Violences post-électorales aux Comores: l'ONU appelle au respect des droits et libertés

Jeudi 18 Janvier 2024

Au lendemain de l'annonce des résultats de la présidentielle comorienne donnant vainqueur le président sortant, des heurts se sont multipliés dans la capitale Moroni de l'archipel des Comores. L'opposition dénonce une "grossière fraude" et demande l'annulation du scrutin. L'ONU appelle au calme et au respect des droits et libertés.

 

L'ONU a lancé mercredi un appel "au calme" aux Comores après des heurts dans la capitale suite à l'annonce de la victoire du sortant Azali Assoumani à la présidentielle. Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme exhorte les autorités à protéger le droit de manifester. Mercredi 17 janvier, le gouvernement comorien a annoncé un couvre-feu nocturne sur tout l'archipel.

 

Dans un communiqué, le Haut-Commissairet de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, demande également aux autorités de protéger les "principes démocratiques" et appelle les manifestants à éviter le recours à la violence.

 

"Alors que le fait de s'en prendre aux biens publics n'est pas acceptable, les autorités doivent veiller à ce que les personnes qui manifestent pacifiquement puissent continuer à le faire librement et en toute sécurité - comme c'est leur droit", a déclaré Volker Türk, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

 

"Alors que les tensions post-électorales montent, il est absolument nécessaire que les autorités garantissent un climat sûr, où tous les Comoriens et Comoriennes, y compris les membres de l'opposition, puissent exprimer librement leurs opinions et exercer leur droit à manifester pacifiquement", a ajouté M. Türk.

 

Le porte-parole du gouvernement a dénoncé auprès de l'AFP des "troubles publics". La contestation est souvent rapidement étouffée dans ce pays tenu d'une main de fer.

 

"C'est organisé par ceux qui n'avalent pas la défaite", a affirmé Houmed Msaidie, évoquant des arrestations sans donner de chiffre. 

La veille, il avait mis en garde: "Ils ont été vaincus (...) Qu'ils ne tentent pas d'être en colère, nous ne laisserons pas faire". 

 

La capitale bouclée par les forces de l'ordre

 

Dans les rues de Moroni, des barrages de fortune faits de bouts de bitume, de pierres et d'appareils électroménagers ont été dressés sur la chaussée. De nombreux commerces ont fermé. 

 

Plusieurs carcasses de voitures calcinées sur les bas-côtés et des restes de pneus brûlés donnaient à la capitale des allures de ville en proie à une guérilla urbaine. 

 

Plusieurs bâtiments ont été incendiés, dont la maison du ministre des Transports Bianrifi Tarmidhi, ont constaté des journalistes de l'AFP.  

 

Le centre de la capitale, qui compte quelque 100.000 habitants, a été bouclé par les forces de l'ordre. Police, gendarmerie et armée sont déployés en nombre depuis le début de la matinée. [TV5MONDE]

 
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