Wall Street étroitement irrégulière au terme d'une séance heurtée

Jeudi 8 Aout 2019

PARIS (Reuters) - Wall Street a terminé la séance de mercredi sur une note étroitement irrégulière, après avoir passé une bonne partie de la journée dans le rouge, profitant de rachats à bon compte mais la crainte d’une récession bien présente dans l’esprit des investisseurs a réfréné les ardeurs.
 
La fuite de ces derniers vers des actifs jugés plus sûrs a provoqué une chute des rendements, provoquant une inversion de la courbe des rendements entre les titres à trois mois et à 10 ans, la plus marquée depuis mars 2007; situation qui a toujours précédé une récession au cours du dernier demi-siècle.
 
L’indice Dow Jones a perdu 22,45 points, soit 0,09%, à 26.007,07 points. Le S&P-500, plus large, a gagné 2,21 points, soit 0,08%, à 2.883,98 points. Le Nasdaq Composite a pris 29,56 points, soit 0,38%, à 7.862,83 points.
 
La chute des rendements - qui se sont toutefois, comme Wall Street, repris dans le courant de l’après-midi - trahit aussi un développement des anticipations voulant que la Réserve fédérale réduise encore les taux par trois fois d’ici la fin de l’année, avec une baisse dès septembre considérée comme totalement acquise.
 
“On s’interroge: l’économie américaine est-elle assez solide pour faire face à la prochaine phase du conflit commercial?”, commente Mike Loewengart (E*Trade Financial). “Et puis il y a ce que la Réserve fédérale peut faire et certains se demandent si ses possibilités risquent de ne pas être épuisées bien trop vite avant même qu’il y ait une récession”.
 
Donald Trump a une nouvelle fois critiqué mercredi la politique monétaire de la Fed, affirmant que le principal problème auquel devait faire face l’économie des Etats-Unis n’était pas la guerre commerciale avec la Chine mais la prudence stratégique de la banque centrale.
 
Le 31 juillet, la Fed a abaissé d’un quart de point son taux directeur à 2,00%-2,25% afin de soutenir l’activité de l’économie américaine.
 
Le président américain a annoncé la semaine passée qu’il entendait imposer à compter du 1er septembre des droits de douane additionnels de 10% sur 300 milliards de dollars d’importations chinoises non encore taxées.
 
Le gouvernement chinois a répliqué en suspendant l’achat de produits agricoles américains et en laissant sa monnaie enfoncer la barre des 7 pour un dollar, une première depuis la crise de 2008.
 
Cette initiative a provoqué la colère de Trump qui a accusé les Chinois de manipulation de leur monnaie, un reproche rejeté par Pékin.
 
Le volume a été de 9,05 milliards de titres échangés contre 7,1 milliards en moyenne les 20 séances précédentes.
 
VALEURS
 
Les valeurs financières ont subi la plus forte perte sectorielle de la journée, de 1,21%.
Celles de l’énergie ont cédé 0,76%, dans le sillage de cours pétroliers qui ont nettement rétrogradé.
 
Walt Disney a cédé 4,9%, ayant publié mardi un bénéfice en deçà des attentes en raison des investissements consentis dans le développement de ses services de lecture de visionnage de vidéos en ligne.
 
A l’inverse CVS Health a gagné 7,5%, la chaîne de pharmacies ayant relevé sa prévision de bénéfice annuel.
 
CHANGES
 
Le yen a inscrit un pic de huit mois contre le dollar et le franc suisse a également progressé, ces deux monnaies refuge par excellence, continuant à tirer parti des trépidations engendrées par les conflits commerciaux internationaux.
 
Le dollar s’est depuis stabilisé, perdant seulement 0,03% à 106,23 yens, après un plus bas depuis le 3 janvier de 105,51.
 
Le billet vert se stabilisait aussi face au franc suisse, ne cédant plus que 0,03% aussi à 0,9750.
Même chose face à un panier de devises de référence (-0,02%).
 
PETROLE
 
Les cours du pétrole ont subi des pertes cinglantes mercredi sur le Nymex, plombés par les tensions commerciales, synonymes de baisse de la demande pétrolière, et par une hausse inattendue des stocks de brut américains.
 
 
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