Violences policières en France : Macron «très choqué» par le passage à tabac d’un homme noir

Vendredi 27 Novembre 2020

Emmanuel Macron a été «très choqué» par la vidéo montrant des policiers frappant un producteur de musique noir, a indiqué vendredi l’Élysée, une première réaction officielle du chef de l’État sur cette affaire qui déclenche une vive polémique en France.
 
Le président a reçu jeudi son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et lui a demandé de prononcer des sanctions très claires contre les policiers, a-t-on par ailleurs appris de source gouvernementale. L’affaire, qui a éclaté jeudi, vient s’ajouter à plusieurs autres récentes mettant en cause la police.
 
Après cette rencontre, le ministre a annoncé sur France 2 jeudi soir qu’il demandait la révocation des quatre policiers, en pleine polémique sur le droit de filmer les forces de l’ordre en opération.
 
Les quatre policiers qui font l’objet d’une enquête de la haute inspection de la police après les images du passage à tabac d’un producteur musical noir à Paris seront entendus ce vendredi. Ils sont placés sous le régime de la garde à vue, a-t-on appris auprès du parquet de Paris.
 
Les quatre hommes, suspendus depuis jeudi de leurs fonctions, sont attendus dans les locaux de l’IGPN, chargée de cette enquête ouverte depuis mardi pour «violences» et «faux en écriture publique».
 
Apaisement souhaité
 
À l’Élysée, le directeur de cabinet du président de la République, Patrick Strzoda, a reçu jeudi la défenseure des Droits Claire Hédon, selon un proche de l’exécutif, qui souligne que le chef de l’État souhaite l’apaisement.
 
Jusqu’ici, le chef de l’État ne s’est pas exprimé, ni sur les images de policiers qui ont évacué brutalement des migrants place de la République à Paris, ni sur l’article 24 de la loi «Sécurité globale», qui veut sanctionner la diffusion avec intention malveillante d’images de policiers en opération.
 
Il ne veut pas, au nom de la séparation des pouvoirs, s’exprimer sur un texte d’origine parlementaire, relève un cadre de la majorité.
 
Indignés
 
Plusieurs de ses proches se sont en revanche publiquement indignés du passage à tabac du producteur, dont son conseiller politique Stéphane Séjourné, le président de l’Assemblée Richard Ferrand et le président des députés LREM Christophe Castaner, trois membres de son premier cercle.
 
Richard Ferrand a mis en garde contre un «usage» de la force qui «sape le lien de confiance indispensable entre les citoyens et ceux qui nous protègent et doit être sanctionné sans faiblesse».
 
«Il est temps que le préfet de police fasse en sorte que ceux qui font respecter la loi la respectent eux-mêmes», a dit l’eurodéputé Stéphane Séjourné. (ATS/NXP)
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