En RDC, trafics et exploitation illégale du parc des Virunga financeraient les groupes armés
09/09/2021
Braconnage, pêche illicite et exploitation illégale du bois dans et autour du parc national des Virunga, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), rapportent chaque mois des centaines de milliers de dollars aux groupes armés qui sévissent dans la région, déplorent des ONG dans un courrier rendu public mardi 7 septembre.
« La majorité des groupes armés actifs dans le Nord-Kivu ont installé leurs bases arrières dans et autour du parc », affirment dans une lettre au gouverneur militaire de la province, dont l’AFP a obtenu copie, une quarantaine d’associations environnementales et de défense des droits humains de l’est de la RDC.
Selon ces associations, ces groupes armés y « exploitent illégalement diverses ressources naturelles pour s’autofinancer ». Il s’agit notamment « du braconnage, avec le trafic illicite de spécimens et de trophées comme l’ivoire, de la carbonisation [fabrication de charbon de bois] et de la pêche illicite en particulier sur le lac Edouard », détaillent ces organisations locales. Rien que la pêche sur ce lac leur procure au moins 100 000 dollars mensuels en taxes illégales prélevées sur l’activité des pirogues.
En ce qui concerne la carbonisation, « en moyenne 40 camions chargés chacun de 150 sacs de charbon de bois sauvage entrent dans la ville de Goma chaque jour ». Au prix de 10 dollars le sac, les sommes perçues atteignent quelque 1,7 million de dollars par mois, affirment encore les associations.