membres, militants, ses sympathisants et ses électeurs ».
Dans son communiqué, le gouverneur de Saint-Louis fait état d’« incidents (…) enregistrés (…) entre des préposés à la sécurité d’une caravane politique et des marchands ambulants à hauteur du marchée Sor ».
A quatre jours du terme de la campagne, le ministre de l’Intérieur Jean-Baptiste Tine exige désormais des « partis politiques, coalitions de partis politiques légalement constitués et entités regroupant des personnes indépendantes, de communiquer aux autorités administratives concernées, au plus tard la veille de leur déplacement, l’itinéraire et les horaires de passage de leurs cortèges. » [IMPACT.SN]