Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme a déclaré, lundi, que le monde doit se rappeler que le génocide est souvent précédé ou accompagné de déclarations de dirigeants politiques et d'autres personnalités publiques qui déshumanisent et diabolisent les membres des communautés ciblées.
"Les leçons importantes de l'Holocauste, dont les crimes indescriptibles ont conduit à la Convention - et les leçons du Cambodge, du Rwanda, de l'ex-Yougoslavie et d'autres - ont clairement montré que la prévention des génocides et l'obligation pour leurs auteurs de rendre compte de leurs actes devant toute l'humanité sont essentielles pour faire progresser les droits de l'homme", a déclaré Volker Türk.
Il s'exprimait lors d'une réunion organisée à l'occasion du 75e anniversaire de la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide.
Türk a rappelé que le traité sur le génocide était le premier traité sur les droits de l'homme dans l'histoire des Nations unies et qu'il a été adopté peu avant la Déclaration universelle des droits de l'homme, entrée en vigueur en 1948.
Au cours des discussions, Israël a déclaré qu'il y avait une montée de l'antisémitisme dans le monde, mais d'autres nations, comme le Pakistan, ont déclaré que la déshumanisation se manifestait actuellement dans les actions d'Israël contre les Palestiniens de Gaza.
Türk a précisé que l'interdiction du génocide n'est pas une règle ordinaire du droit international.
"Il s'agit d'un principe primordial que l'humanité dans son ensemble et tous les États doivent respecter à tout moment et sans exception", a-t-il déclaré.
"La convention appelle tous les États et tous les peuples à la vigilance et exige que des mesures soient prises pour prévenir et punir le génocide", a ajouté le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.
"Le génocide est toujours l'aboutissement de schémas antérieurs et identifiables de discrimination systématique - fondée sur la race, l'appartenance ethnique, la religion ou d'autres caractéristiques - et de violations flagrantes des droits de l'homme, visant de manière systématique un peuple, une minorité ou une communauté", a déclaré Türk.
Abordant la sphère numérique, Türk a estimé qu'il devait y avoir une meilleure gouvernance des outils et des espaces numériques.
"Le meilleur outil de prévention est la Déclaration universelle des droits de l'homme, ainsi que les traités internationaux qui en découlent, car ils identifient de nombreuses causes profondes et fournissent des solutions pratiques et des garde-fous", a déclaré Türk.
"La prévention et la répression - les deux visées de la Convention sur le génocide - ne peuvent jamais être envisagées séparément", a-t-il poursuivi.
"L'impunité favorise le génocide. L'obligation de rendre des comptes est son ennemi juré", a conclu le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme.