Wall Street fragilisée par le bras de fer entre Pékin et Washington

Mardi 19 Juin 2018

Ébranlée par l'exacerbation des rivalités commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, la Bourse de New York a terminé dans le rouge mardi, son indice vedette finissant en baisse pour la sixième séance de suite.

Le Dow Jones Industrial Average a cédé 1,15% à 24.700,21 points.

Le Nasdaq, à forte composante technologique, a perdu 0,28% à 7.725,58 points.

Le S&P 500, qui représente les 500 plus grosses valeurs de Wall Stret, a reculé de 0,40% à 2.762,57 points.

Même si les indices ont limité leurs pertes en fin de séance, ils ont été lestés dès l'ouverture par l'escalade des tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis.

"Les actions baissant le plus sont celles qui sont les plus susceptibles de souffrir des sanctions commerciales", à l'instar de Boeing (-3,84%), Caterpillar (-3,62%), ou Deere (-3,73%), a relevé Alan Skrainka de Cornerstone Wealth Management.

"Ces grandes multinationales ont vraiment besoin de la Chine comme relais de croissance", a aussi souligné Gregori Volokhine. "Il ne faut pas oublier que si la croissance mondiale ralentit à cause de la rhétorique de Trump, les entreprises américaines seront aussi touchées", a-t-il ajouté.

Jusqu'à présent, nombre d'acteurs du marché considéraient que l'imposition de 25% de taxes additionnelles sur 50 milliards de dollars de biens chinois décidée par Washington, suivie de représailles similaires de Pékin, représentaient plus une bataille commerciale dans un vaste jeu de négociations qu'une véritable guerre ouverte.

Mais le président américain Donald Trump a annoncé lundi soir son intention d'imposer 10% de taxes additionnelles sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises supplémentaires, éveillant la crainte d'une réelle escalade pouvant freiner la croissance mondiale.

"Si l'inquiétude est réelle, si l'incertitude est réelle, il ne s'agit pas du dernier mot sur ce sujet. Les deux parties ont fortement intérêt à coopérer et à parvenir à un accord", a toutefois estimé M. Skrainka.

"Au final, la baisse des indices au cours des dernières séances est plutôt continue", a aussi remarqué M. Volokhine. "Le problème est surtout qu'on ne sait pas vraiment où (Donald Trump) veut en venir, qu'on a surtout l'impression que toute cette bagarre est surtout destinée à son électorat" à l'approche des élections législatives de mi-mandat en novembre, a-t-il ajouté.

Dans tous les cas, cette approche protectionniste laisse les investisseurs sur leurs gardes.

Signe de leur attrait pour les actifs jugés moins risqués, le marché obligataire montait: le taux d'intérêt sur la dette américaine à 10 ans reculait à 2,888% contre 2,917% lundi soir, et celui à 30 ans à 3,023%, contre 3,049% à la précédente fermeture.
 
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