Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a débuté mercredi en Lituanie une tournée dans les pays Baltes, fidèles soutiens de Kiev face à l'invasion russe, au moment où d'autres alliés hésitent à lui apporter de nouvelles aides.
"L'Estonie, la Lettonie et la Lituanie sont nos amis fiables et nos partenaires de principe. Aujourd'hui, je suis arrivé à Vilnius avant de me rendre à Tallinn et à Riga", a déclaré le président ukrainien sur X (ex-Twitter), annonçant des rencontres avec des hauts responsables de ces pays.
"La sécurité, l'intégration de l'UE et de l'Otan, la coopération en matière de guerre électronique et de drones, ainsi que la poursuite de la coordination du soutien européen figurent à l'ordre du jour", a-t-il précisé.
La tournée dans les pays baltes, anciennes républiques soviétiques aujourd'hui membres de l'Otan et de l'UE, est le premier voyage officiel de M. Zelensky à l'étranger en 2024.
L'Ukraine a subi d'intenses bombardements russes ces dernières semaines, ripostant par des frappes sur la ville russe de Belgorod, située proche de la frontière entre les deux pays, alors que l'invasion de Moscou approche de son deuxième anniversaire en février.
M. Zelensky, lui, ne cesse d'exhorter ses alliés à maintenir leur soutien militaire et s'est entretenu le mois dernier avec des représentants des États-Unis, de l'Allemagne et de la Norvège.
Toutefois, un programme d'aide de l'UE d'une valeur de 50 milliards d'euros est toujours bloqué à Bruxelles à la suite du veto de la Hongrie, tandis que le Congrès américain reste divisé sur l'envoi d'une aide supplémentaire à Kiev.
Face à l'escalade des attaques aériennes contre l'Ukraine, le président lituanien Gitanas Nauseda a pour sa part exhorté la semaine dernière ses alliés à livrer des systèmes de défense aérienne à Kiev.
"Les Ukrainiens font des merveilles avec la défense aérienne fournie par l'Occident, mais ils ont besoin de plus", a-t-il écrit la semaine dernière sur X.
La Lituanie est le plus grand donateur d'aide à l'Ukraine en proportion du PIB, selon le centre de recherche allemand Kiel Institute qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis le 24 février 2022.
Vilnius a déjà promis au total à Kiev une aide gouvernementale représentant près de 1,4% de son PIB, selon lui.
- "Monde beaucoup plus dangereux" -
Les autres États baltes, l'Estonie et la Lettonie, ont eux été classés en deuxième et cinquième positions, l'aide annoncé de ces deux membres de l'Otan et de l'UE s'élevant au total respectivement à 1,3 et à 1,1% de leur PIB.
Le ministre estonien des affaires étrangères, Margus Tsahkna, a assuré que Tallinn était prêt à "allouer 0,25% de son PIB à l'aide militaire à l'Ukraine" au cours des quatre prochaines années.
"Il est bien moins coûteux de soutenir l'Ukraine maintenant comparé au prix que la communauté internationale devrait payer si la Russie atteignait les objectifs de cette agression impitoyable", a soutenu M. Tsahkna sur X dimanche.
De son côté, la Première ministre estonienne Kaja Kallas a souligné mercredi l'importance du soutien sans faille à l'Ukraine.
"Nous devons soutenir l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra et aussi longtemps qu'il le faudra pour la victoire de l'Ukraine (...) "Si nous laissons les agresseurs prendre le pas sur le droit international et dicter les règles du jeu, nous nous retrouverons dans un monde beaucoup plus dangereux", a-t-elle déclaré selon un communiqué.
La Lettonie s'est engagée, quant à elle, "à fournir en permanence des équipements militaires et des formations aux soldats ukrainiens et à élargir la coalition de drones", selon son ministre de la Défense.
"Il s'agit de notre combat commun pour l'avenir de la liberté, de la démocratie et de l'ordre international fondé sur des règles", a déclaré Andris Spruds. Selon lui, l'État balte a formé en 2023 environ 3.000 soldats ukrainiens.
M. Zelensky s'était rendu pour la dernière fois à Vilnius à l'occasion d'un sommet de l'Otan en juillet 2023, où il a obtenu des promesses de soutien à Kiev de la part de dirigeants occidentaux, dont le président américain Joe Biden.
Or les récentes attaques russes contre des infrastructures critiques et des quartiers résidentiels ces derniers jours ont poussé Kiev à réclamer d'urgence des livraisons d'armes afin de pouvoir mieux contrer les frappes de Moscou.
Pourtant, l'aide promise à l'Ukraine entre août et octobre 2023 a chuté de près de 90% par rapport à la même période en 2022, atteignant son niveau le plus bas depuis le début de la guerre, selon le Kiel Institute en décembre. [AFP]